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Face à Netanyahu, les proches des otages du Hamas demandent un échange « tous contre tous »

Selon le Premier ministre, leur libération est le premier objectif de la guerre et il est essentiel de faire pression sur le Hamas. Selon les familles, le gouvernement devrait accepter un échange de tous les prisonniers

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec des représentants de familles dont les proches sont retenus en otage par le Hamas dans la bande de Gaza, le 28 octobre 2023. (Crédit : GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec des représentants de familles dont les proches sont retenus en otage par le Hamas dans la bande de Gaza, le 28 octobre 2023. (Crédit : GPO)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rencontré samedi des représentants des familles dont les proches sont otages à Gaza, et a promis qu’Israël « examinera toutes les possibilités » pour obtenir leur libération.

Les représentants des familles ont demandé à Netanyahu d’accepter le principe d’un échange de prisonniers « tous contre tous » avec le groupe terroriste du Hamas, c’est à dire l’échange de tous les Palestiniens incarcérés en Israël pour infractions à la sécurité contre les centaines de personnes enlevées en Israël lors de l’attaque dévastatrice du Hamas.

Dans le même temps, une vingtaine de veillées en soutien aux familles des otages et de mémoriaux pour les morts ont eu lieu dans le pays, samedi soir. Nombre d’entre eux ont évoqué l’échange de prisonniers de façon à obtenir la libération des otages de Gaza. Certains rassemblements ont été marqués par de vives critiques à l’égard de Netanyahu.

Le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinwar, a déclaré samedi que le groupe terroriste palestinien était prêt pour un échange « immédiat » de prisonniers avec Israël.

« Nous sommes prêts à conclure immédiatement un accord d’échange de prisonniers prévoyant la libération de tous les prisonniers palestiniens en échange de tous les prisonniers détenus par la résistance palestinienne », a déclaré Sinwar par voie de communiqué.

Le 7 octobre, plus de 2 500 terroristes dirigés par le Hamas ont franchi la barrière de sécurité entre Israël et la bande de Gaza et se sont livrés à un carnage meurtrier dans les zones du sud, et ont tué plus de 1 400 personnes, pour la plupart civils. Les hommes armés ont également enlevé plus de 230 personnes, dont des personnes âgées et des nourrissons, qui sont maintenant otages à Gaza.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre des représentants de familles dont les proches sont retenus en otage par le Hamas dans la bande de Gaza, le 28 octobre 2023.

Israël a juré de détruire le Hamas et mené des frappes intensives à Gaza en prévision d’une offensive terrestre majeure. Ces derniers jours, il a également commencé à mener des incursions limitées dans la bande de Gaza, affrontant des hommes armés du Hamas.

A leur demande, Netanyahu a rencontré les représentants des familles inquiets pour la sécurité de leurs proches alors que l’armée mène des frappes massives sur les tunnels et bunkers du Hamas, dans la partie nord de l’enclave et que les forces terrestres s’y déploient.

Selon un communiqué de son cabinet, Netanyahu aurait assuré les familles que la libération des otages était l’un des principaux objectifs de la guerre. « Ce n’est pas qu’un vœu pieux », leur aurait-il dit.

« La clé est le niveau de pression » sur Gaza, aurait expliqué le Premier ministre, toujours selon son cabinet. « Plus la pression est forte, plus les chances de libérer les otages sont grandes. »

« Une initiative est en cours. Je ne suis pas sûr que les gens se rendent compte de sa portée, des instructions données aux forces sur le terrain et des actions menées à la fois dans le monde entier et à l’échelon local ».

Lors d’une conférence de presse dans la soirée, Netanyahu a déclaré qu’un échange de l’ensemble des Palestiniens emprisonnés pour infractions à la sécurité contre les otages à Gaza avait été évoqué par les autorités, sans plus de détails.

Des familles d’Israéliens retenus en otage par des terroristes du Hamas à Gaza tiennent une conférence de presse devant le musée d’art de Tel Aviv, le 28 octobre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90). Sur la banderole, au centre, on peut lire : « Ramenez les otages, vivants, maintenant ».

Le rassemblement au quartier général de Tsahal à Tel-Aviv a duré environ deux heures.

Plus tard, les représentants des familles qui ont pris part à cette réunion ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils ont appelé à la libération de tous les prisonniers palestiniens nécessaires pour obtenir la libération de leurs proches.

« Ramenez tout le monde maintenant », a déclaré à Tel Aviv Meirav Leshem-Gonen, dont la fille de 23 ans, Romi, a été kidnappée le 7 octobre dernier.

Notant que la réunion avait été « très poignante, et que des mots directs et clairs avaient été prononcés », Leshem-Gonen a dit que les familles avaient supplié Netanyahu de ne pas lancer d’opérations militaires susceptibles de mettre leurs proches en danger, tout en affirmant que, de leur point de vue, un accord pour l’échange de « tous les prisonniers contre tous les otages » recueillerait une large adhésion nationale.

Ye’elah David, dont le frère Evyatar fait partie des personnes enlevées lors de la rave où des terroristes ont tué 260 personnes, a déclaré que les familles avaient appelé l’attention de Netanyahu sur deux points clés, à savoir que la sécurité des otages devait être prise en considération à tout moment et que les familles étaient favorables à un échange de prisonniers sur le principe de « tous les prisonniers contre tous les otages ».

