Jets de pierres contre des soldats israéliens à la frontière israélo-libanaise
Des émeutiers libanais ont tenté d'endommager la barrière de sécurité alors que les troupes armées de l'armée libanaise surveillaient la zone
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a affronté des ressortissants libanais le long de la frontière nord vendredi après-midi, en tirant des gaz lacrymogènes après que plusieurs hommes ont lancé des pierres et tenté d’endommager la barrière de sécurité d’Israël, a déclaré Tsahal.
Des images télévisées diffusées en direct par le porte-parole du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Al-Mayadeen, ont montré des soldats de l’armée libanaise se tenant près d’une foule qui lançait des pierres et se précipitait vers la frontière, tandis que les troupes de Tsahal lançaient des gaz lacrymogènes en réponse.
Israël et le Liban n’ont pas de frontière officielle en raison de différends territoriaux ; cependant, ils respectent largement la Ligne bleue entre les deux pays, reconnue par les Nations unies.
Des soldats libanais armés, certains munis de lance-roquettes RPG, ont été vus montant la garde sur les lieux, dans la région contestée du mont Dov, également connue sous le nom de Fermes de Chebaa, revendiquée par Israël, le Liban et la Syrie.
D’autres images montrent des membres d’une force de maintien de la paix de l’ONU séparant les soldats israéliens des Libanais à la suite des affrontements.
L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué que les suspects libanais « ont tenté de vandaliser la barrière [de sécurité] et ont jeté des pierres sur les forces de Tsahal opérant dans la zone ».
https://twitter.com/liban0987/status/1667101413355184130
« Les forces ont répondu avec des moyens de dispersion des émeutes. Tsahal ne permettra aucune tentative de violation de la souveraineté de l’État d’Israël », a ajouté l’armée.
Aucun blessé libanais n’a été signalé.
الجيش ينفذ انتشارًا في المنطقة الحدودية في كفرشوبا بمواجهة العدو الإسرائيلي.#الجيش_اللبناني #LebaneseArmy pic.twitter.com/UTqCl6cyTR
— الجيش اللبناني (@LebarmyOfficial) June 9, 2023
Ces dernières années, de nombreux affrontements ont eu lieu entre Tsahal et l’armée libanaise, cette dernière s’étant plainte que des travaux d’ingénierie israéliens avaient franchi une ligne de démarcation entre les deux pays.
IDF says Lebanese suspects hurled stones and attempted to damage the security barrier on the border in the Mount Dov/Shebaa Farms region. Troops responded with riot dispersal means. pic.twitter.com/pZctweFD7w
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) June 9, 2023
La Ligne bleue est marquée par des barils bleus le long de la frontière et se trouve à plusieurs mètres de la clôture israélienne dans certaines zones. Les travaux d’ingénierie ont généralement lieu au nord de la clôture israélienne, mais à l’intérieur du territoire israélien.
En général, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) est intervenue et a interrompu les travaux à la suite de plaintes déposées par l’armée libanaise. Ces derniers mois, plusieurs cas d’affrontements ont eu lieu dans le cadre de ces impasses.
La force de maintien de la paix est présente au Liban depuis 1978. Composée de près de 10 000 soldats, elle est déployée dans le sud du pays – un bastion du puissant groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah – pour maintenir une barrière avec Israël, les deux pays étant techniquement toujours en guerre.
Le Hezbollah représente depuis longtemps la menace terroriste la plus importante aux frontières d’Israël, avec un arsenal estimé à près de 150 000 roquettes et missiles pouvant atteindre n’importe quel point du pays.
Les travaux de construction d’un nouveau mur frontalier avec le Liban ont commencé en 2018 pour remplacer la clôture vieillissante d’Israël dans la région. En 2020, l’armée et le Directorat des Frontières et de la Sécurité du ministère de la Défense n’avaient achevé que 15 kilomètres de mur en béton le long de la frontière d’environ 130 kilomètres afin de protéger les 22 villages israéliens adjacents.
À terme, il est prévu de construire une barrière le long de l’ensemble de la frontière, un projet qui coûterait 1,7 milliard de shekels.