Après l’invitation de Bardella, BHL refuse de participer à une conférence contre l’antisémitisme en Israël
L'invitation du président du Rassemblement national intervient dans un contexte de rapprochement entre le gouvernement de Netanyahu et les partis d'extrême-droite européens, autrefois considérés persona non grata par Israël

Le philosophe français Bernard-Henri Levy a annulé sa participation à une conférence contre l’antisémitisme en Israël après avoir appris que Jordan Bardella, président du parti d’extrême-droite Rassemblement national (RN), et Marion Maréchal-Le Pen, dissidente du parti Reconquête d’Éric Zemmour, étaient également invités, a rapporté le journal Le Monde.
La conférence, organisée les 26 et 27 mars prochain à Jérusalem aurait dû permettre au philosophe et au leader d’extrême-droite de prendre la parole pour parler notamment de la montée de l’antisémitisme en France depuis le 7 octobre.
« J’ai informé le président Herzog que je ne participerai pas à l’événement », a indiqué Bernard-Henri Lévy au journal. « J’aurai maintes occasions, dans les semaines et les mois à venir, de venir manifester ma solidarité avec Israël. Comme je n’ai cessé de le faire depuis le 7 octobre », a-t-il précisé.
Le philosophe porte depuis des années un combat contre l’extrême-droite et la banalisation de ses idées dans le discours français.
L’invitation de Jordan Bardella par le ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli, confirme la rupture engagée par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu avec la traditionnelle mise à l’écart du parti d’extrême-droite français, fondé par d’anciens SS et dirigé pendant des années par Jean-Marie Le Pen, connu notamment pour son négationnisme et ses sorties antisémites.
Chikli a rencontré Bardella à Washington en février, en marge du CPAC, une conférence annuelle organisée par les conservateurs américains.

Le ministre de la Diaspora s’est efforcé de renforcer les liens avec les partis d’extrême droite européens, qu’Israël boycottait depuis longtemps en raison de leur liens avec le nazisme, et dans un contexte de tensions entre Israël et la France.
Le journal Le Monde précise que d’autres élus européens d’extrême-droite devraient participer à la conférence prévue à Jérusalem, notamment des élus venus d’Espagne, de Hongrie, des Pays-Bas ou de Suède.