« J’en suis sorti avec davantage d’espoir : nous espérons qu’ils reviendront bientôt », a déclaré David. « Nous voulons qu’ils rentrent maintenant. »

Des familles d’Israéliens retenus en otage par des terroristes du Hamas à Gaza tiennent une conférence de presse devant le musée d’art de Tel Aviv, le 28 octobre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

« Nous avons été très véhéments et clairs dans nos déclarations », a déclaré Malki Shemtov, père du prisonnier Omer Shemtov. « Nous avons dit ce que nous ressentions par rapport à l’opération militaire en cours. Nous sommes très inquiets pour nos proches qui sont là-bas et nous ne savons pas si l’opération militaire prendra ces otages en considération, si personne ne sera blessé. »

Shemtov a déclaré que les familles avaient présenté un message d’unité au Premier ministre, disant ne pas se soucier de ce que le gouvernement israélien devrait abandonner pour ramener tous les otages en toute sécurité.

« Le Premier ministre nous a écoutés », a déclaré Shemtov, « et il a dit qu’il ferait tout ce qu’il pouvait. »

Le cabinet du ministre de la Défense Gallant a dit qu’il rencontrerait les familles dimanche.

En plus du rassemblement devant le quartier général de Tsahal, des centaines de personnes ont manifesté devant le domicile de Netanyahu à Césarée. Les manifestants ont accusé Netanyahu d’être responsable de la situation et ont exigé sa démission, scandant : « Prenez vos responsabilités pour le bien du peuple ». Selon le media Ynet, il y a eu quelques affrontements entre partisans et critiques de Netanyahu. La police est intervenue pour séparer les opposants.

Une autre manifestation a également eu lieu à Jérusalem, où des banderoles réclamaient un échange de prisonniers. À Haïfa, des centaines de personnes ont observé une minute de silence à la mémoire des personnes tuées. D’autres rassemblements ont eu lieu à Beer Sheva, Herzliya, Netanya et Kfar Saba, entre autres.

Plus tôt, le porte-parole du Hamas, Abou Obeida, avait exigé qu’Israël libère tous les prisonniers de sécurité palestiniens en échange des otages israéliens qu’il détient, a rapporté l’AFP.

« Le prix à payer pour le grand nombre d’otages ennemis entre nos mains est de vider les prisons israéliennes des prisonniers palestiniens », a-t-il déclaré, dans un communiqué diffusé par la chaîne de télévision Al-Aqsa, dirigée par le Hamas.

Avant la très probable offensive terrestre israélienne, Obeida a également déclaré aux Israéliens que le Hamas « vous attendait » et a prédit « une grande défaite » et la fin imminente du sionisme.

Des avions de combat israéliens ont pilonné le nord de Gaza, vendredi et samedi, frappant plus de 150 tunnels souterrains et bunkers du groupe terroriste Hamas alors que des chars et d’autres forces pénétraient dans la bande de Gaza lors d’une incursion limitée, a indiqué l’armée.

Cette image tirée d’une séquence TV de l’AFP montre des flammes et de la fumée s’élevant au-dessus de la ville de Gaza lors d’une frappe israélienne le 27 octobre 2023. (Crédit : Yousef Hassouna/AFP)

Une ex-otage a expliqué avoir été enfermé dans un « réseau arachnéen » de tunnels et pièces souterraines.

Le groupe terroriste du Hamas a affirmé jeudi qu’ « une cinquantaine » d’otages israéliens détenus dans la bande de Gaza avaient été tués par des frappes aériennes israéliennes.

Aucune vérification indépendante n’a pu être faite, et il n’est pas dans les habitudes d’Israël de réagir à ce genre d’affirmations, dont on pense qu’elles sont créées de toute pièce par le Hamas, comme éléments d’une guerre psychologique contre les familles des otages ainsi que contre la population en général.

Capture d’écran d’une vidéo diffusée par l’aile militaire du Hamas montrant des hommes armés avec les otages Yocheved Lifshitz, à gauche, et Nurit Cooper avant leur libération, le 23 octobre 2023. (Crédit : Capture d’écran)

Le Hamas a libéré quatre otages depuis son massacre terroriste du 7 octobre dernier, une mère et sa fille américano-israéliennes et deux femmes israéliennes âgées, dans le cadre d’une initiative négociée par le Qatar, qui abrite à la fois une base militaire américaine et le bureau politique du Hamas.

Israël a rejeté les informations selon lesquelles un accord sur la question des otages progressait rapidement, affirmant qu’il s’agissait d’une illustration de la guerre psychologique que mène le Hamas. Israël a publiquement insisté sur le fait que les otages devaient être libérés sans condition.

Jeudi, les familles des otages ont tenu une conférence de presse pour protester contre ce qu’elles ont qualifié d’inaction du gouvernement et le fait de ne pas avoir été tenues informées des initiatives pour obtenir la libération de leurs proches. Ils ont averti que leur patience avait des limites.

En 2011, Israël a échangé plus d’un millier de prisonniers de sécurité palestiniens contre le soldat Gilad Shalit, enlevé par le Hamas en territoire israélien et détenu pendant cinq ans à Gaza. De nombreux hauts responsables du Hamas impliqués dans les atrocités du 7 octobre, parmi lesquels Sinwar, ont bénéficié de cet accord.

Emanuel Fabian a contribué à cet article.

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