Des postes d’observation du Hezbollah érigés il y a 15 jours en territoire israélien
Tsahal affirme que l’affaire est "traitée par toutes les parties concernées"; Israël demande à la FINUL d'enlever les tentes des terroristes érigées au-delà de la Ligne bleue
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Il y a deux semaines, à la frontière avec le Liban, le groupe terroriste du Hezbollah a installé deux tentes en territoire israélien ; l’armée n’avait toujours pas réussi à les déloger mercredi.
Cette histoire a été rendue publique par la chaîne publique Kan mercredi, à partir d’informations provenant d’une récente réunion à huis clos de la commission de la Défense et des Affaires étrangères de la Knesset.
L’armée israélienne a fait savoir dans un communiqué, en réponse, que « l’affaire a été portée à la connaissance de toutes les parties concernées qui la traitent en ce moment même. »
Israël et le Liban n’ont pas de frontière officielle en raison de différends territoriaux ; les deux pays respectent néanmoins la Ligne bleue entre les deux pays, reconnue par les Nations Unies.
La Ligne bleue est marquée par des barils bleus le long de la frontière et se trouve à plusieurs mètres de la clôture israélienne dans certaines zones, cette dernière se trouvant dans son entièreté en territoire israélien.
Les tentes, montées par des membres armés du Hezbollah, ont été installées au-delà de la Ligne bleue internationalement reconnue dans la région contestée du Mont Dov, connue aussi sous le nom de fermes de Shebaa, une zone revendiquée par Israël, le Liban et la Syrie.
Tsahal a déclaré vouloir résoudre le problème des tentes par des moyens diplomatiques et demander à la force de maintien de la paix de l’ONU de les enlever, mais a évoqué la menace d’un éventuel recours à la force si cela s’avérait nécessaire.
Les tentes, selon Tsahal, ne représentent pas de menace pour la sécurité d’Israël, mais elles violent sa souveraineté.
Le Hezbollah a installé des dizaines de postes d’observation le long de la frontière nord d’Israël, à quelques mètres de la Ligne bleue. Ces postes constituent, selon Tsahal, une violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a mis fin à la guerre de 2006. Cette résolution prévoit que les groupes armés autres que l’armée officielle libanaise et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), chargée du maintien de la paix, doivent rester au nord du fleuve Litani.
Tsahal a entamé les travaux de construction d’un nouveau mur frontalier avec le Liban afin de remplacer la clôture vieillissante qui se trouve dans la zone. Les travaux d’ingénierie, qui se déroulent généralement au nord de la clôture israélienne mais à l’intérieur du territoire israélien, ont été à l’origine de plusieurs affrontements mineurs à la frontière ces derniers mois.
La FINUL est intervenue à plusieurs reprises et a interrompu les travaux d’ingénierie à la suite de plaintes déposées par l’armée libanaise selon lesquelles les forces israéliennes auraient franchi la Ligne bleue.
Les nouveaux postes du Hezbollah auraient été établis par le groupe terroriste en réponse aux travaux d’ingénierie réalisés par Tsahal.
La FINUL est présente au Liban depuis 1978. Composée de près de 10 000 soldats, elle est déployée dans le sud du pays, bastion du Hezbollah, afin de créer une barrière avec Israël, les deux pays restant techniquement en guerre.
La FINUL n’a pas encore répondu aux demandes de commentaires sur les tentes du Hezbollah.
Le groupe terroriste Hezbollah est depuis longtemps l’adversaire le plus important de Tsahal aux frontières d’Israël, avec un arsenal estimé à près de 150 000 roquettes et missiles pouvant atteindre n’importe quel endroit en Israël.
Les travaux de construction du nouveau mur frontalier avec le Liban ont débuté en 2018. En 2020, l’armée et la Direction des frontières et de la clôture de sécurité du ministère de la Défense n’avaient achevé que 15 kilomètres de mur en béton le long de la frontière d’environ 130 kilomètres afin de protéger les 22 villages israéliens adjacents.
À terme, il est prévu de construire une barrière le long de toute la frontière, un projet qui coûterait 1,7 milliard de shekels.