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France: le Panthéon ouvre ses portes à Simone Veil, « figure de la République »

La cérémonie accordera aussi une grande place au souvenir des drames vécus pendant la Shoah par cette rescapée, qui a perdu ses parents et son frère en déportation

  • Des photos de la femme politique et survivante de la Shoah ornent la rue Soufflot, qui mène au Panthéon, avant l'arrivée des cercueils d'Antoine et Simone Veil, le 1er juillet 2018. (Crédit : AFP PHOTO / POOL / LUDOVIC MARIN)
    Des photos de la femme politique et survivante de la Shoah ornent la rue Soufflot, qui mène au Panthéon, avant l'arrivée des cercueils d'Antoine et Simone Veil, le 1er juillet 2018. (Crédit : AFP PHOTO / POOL / LUDOVIC MARIN)
  • Antoine et Simone Veil, devant l'Hôtel Matignon à Paris, le 27 septembre 2010. (Crédit : AFP PHOTO / Jacques DEMARTHON
    Antoine et Simone Veil, devant l'Hôtel Matignon à Paris, le 27 septembre 2010. (Crédit : AFP PHOTO / Jacques DEMARTHON
  • Simone Veil après son entrée à l'Académie française, le 18 mars 2010. (Crédit : François Guillot/AFP)
    Simone Veil après son entrée à l'Académie française, le 18 mars 2010. (Crédit : François Guillot/AFP)
  • Le Panthéon s'apprête à recevoir les dépouilles d'Antoine et Simone Veil. Photo prise à Paris le 28 juin 2018. (Crédit : AFP / Thomas SAMSON)
    Le Panthéon s'apprête à recevoir les dépouilles d'Antoine et Simone Veil. Photo prise à Paris le 28 juin 2018. (Crédit : AFP / Thomas SAMSON)
  • Des gardes républicains français transportent les cercueils d'Antoine et Simone Veil, à leur arrivée rue Soufflot, pour leur panthéonisation, le 1er juillet 2018. (Crédit : AFP / POOL / LUDOVIC MARIN)
    Des gardes républicains français transportent les cercueils d'Antoine et Simone Veil, à leur arrivée rue Soufflot, pour leur panthéonisation, le 1er juillet 2018. (Crédit : AFP / POOL / LUDOVIC MARIN)
  • De gauche à droite : Francois de Rugy, président de l'Assemblée nationale, l'ancien président Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy, l'anien président François Hollande et sa compagne l’actrice Julie Gayet. Ils assistent à la panthéonisation d'Antoine et Simone Veil. (Crédit : AFP / POOL / LUDOVIC MARIN)
    De gauche à droite : Francois de Rugy, président de l'Assemblée nationale, l'ancien président Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy, l'anien président François Hollande et sa compagne l’actrice Julie Gayet. Ils assistent à la panthéonisation d'Antoine et Simone Veil. (Crédit : AFP / POOL / LUDOVIC MARIN)

La France a commencé dimanche matin à rendre un ultime hommage à Simone Veil au Panthéon, où cette figure populaire du XXe siècle reposera désormais, avec son mari, au milieu des héros de l’Histoire de France.

Peu avant 10H30, les cercueils de Simone et Antoine Veil ont quitté le Mémorial de la Shoah, où les Français ont rendu hommage à l’ancienne déportée durant 48 heures. Sous les applaudissements d’anonymes, ils ont rejoint la place Edmond-Rostand où, posés sur des catafalques, ils devaient remonter lentement jusqu’au Panthéon sur un long tapis bleu, la couleur symbole de « la Paix, l’entente entre les peuples et, bien sûr, l’Europe », selon l’Élysée, qui supervise la cérémonie.

Sur le parcours, plusieurs femmes portaient des t-shirts barrés d’un « Merci Simone », a constaté une journaliste de l’AFP.

« Elle a brisé tous les plafonds de verre, celui de la place des femmes dans la société, mais aussi celui de l’extermination des juifs: c’était un tabou qu’elle a brisé », a expliqué à l’AFP un badaud devant le Memorial, Bernard Greensfeld.

