France : Salah Hamouri invité par l’extrême gauche à l’Assemblée nationale
Les députés du groupe Gauche démocrate et républicaine – NUPES ont échangé et posé pour une photo devant l’Assemblée avec le terroriste franco-palestinien
Ce mardi, Salah Hamouri, terroriste franco-palestinien expulsé par le ministère de l’Intérieur israélien, a été invité par les membres du groupe Gauche démocrate et républicaine – NUPES à une réunion à l’Assemblée nationale.
Les députés ont ainsi échangé et posé pour une photo devant l’Assemblée avec le terroriste franco-palestinien, expulsé d’Israël le mois dernier.
Parmi les députés présents à la rencontre : Elsa Faucillon ; André Chassaigne ; Soumya Bourouaha ; Sébastien Jumel ; Pierre Dharréville ; Stephane Peu : ou encore Yannick Monnet.
Cette invitation a été condamnée sur Twitter par quelques internautes, parmi lesquelles la députée Renaissance, Astrid Panosyan-Bouvet.
Aux collègues @deputesGDR , je rappelle que @salah_hamouri a fait de la prison pour avoir participé à une tentative d’attentat contre le Grand Rabbin d’Israel et il est membre du FPLP, organisation classée terroriste par l’????????.
Il n’a rien à faire à l’assemblée nationale ! https://t.co/cB4RdciKQC— Astrid Panosyan-Bouvet (@AstridPanosyan) January 24, 2023
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a lui publié un communiqué, dans lequel il s’est « indigné de cette invitation et de ce qu’elle représente pour l’institution ». « Les institutions républicaines, ça se respecte. En invitant Salah Hamouri, membre d’une organisation reconnue comme terroriste par l’Union européenne, le groupe communiste à l’Assemblée nationale déshonore l’institution qu’il doit servir », a ajouté sur Twitter son président, Yonathan Arfi.
La NUPES et la France insoumise avaient déjà à plusieurs reprises affirmé leur soutien à Salah Hamouri.
En décembre dernier, plusieurs députés et élus d’extrême gauche, parmi lesquels Éric Coquerel, Mathilde Panot, Ersilia Soudais et Carlos Martens Bilongo, avaient accueilli Salah Hamouri à son arrivée à Roissy après son expulsion d’Israël vers la France, après plusieurs mois de détention administrative dans des prisons israéliennes. Son expulsion a été vivement condamné par différents acteurs, notamment le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme et Amnesty international.
Son expulsion avait été reportée à la suite d’audiences devant la justice militaire, ses avocats remettant en cause son ordre d’expulsion et aussi la révocation de son statut de résident de Jérusalem-Est. Né dans cette partie de la capitale israélienne, il ne dispose pas de la nationalité israélienne mais d’un permis de résidence, que les autorités israéliennes ont révoqué, ce qu’il conteste.
Ersilia Soudais, députée LFI, avait qualifié de « déportation » l’expulsion de Salah Hamouri, un sinistre choix de mots qui avait provoqué la colère de certains internautes et opposants, ainsi que de la Licra.
Nous sommes venu.e.s accueillir Salah Hamouri à l'aéroport, après sa déportation orchestrée par Israël.
Beaucoup d'émotions, mais la présence de tous les camarades réchauffait le cœur.
Pour #JusticeForSalah, pour #FreePalestine et pour l'honneur de la France, #OnLâcheRien ✊ pic.twitter.com/hGirBxJM5j— Ersilia Soudais (@ErsiliaSoudais) December 18, 2022
Emprisonné en Israël entre 2005 et 2011 pour participation à la tentative d’assassinat d’Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d’Israël et fondateur du parti ultra-orthodoxe Shas, il a été libéré en 2011 dans le cadre d’un échange de 1 027 prisonniers ayant permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.
Devenu lui-même avocat, il travaillait pour l’ONG Addammeer qui défend les prisonniers palestiniens. Cette ONG a été placée ces derniers mois, comme une poignée d’autres, sur la liste israélienne des organisations terroristes, par le ministre de la Défense, Benny Gantz.
Hamouri est aussi soupçonné d’entretenir des liens avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation classée terroriste par l’État hébreu et l’Union européenne.
Ce mardi, alors même qu’il se trouvait à l’Assemblée nationale (une réunion organisée dans la discrétion), des responsables associatifs et politiques ont dénoncé sa participation annoncée à une conférence organisée par la mairie de Lyon le 1er février, à laquelle il a été invité.
@Gregorydoucet comment pouvez-vous convier à la table de vos débats un homme, #SalahHamouri, condamné par la justice israélienne pour tentative d’assasinat du Grand Rabbin d’Israël ? Comment ? pic.twitter.com/zTGW8BRvtj
— Mathieu Lefèvre (@MathieuMlefevre) January 24, 2023
Sur l’invitation, signée par le maire EELV Grégory Doucet, l’homme est présenté comme « avocat franco-palestinien, défenseur des droits humains, ancien prisonnier politique ».
Parmi ceux qui ont dénoncé son invitation par la mairie de Lyon : Philippe Meyer, président du B’nai B’rith France ; Bruno Benjamin, président d’honneur du CRIF Marseille Provence ; Anne-Sophie Sebban-Bécache, directrice de l’AJC Paris ; ou encore Muriel Ouaknine-Melki, présidente de l’Organisation juive européenne. Le député Renaissance Mathieu Lefèvre (Val-de-Marne) a lui aussi dénoncé l’évènement. Tous ont rappelé sur Twitter la condamnation pour terrorisme de Salah Hamouri par la justice israélienne. Certains ont aussi accusé le maire de Lyon d’apologie du terrorisme.
Face cette indignation, Grégory Doucet a annoncé qu’il ne reculerait pas, et que l’invitation était maintenue.
« Soucieuse de maintenir et d’entretenir ce dialogue permanent et cette écoute de part et d’autre, une délégation de la Ville de Lyon se rendra en déplacement en Israël dans les prochains mois », a annoncé la mairie, tentant de calmer la polémique.
L’évènement du 1er février à Lyon aura pour thème : « Trente ans après la signature des Accords d’Oslo, regards sur la Palestine ».
Il y a quelques jours, Salah Hamouri avait déjà été invité au Parlement européen, suscitant là aussi la colère de certains internautes, dont la présidente du CRIF Marseille Provence.
Il n y a donc aucune limite à l indécence !
LFI fait fi de l indignation suscitée par l emploi du terme « déportation » réitère et se gargarise d avoir invité au parlement européen #SalahHamouri défenseur des droits .. du FPLP
scandaleux ! @Le_Crif13 pic.twitter.com/nshZfkX1Um— bendayan fabienne (@BendayanF) January 19, 2023
Dans les interviews qu’il donne, le Franco-Palestinien promet que, maintenant expulsé de Jérusalem, il continuera son militantisme depuis l’étranger.
« Israël n’a pas gagné dans sa volonté de me faire taire. Ma voix sera plus haute, plus forte. Mon combat va continuer », a-t-il déclaré à l’AFP le mois dernier. « Je ne donnerai pas cette occasion à l’occupant de sentir qu’il a gagné en me déportant de force de Palestine. »