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Extrême droite invitée par Jérusalem : Le grand rabbin britannique annule à son tour

Ephraim Mirvis a dit avoir annulé après avoir été « informé » de la présence de populistes européens ; le ministre de la Diaspora défend sa liste d'invités, disant vouloir entendre « différentes visions »

Illustration : Le grand rabbin Ephraim Mirvis prononce un discours alors qu'il assiste à une cérémonie de la Journée de commémoration de l'Holocauste au Central Hall Westminster, le 27 janvier 2015. (Crédit : AP/Chris Jackson)
Illustration : Le grand rabbin Ephraim Mirvis prononce un discours alors qu'il assiste à une cérémonie de la Journée de commémoration de l'Holocauste au Central Hall Westminster, le 27 janvier 2015. (Crédit : AP/Chris Jackson)

Le grand rabbin britannique Ephraim Mirvis s’est joint lundi à une liste de plus en plus longue de représentants officiels qui se sont retirés d’une conférence israélienne qui traitera de la lutte contre l’antisémitisme, pour protester contre les invitations adressées à des responsables politiques européens d’extrême-droite.

La décision de Mirvis d’annuler sa participation à la conférence de la semaine prochaine, parrainée par le ministère des Affaires de la diaspora, fait suite au désistement de deux autres responsables britanniques et à la décision de plusieurs personnalités françaises et allemandes de ne pas assister à la conférence à Jérusalem.

Dans un communiqué, le cabinet de Mirvis a déclaré qu’après avoir été « informé de la participation d’un certain nombre de politiciens populistes d’extrême-droite », le grand rabbin britannique a décidé qu’il « ne participerait plus à la conférence ».

La liste des invités à la conférence, rendue publique ces derniers jours, comprend notamment Jordan Bardella, président du parti français d’extrême-droite Rassemblement national, fondé par Jean-Marie Le Pen, antisémite notoire et négationniste, Marion Maréchal-Le Pen, eurodéputée française d’extrême-droite et petite-fille de Jean-Marie Le Pen, Hermann Tertsch, eurodéputé espagnol d’extrême-droite, Charlie Weimers, du parti d’extrême-droite Les Démocrates de Suède, et Kinga Gál, du parti hongrois Fidesz de Viktor Orban.

En revanche, il n’y aura pas de représentation du parti d’extrême-droite allemand Alternative für Deutschland (AfD), qui est arrivé en deuxième position lors des élections nationales du mois dernier et qui appelle à l’expulsion massive des immigrés, ni du Parti de la liberté (FPÖ) autrichien. Israël surveillerait de près si ces partis prennent suffisamment leurs distances par rapport aux comportements antisémites, selon des informations.

Outre Mirvis, Lord John Mann, conseiller indépendant du gouvernement britannique en matière d’antisémitisme, et David Hirsh, militant de longue date contre les boycotts antisémites, ont déclaré cette semaine qu’ils n’assisteraient pas non plus à la conférence. Leur décision fait suite à celle du philosophe français Bernard-Henri Levy, qui devait être l’orateur principal de l’événement, ainsi que du commissaire allemand à la lutte contre l’antisémitisme, Felix Klein, et de l’homme politique allemand Volker Beck.

Le philosophe et écrivain français Bernard-Henri Levy prononçant un discours lors d’une cérémonie organisée par le Conseil des institutions juives de France (CRIF) en hommage aux victimes du pogrom du Hamas du 7 octobre 2023 contre Israël, à l’occasion du premier anniversaire des massacres, à Paris, le 7 octobre 2024. (Crédit : Dimitar Dilkoff/AFP)

« Je n’ai pas de problème avec la droite, j’ai un problème avec les politiques populistes », a déclaré Hirsh au Times of Israel après l’annonce de sa décision. « En regardant la liste des invités, j’ai l’impression que l’orientation de la conférence est populiste, sans grande diversité de points de vue. »

Alors que le ministre de la Diaspora, Amichai Chikli, et d’autres personnalités gouvernementales cherchent à renforcer les relations d’Israël avec les partis d’extrême-droite européens, certains craignent qu’Israël ne contribue à légitimer une classe croissante de partis populistes, dont beaucoup ont des antécédents de racisme et d’antisémitisme.

