Des vétérans de la guerre du Kippour opposés à la réforme judiciaire volent un char
Le char neutralisé a été transporté sur 40 kilomètres depuis Tel Saki, dans le Golan, avant d’être arrêté par la police. Les deux hommes font actuellement l'objet d'un interrogatoire

Deux anciens combattants de la guerre du Kippour ont volé, jeudi, un char d’assaut sur un site du plateau du Golan qui commémore une célèbre bataille du conflit de 1973, pour l’utiliser lors d’une manifestation contre la réforme judiciaire.
Plusieurs autres manifestants – également des vétérans de la guerre de 1973 – ont attaché des banderoles à la remorque transportant le char Shot désarmé, terme israélien désignant le char Centurion, de fabrication britannique, retiré du site commémoratif de Tel Saki.
« Les soldats de [Yom] Kippour 1973 se battent pour protéger la nature du pays », pouvait-on lire sur une banderole en hébreu.
Une autre banderole reprenait les termes de la déclaration d’indépendance d’Israël, assortie en dessous d’un message en anglais disant : « Pour la défense de la déclaration d’indépendance d’Israël ».
Le mot « démocratie » a été écrit en hébreu sur le réservoir du char.
La police a déclaré avoir retrouvé le char au kibboutz Gadot, situé à une quarantaine de kilomètres de Tel Saki, après avoir été informée que le char avait été volé.
מעל מאה מלוחמי מלחמת יום הכיפור, בהם עטורי עיטורי העוז והמופת החלו כעת מצומת משמר הירדן הישנה שבגליל העליון במסעם למאבק על דמותה של המדינה בהתנגדות לרפורמה המשפטית. בראש שיירת המסע הוצב טנק סנטוריון מימי מלחמת כיפור ועליו פרוסה מגילת העצמאות. pic.twitter.com/GdW4MnYPSh
— יאיר קראוס (@yair_kraus) February 16, 2023
Le conducteur du camion transportant le char et l’organisateur de la manifestation ont tous deux été arrêtés pour être interrogés.
Les deux hommes servaient dans la Division blindée pendant la guerre de 1973.
La semaine passée, des milliers de réservistes et d’anciens combattants de Tsahal se sont rassemblés devant la Cour Suprême, à Jérusalem, à l’issue d’une marche de trois jours depuis Latrun, lieu de mémoire en l’honneur des soldats de la Division blindée israélienne tombés au combat, pour manifester leur opposition à la réforme judiciaire.

La coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu souhaite faire passer ces projets de loi au plus vite.
Leurs opposants affirment qu’ils auront, tout comme d’autres lois à venir, pour effet de saper le caractère démocratique d’Israël en bouleversant son système de contrepouvoirs et en concentrant la quasi-totalité des pouvoirs entre les mains de l’exécutif, sans aucune protection pour les droits individuels ou les minorités.
Ce projet suscite de vives critiques, assorties de mises en garde d’éminents experts financiers et juridiques, ainsi que des manifestations hebdomadaires et des pétitions publiques de la part de fonctionnaires, professionnels et entreprises privées.

Netanyahu n’a pas fait droit aux critiques, disant que son gouvernement faisait ce que souhaitait le peuple et assurant que les lois renforceraient la démocratie.
Les membres de la coalition de Netanyahu souhaitent adopter d’autres projets de loi très controversés, dont certains concernent l’armée.