« Elle n’entre pas au Panthéon en tant que victime de la Shoah, mais comme quelqu’un qui a vaincu cette horreur, et c’est pour ça qu’elle est dans le cœur des gens », a-t-il encore estimé.

A 11H30, le président Emmanuel Macron prononcera un discours sur le parvis du Panthéon, dont la façade monumentale est ornée des drapeaux français et européen et d’une immense photo de Simone et Antoine Veil. Puis, après une Marseillaise chantée par Barbara Hendricks, les deux cercueils entreront au Panthéon en présence de la famille et du chef de l’État.

Outre les nombreux anonymes présents aux abords, un millier de personnalités ont été invités, dont les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande.

De gauche à droite : Francois de Rugy, président de l’Assemblée nationale, l’ancien président Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy, l’anien président François Hollande et sa compagne l’actrice Julie Gayet. Ils assistent à la panthéonisation d’Antoine et Simone Veil. (Crédit : AFP / POOL / LUDOVIC MARIN)

« Simone Veil est d’abord pour moi l’héroïne du XXe siècle », a déclaré Nicolas Sarkozy au Journal du dimanche. « Elle ne cédait pas sur ses valeurs. Elle pouvait tolérer des désaccords, mais elle ne supportait ni la lâcheté, ni l’hypocrisie, ni le mensonge ».

Simone Veil entre au Panthéon un an après son décès, le 30 juin 2017 à l’âge de 89 ans, un délai extrêmement court par rapport aux 76 « grands hommes » qui l’ont précédée dans la nécropole laïque.

« Figure de la République »

« L’une des raisons de cette panthéonisation rapide est que Simone Veil est une figure transgénérationelle dont les combats ont fabriqué l’époque », explique l’Élysée.

De fait, la décision prise par le chef de l’État a été saluée quasi unanimement, les Français considérant Simone Veil comme « une figure de la République » qui transcende le clivage gauche-droite, selon la présidence.

Dans son discours, M. Macron devrait insister sur l’héritage et les messages politiques laissés par l’ancienne ministre de la Santé et première présidente du Parlement européen.

« Il y a un certain paradoxe, sinon une ironie, à accueillir (au Panthéon) une grande combattante de l’Europe à un moment où ce qu’elle a contribué à construire vacille sous nos yeux », notamment avec le Brexit et les tensions sur l’accueil des migrants, souligne l’Élysée.

Des photos de la femme politique et survivante de la Shoah devant le Panthéon, avant l’arrivée des cercueils d’Antoine et Simone Veil, le 1er juillet 2018. (Crédit : AFP PHOTO / POOL / LUDOVIC MARIN)

La cérémonie accorde aussi une grande place au souvenir des drames vécus pendant la Seconde Guerre mondiale par cette rescapée de la Shoah, qui a perdu ses parents et son frère en déportation. La minute de silence sera « habitée par le bruit du silence du camp » de concentration de Birkenau-Auschwitz, un fond sonore enregistré par le réalisateur David Teboul il y a quelques jours.

Pour l’Elysée, la cérémonie est l’occasion de cultiver la mémoire de la déportation qui, plus de 70 ans après, risque de se dissoudre avec la disparition des derniers survivants.

« Couple fusionnel »

De Simone Veil, les Français gardent aussi le souvenir de son combat pour les droits des femmes. Sa notoriété et sa popularité doivent beaucoup à sa lutte pour faire adopter en 1975 la loi sur l’interruption volontaire de grossesse(IVG), malgré l’opposition d’une grande partie de la droite.

Les enfants de Simone Veil se réjouissent que l’Élysée ait donné son accord pour que leur mère repose au côté de son époux avec lequel elle a partagé 67 ans de vie conjugale.

Haut fonctionnaire puis homme d’affaires, Antoine Veil a eu un rôle discret mais important dans la vie de sa femme, avec laquelle il formait un couple « plus que complice, fusionnel », selon leur fils aîné.

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