Eliyahu: L’appel de Barak à la désobéissance civile est « pire » que le viol de Katsav
Le ministre du Patrimoine a suivi Nissim Vaturi (Likud) qui avait suggéré que "dans d’autres pays," l'ex-Premier ministre aurait été pendu pour avoir appelé au soulèvement civil
Le ministre du Patrimoine, Amichaï Eliyahu, a déclaré mardi à la Treizième chaîne que les appels à la désobéissance civile lancés par l’ancien Premier ministre Ehud Barak à propos de la réforme du système judiciaire du gouvernement sont « pires » que le viol qui avait été commis par l’ancien président Moshe Katsav. Ce dernier avait été reconnu coupable d’avoir violé une femme, il avait été condamné et il avait purgé une peine de prison.
« Porter atteinte à l’État d’Israël et appeler à la désobéissance civile, c’est très grave. Je ne suis pas sûr que vouloir démanteler l’État d’Israël ne soit pas aussi grave qu’un viol », a déclaré Eliyahu, membre du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit.
Alors qu’il lui était demandé si les propos tenus par Barak lors des manifestations anti-gouvernement étaient vraiment aussi graves que le viol commis par Katsav, Eliyahu a répondu : « C’est pire. Ceux qui veulent démanteler l’État d’Israël portent atteinte à la chose la plus merveilleuse que l’humanité ait créée, quelque chose que nous avons créé de nos propres mains ».
Dimanche, le député Nissim Vaturi (Likud) avait suggéré que « dans d’autres pays », Barak serait exécuté pour sa critique féroce des efforts du gouvernement visant à réformer le système judiciaire et ses appels à la désobéissance civile, mais que dans l’Israël démocratique, il devrait simplement aller en prison pour « au moins 20 ans ».
Vaturi s’en était pris à Barak pour des propos tenus lors de la manifestation hebdomadaire qui réunit les opposants au plan de refonte du système israélien de la justice – un mouvement qui vient d’entrer dans sa 23e semaine. L’ancien Premier ministre, ex-ministre de la Défense et ex-chef d’état-major avait ainsi appelé, samedi soir, à un soulèvement civil non-violent contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu si ce dernier devait s’obstiner à tenter de faire avancer son projet de réforme – qui consiste notamment à placer la majorité des nominations des juges, en Israël, sous le contrôle des politiques et à restreindre l’indépendance de la Haute Cour de justice.
Les projets de loi entrant dans le cadre de ce projet de refonte très controversé sont gelés depuis la fin du mois de mars. Netanyahu avait annoncé à ce moment-là qu’il les mettait en suspens pour ouvrir la porte à des négociations avec l’opposition, dans le but de trouver un compromis le plus large possible. Mais des mois de pourparlers n’ont entraîné aucune avancée notable et les pressions s’accentuent au sein de la coalition en faveur d’une reprise du plan qui avait été présenté par le ministre de la Justice, Yariv Levin (Likud).
Prenant la parole à Haïfa, samedi soir, Barak avait affirmé que les manifestants « sont déterminés et nous sauverons la démocratie » en intensifiant encore davantage le mouvement de protestation et en lançant « un soulèvement civil, avec des actes de désobéissance civils non-violents ».
« Nous n’avons pas encore remporté la bataille. Ce n’est pas encore le moment de baisser la garde. Nous ne devons pas nous bercer d’illusions. Nous devons intensifier les manifestations et mettre immédiatement le point final aux négociations », avait ajouté Barak, faisant référence aux pourparlers de compromis actuellement en cours à la résidence du président Isaac Herzog.