France : un ex-gendarme d’ultradroite condamné en appel à 18 ans de réclusion pour « terrorisme »
En première instance, trois autres hommes et ce gendarme étaient accusés d'avoir préparé des actions violentes contre des mosquées, des organisations comme le CRIF et des personnalités politiques
Un ancien gendarme appartenant à la mouvance néonazie a été condamné vendredi aux assises en appel à 18 ans de réclusion criminelle pour des projets terroristes, a appris lundi l’AFP de source judiciaire.
Alexandre Gilet, ex-gendarme volontaire grenoblois, a été condamné en appel, comme en première instance, à 18 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, mais cette fois-ci la décision n’a pas été assortie d’une peine des deux tiers.
Un suivi socio-judiciaire pendant sept ans a été ordonné, ainsi qu’une interdiction de tout emploi public pendant 10 ans.
« À travers cet appel Alexandre Gilet souhaitait surtout retirer la période de sûreté prononcée en première instance », a déclaré à l’AFP Me Jason Etelbert, un de ses avocats avec Me Fanny Vial. « L’objectif est donc rempli. C’est désormais à lui de faire ses preuves pour espérer, à terme, une réinsertion paisible ».
En première instance, trois autres hommes, dont l’un était mineur au moment des faits, avaient aussi été condamnés dans ce dossier par la cour d’assises des mineurs, mais à des peines plus légères, allant de trois ans de prison dont un ferme à cinq ans, dont deux ferme. Ils n’ont pas fait appel et n’ont donc pas été rejugés.
Il s’agissait du premier procès pour terrorisme d’ultradroite à être jugé devant les assises.
Membres d’un forum privé sur la messagerie Discord, nommé « projet Waffenkraft » (puissance de feu), créé en 2017 et qui comptait une vingtaine de membres, ils y échangeaient propos haineux et menaces contre les étrangers, les Juifs, les homosexuels et les institutions.
En juillet 2018, les quatre hommes s’étaient retrouvés avec un cinquième jeune, un collégien de 14 ans, pour une séance de tir clandestine en forêt dans la région de Tours (Indre-et-Loire).
Certains avaient seulement essayé les armes détenues par Alexandre Gilet – un pistolet, un fusil de chasse et un fusil d’assaut -, mais ce dernier et Julien, un des autres condamnés, s’étaient entraînés activement.
Ils étaient aussi accusés d’avoir préparé des actions violentes contre des mosquées, des organisations comme le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et des personnalités politiques telles que l’ex-candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise).
Devant la cour d’assises d’appel, Alexandre Gilet a expliqué qu’il était à l’époque « dans un processus de radicalisation à la suite des attentats de 2015 » qui l’avaient « perturbé et traumatisé ». « Il fallait faire la loi du talion, leur rendre la monnaie de leur pièce », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il n’y avait toutefois « pas la volonté réellement de faire un attentat ».