Faute de soutien, les Palestiniens renoncent à un vote au Conseil de sécurité
Le texte, porté par Bali et Tunis, risquait de ne pas avoir neuf voix en sa faveur, sur les quinze requis pour une adoption sans veto d'un pays membre permanent
Les Palestiniens ont renoncé à demander un vote mardi au Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution rejetant le plan de paix américain, faute de soutien international suffisant, a-t-on appris lundi auprès de diplomates.
Porté par l’Indonésie et la Tunisie, le texte risquait de ne pas avoir neuf voix en sa faveur (sur quinze), le minimum requis pour une adoption sans veto d’un pays membre permanent, ont indiqué à l’AFP ces diplomates.
L’envoyé israélien à l’ONU, Danny Danon a passé les derniers jours à négocier avec ses homologues du Conseil de sécurité « pour obtenir leur soutien à l’action conjointe américano-israélienne et pour empêcher tout soutien aux déclarations de protestation palestiniennes », avait déclaré le 6 février la mission israélienne des Nations unies dans un communiqué.
Cette décision soudaine survient après le dépôt par les Etats-Unis – dotés d’un droit de veto – d’une série d’amendements au texte en négociations depuis la semaine dernière et qui devait être mis au vote lors d’une réunion du Conseil de sécurité incluant le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Selon les propositions américaines, obtenues par l’AFP, Washington envisage de rayer des paragraphes entiers du projet, notamment tous ceux faisant référence explicitement aux résolutions de l’ONU depuis 1967. Toutes les mentions relatives à Jérusalem-Est sont aussi supprimées.
Si les amendements américains continuent de reconnaître que le plan de paix américain du 28 janvier « s’écarte des paramètres internationalement approuvés pour une solution durable, juste et totale » au conflit israélo-palestinien, il souligne qu’il « accueille favorablement la discussion sur cette proposition pour avancer la cause de la paix ».
« Les consultations continuent sur le texte », a indiqué un diplomate sous couvert d’anonymat. D’autres diplomates ont toutefois mis en doute la possibilité d’un vote ultérieur au vu de positions radicalement divergentes.
La venue de Mahmoud Abbas mardi matin devant le Conseil de sécurité n’est pas remise en cause à ce stade, ont indiqué plusieurs sources diplomatiques.