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Relaxe pour les dirigeants d’un groupuscule néo-nazi dissous

La présidente du tribunal a relevé le "caractère violent et combatif du discours de BHH" et a souligné, en s'adressant aux prévenus la contradiction entre leur idéologie et les valeurs républicaines

Illustration : un marteau de commissaire-priseur. (Crédit : Pixabay)
Illustration : un marteau de commissaire-priseur. (Crédit : Pixabay)

Les trois dirigeants de Blood and Honour Hexagone (BHH), groupuscule néo-nazi dissous en 2019, ont été relaxés mercredi à Marseille où ils étaient jugés pour le délit peu fréquent de participation à un groupe de combat.

« Ni le dossier ni les débats ne rapportent la preuve que vous ayez eu la volonté de vous inscrire dans une organisation armée pour combattre », a indiqué la présidente du tribunal correctionnel Karine Sabourin. Pas d’élément intentionnel, tranche le tribunal, en dépit de faits matériellement constitués.

Mardi la procureure Laurie Leblond avait requis des peines d’un an de prison ferme contre Loïc Delboy, 41 ans, fondateur en 2011 de BHH, un an de prison dont six mois avec sursis contre Pierre Scarano, son bras droit et un an de prison avec sursis contre David Dumas, 51 ans, trésorier de l’association Hexa Prods, la vitrine légale de BHH.

Elle avait elle estimé que les trois éléments constitutifs du groupe de combat étaient réunis, à savoir un groupement ayant accès aux armes, doté d’une organisation hiérarchisée et susceptible de troubler l’ordre public.

Pour le tribunal, ils le sont sur le plan matériel. La possibilité de troubler l’ordre public se déduit, selon les juges, du luxe de précautions prises pour organiser des concerts de rock anti-communiste et des tournois d’arts martiaux mixtes (MMA), discipline à l’époque interdite.

Le groupuscule néonazi « Combat 18 » en 2014 dans le Doubs. (Crédit : Twitter)

Les dagues, couteaux, poings américains et autres matraques découverts au domicile de la petite vingtaine de membres du groupuscule démontre également, aux yeux du tribunal, un potentiel accès à des armes blanches.

Mais, aucune preuve n’est rapportée « que vous ayez recensé les armes possédées par chacun d’entre vous à titre individuel ». L’existence d’un rassemblement armé n’a pas été démontrée, pas plus que l’exhibition ou l’utilisation collective des armes, a précisé Mme Sabourin.

La présidente a cependant relevé le « caractère violent et combatif du discours de BHH parfaitement contraire au droit, y compris à l’audience » et a souligné en s’adressant aux prévenus « la contradiction entre votre idéologie et nos valeurs républicaines dont vous avez bénéficié pendant les débats où nous avons débattu et non pas combattu ».

Le tribunal s’est heurté sur les termes « larges et imprécis » qui définissent le groupe de combat dans le code pénal. La veille, la défense avait évoqué une « infraction foireuse, de bric et de broc ». Les trois prévenus avaient eux présenté BHH comme une « bande d’amis organisant des concerts de musique identitaire ».

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