Israël en guerre - Jour 476

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Envoyé russe : les frappes d’Israël en Syrie « augmentent le risque de conflits »

Alexander Yefimov, ambassadeur en Syrie, qualifie les raids visant l'Iran et ses alliés de "provocateurs et dangereux", et que les frappes "menacent la vie de personnes innocentes"

Des explosions sont observées dans le ciel de Damas alors que l'armée syrienne tire des missiles anti-aériens sur des cibles lors d'une attaque attribuée à Israël, le 6 février 2020. (SANA)
Des explosions sont observées dans le ciel de Damas alors que l'armée syrienne tire des missiles anti-aériens sur des cibles lors d'une attaque attribuée à Israël, le 6 février 2020. (SANA)

Lundi, l’ambassadeur de Russie en Syrie, Alexander Yefimov, a condamné Israël pour ses présumées frappes en Syrie, dont la dernière aurait tué plus de 20 responsables militaires syriens et iraniens.

« Les raids israéliens sont, bien sûr, provocateurs et très dangereux pour la situation en Syrie », a déclaré M. Yefimov dans une interview avec Spoutnik Arabic, selon une traduction anglaise du site d’information syrien Al-Masdar. « Les missiles [israéliens] tombent non seulement dans les zones limitrophes d’Israël, mais aussi dans des zones plus profondes de la Syrie, dans la partie orientale du pays et même dans des zones résidentielles de Damas. Il est regrettable que des civils soient victimes de ces raids ».

Faisant écho à une accusation lancée par le ministère de la Défense de Moscou, M. Yefimov a déclaré « Un incident flagrant s’est produit lors de l’attaque israélienne dans la nuit du 6 février, lorsqu’un avion transportant environ 172 passagers s’est retrouvé sous le feu de la défense aérienne syrienne pendant la riposte. Il est heureux qu’ils aient pu le rediriger vers la base aérienne de Hmeimim juste à temps.

« Outre la violation évidente de la souveraineté syrienne et la menace réelle pour la vie de personnes innocentes, tout cela augmente la possibilité d’un conflit sur la Syrie et va à l’encontre des efforts pour parvenir à la stabilité et à un règlement politique », a-t-il ajouté.

Un avion de chasse israélien F-35 décolle lors de l’exercice aérien multinational « Blue Flag » à la base aérienne d’Ovda, au nord de la ville israélienne d’Eilat, le 11 novembre 2019. (Emmanuel Dunand/AFP)

Israël n’a pas spécifiquement reconnu avoir effectué les frappes sur plusieurs cibles près de Damas à l’aube du jeudi matin, qui ont tué 23 combattants.

Mais les médias d’Etat syriens ont accusé Israël, et au cours du week-end, le ministre israélien de la Défense Naftali Bennett a apparemment confirmé que l’attaque était israélienne, affirmant que l’Etat juif avait mené une attaque au cours de la semaine passée et notant : « Les médias étrangers ont rapporté cette semaine que 23 Syriens et Iraniens y ont été tués. Ce sont des chiffres importants et nous les multiplierons ».

Israël et la Russie ont coordonné leurs efforts militaires en Syrie ces dernières années, afin d’éviter les frictions et les conflits accidentels. Les responsables israéliens ne discutent généralement pas de l’étendue de cette coordination, mais ils soulignent que l’armée israélienne ne demande pas l’autorisation de la Russie avant de mener des opérations.

Moscou a accusé l’armée israélienne d’avoir utilisé l’avion civil comme bouclier lors de son attaque jeudi.

Les militaires russes ont déclaré qu’un Airbus-320 civil avec 172 passagers à bord tentait d’atterrir à l’aéroport de Damas pendant les prétendues frappes israéliennes, mais qu’il a été contraint de se poser sur la base aérienne russe de Hmeimim.

Le ministre de la Défense Naftali Bennett fait une déclaration aux médias dans l’implantation d’Ariel en Cisjordanie, le 26 janvier 2020. (Crédit : Sraya Diamant/Flash90)

Les données de vol de l’heure approximative de l’attaque indiquent que l’avion était exploité par la compagnie syrienne Cham Wings. L’avion a été presque touché par les défenses aériennes syriennes pendant l’attaque, selon le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov.

« Ce n’est que grâce aux actions rapides des régulateurs de l’aéroport de Damas et au travail efficace du système automatisé de surveillance du trafic aérien que l’Airbus-320 a été escorté hors de la zone dangereuse et a pu atterrir avec succès sur un aérodrome de la base aérienne russe de Hmeimim », a-t-il déclaré, selon l’agence TASS.

Konashenkov a dénoncé ce qui, selon lui, devenait une « pratique typique » d’Israël d’utiliser des avions civils comme « bouclier » contre les défenses aériennes syriennes, faisant apparemment référence à un cas en 2018, lorsque l’armée syrienne a abattu un avion espion russe alors qu’elle répondait à une frappe israélienne au-dessus de l’espace aérien syrien.

La Russie déclara par la suite qu’Israël était responsable de cet incident, au cours duquel 15 membres d’équipage furent tués, disant que les chasseurs de l’armée de l’air israélienne utilisaient l’avion russe comme couverture. Dans ce cas, l’armée israélienne a catégoriquement nié l’allégation selon laquelle les jets de l’armée de l’air israélienne avaient utilisé l’avion espion comme bouclier, et les analystes de la défense ont également émis des doutes sur la faisabilité d’une telle manœuvre. Néanmoins, l’incident a conduit à une importante prise de bec diplomatique entre Moscou et Jérusalem.

Selon l’agence de presse syrienne SANA, les frappes de jeudi ont visé le district d’al-Kiswah – une zone en dehors de Damas qu’Israël a reconnu avoir frappée dans le passé en raison de son utilisation comme base d’opérations iranienne – ainsi que Marj al-Sultan et Jisr Bagdad.

Au total, au moins trois positions gouvernementales et iraniennes près de Damas et à l’ouest de la capitale ont été visées, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Israël soutient depuis longtemps qu’il ne tolérera pas les efforts de l’Iran – un allié majeur du dictateur syrien Bashar el-Assad – pour établir une présence militaire permanente en Syrie et qu’il prendra des mesures pour contrecarrer ce retranchement. Israël accuse l’Iran de chercher à établir une présence militaire en Syrie qui pourrait être utilisée comme rampe de lancement pour des attaques contre l’État juif.

On peut voir une position militaire israélienne, (à droite), au sommet du Mont Hermon sur le plateau du Golan, où les frontières entre Israël, la Syrie et le Liban se rejoignent. Le 9 avril 2019. (AP Photo / Hussein Malla)

Bien que les responsables israéliens s’abstiennent généralement d’assumer la responsabilité de frappes spécifiques en Syrie, ils ont reconnu avoir mené des centaines, voire des milliers de raids dans le pays depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011.

Ces attaques ont été menées en grande majorité contre l’Iran et ses mandataires, notamment le groupe libanais Hezbollah, mais Tsahal a également mené des frappes sur les défenses aériennes syriennes lorsque ces batteries ont tiré sur des avions israéliens. Au cours des derniers mois, l’armée israélienne a également confirmé avoir mené des opérations en Irak contre les efforts d’enracinement de l’Iran dans ce pays.

Les frappes annoncées aux premières heures de jeudi matin ont eu lieu un peu plus d’un mois après l’assassinat du chef de la force iranienne Quds, Qassem Soleimani, lors d’une attaque de drone américain. Soleimani était considéré comme l’architecte du projet iranien visant à prendre pied en Syrie.

Judah Ari Gross et l’AFP ont contribué à cet article.

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