Élisabeth Borne : l’enseignement de la Shoah doit pouvoir être abordé « sans aucune censure »
L'ancienne Première ministre, dont le père a été déporté à Auschwitz, a promis de ne rien « céder » face à « l'antisémitisme [qui] prolifère », lors de sa visite au Mémorial de la Shoah

La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a déclaré lundi que l’enseignement de la Shoah devait pouvoir être abordé « sans aucune censure », lors d’une cérémonie à Paris à l’occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau.
« L’École doit être ce rempart d’humanité contre l’oubli de l’Histoire et la banalisation de la haine, à l’école comme au sein de nos universités. Nous ne laisserons rien passer », a dit la ministre, dont le père a été déporté à Auschwitz.
Le 27 janvier 1945, jour de la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau par les troupes russes, « l’espérance reprenait le pas sur le désespoir », a-t-elle déclaré, soulignant que la France avait « sa part de responsabilité » dans l’extermination des six millions de Juifs.
« Cette date, depuis, est devenue un symbole, le symbole d’une blessure encore vive, d’une blessure universelle. Comme pour nombre d’entre vous présents aujourd’hui, cette Histoire est aussi la mienne », a rappelé la ministre.
« Quatre-vingts ans après la tragédie, il est toujours aussi urgent et peut être plus urgent que jamais de rappeler l’Histoire », a-t-elle estimé. Car « aujourd’hui, 80 ans après l’horreur nazie, l’antisémitisme prolifère, prend d’autres visages, […] se drape dans d’autres mots, se dévoile au grand jour sur Internet et partout en France, se déchaîne depuis la barbarie terroriste du 7 octobre ».
Avant elle, devant une grande photo de 10 derniers rescapés dont certains montrant leur tatouage, Éric de Rothschild, le président du mémorial de la Shoah, a déclaré que « la Shoah organisée par le régime nazi issu d’une nation civilisée représente le basculement de l’humanité dans ce qu’il y a de plus effroyable ».
Élisabeth Borne a visité le mémorial à la mi-journée, accompagnée notamment de la maire de Paris Anne Hidalgo, en commençant par l’exposition retraçant l’histoire du judaïsme et la montée de l’antisémitisme en Europe.
« En ce jour pour ne jamais oublier, à vos côtés pour toujours se souvenir et transmettre. Pour qu’un tel drame ne puisse se reproduire », a écrit la ministre sur le livre d’or du mémorial. Dans la matinée, le président Emmanuel Macron a, dans le même livre d’or, promis que « nous ne céderons rien face à l’antisémitisme ».