Bien que la conférence soit considérée comme le premier événement officiel du gouvernement israélien auquel des membres de la droite radicale européenne ont été invités, le ministère de la Diaspora a minimisé l’importance de ce changement.

« Notre objectif était d’inviter des amis d’Israël de tous les horizons politiques », a déclaré un porte-parole du ministère. « Le moyen d’atteindre des personnes ayant des opinions différentes des vôtres est de les rencontrer et de discuter de vos différences, et non de les exclure. »

Le ministre des Affaires de la Diaspora, Amichaï Chikli, lors d’une réunion d’une commission de la Knesset, le 19 décembre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Chikli a déclaré qu’il considérait les partis d’extrême-droite européens comme des alliés pour contrer la montée du fondamentalisme musulman et de l’antisémitisme sur le Vieux continent. Toutefois, sa position a suscité l’ire de nombreux pays européens, qui notent que beaucoup de ces partis ont de lourds antécédents en matière d’antisémitisme, de négation de la Shoah et de racisme.

Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a adopté une approche similaire à celle de Chikli et, le mois dernier, il a demandé à ses diplomates d’établir des canaux de communication officiels avec les partis politiques d’extrême-droite en Suède, en France et en Espagne. Cette décision n’a rien à voir avec la liste des invités à la conférence sur l’antisémitisme, a précisé le porte-parole du ministère.

David Hirsh a déclaré au Times of Israel qu’il avait décidé de se retirer de la conférence parce qu’il craignait que le fait d’accueillir des membres de partis d’extrême-droite ne leur confère un « sceau d’approbation juive ».

« J’aurais pu décider de participer et d’essayer d’avoir une influence, mais comme ces partis deviennent plus puissants, il est très précieux pour eux d’avoir un sceau de ‘casheroute’ disant qu’ils ne sont pas antisémites ou fascistes, et je ne veux pas être impliqué dans le fait de leur donner cela », a-t-il déclaré.

Hirsh a déclaré qu’il était triste de devoir se retirer, mais qu’il estimait que c’était nécessaire.

« J’étais très heureux de dire que j’étais engagé dans la réponse d’Israël à l’antisémitisme, et je crains de ne pas pouvoir retrouver ma position après cela, mais je suis préoccupé par le monde, et je crains que la montée du populisme ne soit pas temporaire », a-t-il déclaré.

David Hirsh (Autorisation)

Dans le même temps, John Mann, qui lutte depuis longtemps contre l’antisémitisme, a déclaré au journal britannique Jewish News que « la qualité de certains des politiciens de l’opposition qui s’expriment n’est pas suffisamment élevée pour m’inciter à renoncer à des priorités concurrentes ».

« Le Royaume-Uni n’a rien à apprendre de certains de ces personnages en matière de lutte contre l’antisémitisme », a-t-il ajouté.

Le député travailliste Gilad Kariv a demandé lundi à Chikli d’annuler les invitations adressées aux dirigeants de droite, estimant qu’elles étaient « en contradiction directe avec les positions et les politiques des organisations représentatives des communautés juives dans ces pays et sur la scène internationale ».

La conférence réunira de nombreuses personnalités, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président Isaac Herzog, le président argentin Javier Milei et l’ancien ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman.

Dimanche, l’ancien chef de l’Anti-diffamation League (ADL) américaine, Abraham Foxman, a critiqué son successeur, Jonathan Greenblatt, pour sa participation à la conférence.

« Depuis l’explosion de l’antisémitisme et de la haine anti-Israël inspirés par la gauche au cours des dernières années, la droite pseudo-fasciste tente d’utiliser la communauté juive comme tribune pour démontrer à quel point elle est légitime et tolérante », a déclaré Foxman à Haaretz. « Israël et la communauté juive ne doivent pas leur donner de légitimité. »

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