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Elections palestiniennes : accord au Caire entre le Hamas et le Fatah

L'accord les oblige à libérer immédiatement les prisonniers politiques et autorise les membres de chaque faction à faire campagne dans les différents territoires concernés

Un Palestinien glisse son bulletin de vote dans l'urne lors des élections municipales dans la ville d'Al-Bireh, en Cisjordanie, le 20 octobre 2012. (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)
Un Palestinien glisse son bulletin de vote dans l'urne lors des élections municipales dans la ville d'Al-Bireh, en Cisjordanie, le 20 octobre 2012. (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)

Les principaux mouvements palestiniens Hamas et Fatah ont annoncé mardi un accord par lequel ils s’engagent à respecter les résultats des prochaines élections, les premières en 15 ans.

Après de nombreux reports et rumeurs, le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a signé le 15 janvier, quelques jours avant l’entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche, un décret pour la tenue d’élections législatives et présidentielle en mai et juillet prochains respectivement.

Dans la foulée de ce décret, les factions palestiniennes se sont rendues au Caire pour des discussions cruciales sur les modalités de la tenue de ces élections, les premières dans les Territoires palestiniens depuis 2005.

Selon un communiqué conjoint résultant de ces discussions, l’ensemble des factions palestiniennes, dont le groupe terroriste du Hamas et le Fatah, ont convenu de « se conformer aux dates des élections (annoncées par M. Abbas) » et de « respecter et d’accepter leurs résultats ».

Le secrétaire-général du Fatah Jibril Rajoub a fait savoir dans une déclaration, mercredi, que les factions rivales du Fatah et du Hamas avaient réussi à conclure des « protocoles d’accord » qui leur permettaient dorénavant de faire avancer le processus visant l’organisation d’élections. « Je le dis aux Palestiniens : Faites confiance à ce que nous sommes parvenus à mettre en place », a dit Rajoub, à la tête de la délégation issue de son mouvement qui était présente lors de ce sommet qui a eu lieu au Caire, devant les journalistes.

Dans des propos tenus après la conférence au Caire, lundi, Rajoub avait indiqué aux médias que son objectif ultime était un gouvernement d’unité réunissant « toutes les factions palestiniennes ».
« Nous avons besoin de ces élections parce que sans elles, nous allons simplement rester dans ces cercles vicieux », avait-il ajouté.

Jibril Rajoub, haut responsable du Fatah, dans la ville de Ramallah en Cisjordanie, le 6 juin 2018. (Flash90)

Khalil al-Hayya, haut-responsable du Hamas, a affirmé de son côté que les parties avaient convenu de procédures qui permettraient de mettre en place une Cour électorale indépendante, assurant un vote libre et équitable.

ِAl-Hayya a noté que les factions palestiniennes retourneraient au Caire, au mois de mars, pour des discussions supplémentaires concernant les élections de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) pan-palestinienne.

L’accord annoncé lundi soir oblige les deux parties à libérer immédiatement les prisonniers politiques et autorise les membres de chaque faction à faire campagne dans les différents territoires concernés. Le Hamas et le Fatah répriment régulièrement les activités politiques de l’autre dans les secteurs qu’ils administrent respectivement.

Les deux parties ont par ailleurs convenu de « garantir le droit à l’action politique et nationale pour toutes les factions palestiniennes en Cisjordanie et à Gaza et à stopper les persécutions menées à l’encontre des citoyens en raison de leurs affiliations ou de leurs idées politiques ».

Or, Abbas a aussi pris plusieurs décrets modifiant l’organisation du pouvoir judiciaire et notamment la structure des tribunaux administratifs : il pourra désormais en nommer les présidents et vice-présidents ainsi que certains juges. De plus, ces tribunaux pourront être saisis pour contester les résultats des législatives de mai et de la présidentielle de juillet, – alors que la Haute cour de justice en était responsable auparavant.

