Face à Mamdani, le maire de New York lance sa campagne de réélection
Nombre de Juifs new-yorkais s'inquiètent de la possible élection de Zohran Mamdani, aux multiples positions anti-Israël divisent

Le maire sortant de New York Eric Adams a lancé jeudi la campagne pour sa réélection en accusant Zohran Mamdani, jeune candidat démocrate marqué à gauche, d’être né avec une « cuillère en argent » et de n’avoir d’expérience politique que sur les réseaux sociaux.
« Je vous demande ma réélection comme maire de la ville de New York », a déclaré devant la mairie de la ville M. Adams, entouré de responsables de différentes communautés qui ont, avant lui, attaqué à leur manière la vedette politique du moment dans la métropole américaine : Zohran Mamdani.
Agé de 33 ans, cet immigrant musulman progressiste a remporté par surprise la primaire démocrate devant le ténor Andrew Cuomo, 67 ans, ancien gouverneur de New York qui avait démissionné il y a quatre dans la foulée d’un scandale sexuel.
« Je ne suis pas intéressé dans la politique sur Twitter, ce qui m’importe c’est que les ordures soient collectées », a lancé M. Adams.
« Il s’agit d’un choix entre un candidat au col bleu (…) et un autre né avec une cuillère d’argent », a-t-il déclaré en accusant son rival de pêcher par « idéalisme » en voulant « donner tout, à tout le monde, gratuitement ». La veille, il l’avait qualifié de « vendeur d’huile de serpent », bref de charlatan qui ne pourra livrer ses promesses.
Il s’est notamment engagé à protéger les lieux de culte.
« Lorsque la haine fait son apparition dans notre communauté, peu m’importe qu’elle vise nos membres sikhs, juifs ou chrétiens », a-t-il déclaré.
« Je suis en première ligne, à la tête du mouvement. C’est cette diversité, qui va de la kippa au keffieh en passant par le hijab, qui me pousse à me présenter à nouveau », a-t-il ajouté.
Adams était notamment entouré de représentants religieux, dont le rabbin Moshe Melamed, leader de la communauté orthodoxe, et Mijal Bitton, une juive séfarade du Downtown Minyan de Manhattan.
Melamed a mis en avant les liens étroits qui unissent la communauté juive à Adams et à son administration.
« Notre communauté a traversé des moments très, très difficiles, et ce n’est que grâce à cette relation avec le maire et sa formidable équipe que nous avons réussi », a-il dit.
Mme Bitton, immigrée d’Argentine, dit avoir vu ce qui se passe « lorsque les promesses socialistes font s’effondrer les économies et détruisent des vies ».
« Je veux que nous puissions marcher librement dans nos rues, prier dans nos lieux de culte, élever nos familles en paix, et je le dis en tant que juive américaine qui comprend que la sécurité des juifs est liée à celle de mes voisins », déclare-t-elle.
A New York, capitale de la finance, les milieux d’affaires s’inquiètent de la possible élection d’un maire qui propose d’augmenter le salaire minimum à 30 dollars de l’heure d’ici 2030 et d’augmenter les impôts pour les riches, tandis que des milieux plus conservateurs digèrent mal ses positions anti-Israël.
La victoire surprise de Zohran Mamdani, qui doit encore être confirmée par le Parti démocrate, a sonné comme un coup de tonnerre politique local mais aussi national, les républicains de Donald Trump l’accusant d’être un « communiste ».
« Lorsque nous avons lancé cette campagne, nous l’avons fait pour empêcher un second mandat d’Eric Adams », a déclaré Zohran Mamdani. Il accuse notamment le maire, élu maire en 2021 en tant que démocrate, de laisser l’administration Trump mener des raids contre des migrants en échange de l’enterrement de poursuites pour corruption contre lui.
Selon les sondages, M. Mamdani part en pole position devant le républicain (droite) Curtis Sliwa et Eric Adams (centre) pour la municipale de novembre dans la première ville des Etats-Unis. Défait à la primaire démocrate, le centriste Andrew Cuomo jauge encore une possible candidature comme indépendant ce qui pourrait venir brouiller les cartes.