Des avocats palestiniens manifestent devant le Conseil législatif à Ramallah en Cisjordanie, le 9 février 2021, contre les amendements controversés entrepris par l’Autorité palestinienne qu’ils jugent préjudiciables à l’indépendance du pouvoir judiciaire. (Crédit : ABBAS MOMANI / AFP)

La dernière présidentielle palestinienne remonte à la victoire de Mahmoud Abbas en 2005, suivie l’année suivante par des législatives remportées par ses rivaux du Hamas, prélude à de graves affrontements sanglants entre les deux camps, le Fatah siégeant en Cisjordanie et le Hamas contrôlant la bande de Gaza.

Lors d’un entretien téléphonique mardi soir, le chef de la branche politique du groupe terroriste du Hamas, Ismaël Haniyeh, a remercié Mahmoud Abbas pour son soutien aux discussions du Caire, et a dit espérer le « succès des élections et la fin des divisions » entre factions palestiniennes, selon l’agence officielle Wafa.

« Tribunal électoral »

L’engagement des Palestiniens à tenir des élections est considéré par de nombreux analystes comme une manière de gagner en légitimité et de parler d’une seule voix pour reprendre contact avec les Etats-Unis de Joe Biden, après avoir rompu les liens avec la précédente administration de Donald Trump.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors d’une réunion pour discuter de l’accord de normalisation des relations entre les Emirats arabes unis et Israël, dans la ville de Ramallah en Cisjordanie, le 18 août 2020. (Mohamad Torokman/Pool Photo via AP, File)

Sous Trump, les Etats-Unis ont reconnu la ville disputée de Jérusalem comme capitale d’Israël, soutenu l’annexion par l’Etat hébreu de pans de la Cisjordanie, et oeuvré à la normalisation des relations entre Israël et des pays arabes, initiatives décriées tant par le Hamas que le Fatah.

Mais comme les Palestiniens sont divisés entre deux camps, celle du Hamas qui contrôle Gaza et celle d’Abbas en Cisjordanie, les deux parties devaient s’entendre sur des mécanismes pour tenir des élections.

L’un des enjeux clés portait sur l’entité juridique qui devait valider les résultats en cas de différends. A ce propos, les factions palestiniennes ont convenu au Caire sur le principe d’un « tribunal électoral consensuel » pour superviser l’ensemble du processus électoral, incluant les résultats.

Les factions se sont aussi entendues pour tenir les élections en Cisjordanie, où vivent 2,8 millions de Palestiniens, et dans la bande de Gaza, mais aussi à Jérusalem-Est.

Le nouveau vice-président du Hamas Salah al-Arouri, (assis à gauche), et Azzam al-Ahmad, (assis à droite), signent un accord de réconciliation au Caire le 12 octobre 2017 alors que les deux mouvements rivaux palestiniens oeuvrent à mettre un terme à leur scission d’une décennie lors de négociations sous les auspices de l’Egypte (Crédit : AFP/Khaled Desouki)

Par le passé, Mahmoud Abbas avait déclaré que des élections ne pouvaient avoir lieu si les quelque 300 000 Palestiniens de Jérusalem-Est ne pouvaient voter. Les Palestiniens ont demandé à l’Union européenne de presser Israël pour permettre le vote à Jérusalem-Est.

Dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, « seule la police palestinienne », et donc aucun autre mouvement armé, ne pourra protéger les bureaux de vote, précise le communiqué du Caire.

De nouvelles discussions sont prévues en mars dans la capitale égyptienne pour peaufiner cet accord qui doit encore être transmis à Mahmoud Abbas. Mais dès à présent, le Fatah a dit qu’il commencerait à travailler sur ses listes électorales en vue du scrutin.

Le Jihad islamique, mouvement terroriste islamiste armé, soutenu par l’Iran et comptant des appuis à Gaza mais aussi en Cisjordanie et qui a participé aux pourparlers du Caire, a salué dans un communiqué l’accord de mardi soir, mais a annoncé qu’il ne « participerait pas aux prochaines élections ».

A ce propos, les factions palestiniennes se sont engagées à « assurer l’égalité des chances » de « toutes les listes électorales » en vue des élections de qui devraient être, si elles ont bien lieu, les premières de leur vie pour des centaines de milliers de jeunes Palestiniens.

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