Francis Lalanne conteste en justice l’interdiction de son spectacle avec Dieudonné
La juge des référés rendra sa décision lundi
« Si le passage dérange le préfet de police, je l’enlèverai et je parlerai des papillons et des fleurs bleues » : le chanteur antivax Francis Lalanne a contesté vendredi l’interdiction de son spectacle avec Dieudonné lors d’une audience au tribunal administratif de Paris.
Le polémiste de 57 ans, multi-condamné notamment pour incitation à la haine et antisémitisme, était absent de l’audience et n’était pas représenté par son avocat.
Francis Lalanne et Dieudonné devaient se produire le 14 septembre au Zénith de Paris pour leur nouveau spectacle « La Cage aux fous ».
Le préfet de police Laurent Nuñez a interdit mercredi la tenue de la représentation, notamment pour « risques sérieux (…) de troubles graves à l’ordre public » et par « crainte que M. Dieudonné M’bala M’bala prenne ses distances avec le script et prononce des propos répréhensibles ».
A l’audience, l’avocat de Francis Lalanne a rappelé que le script du spectacle avait été envoyé au préfet au cours de l’été. « Il a répondu que des passages du script le dérangeaient », a indiqué Me Emmanuel Ludot, précisant que ces passages ont ensuite été retirés.
« Dieudonné est un artiste de l’improvisation », a rétorqué le représentant de la préfecture de police, avant de lire un extrait du script final qui remercie notamment Stéphane Blet, essayiste « antisémite et condamné pour provocation à la haine et injure raciale », décédé en janvier 2022.
« On m’a demandé deux fois de faire des modifications, ce qui me semble inadmissible dans le pays des libertés », s’est emporté le chanteur aux cheveux longs attachés et bottes de cuir noir, vêtu d’un pantalon large et d’une veste de costume.
Alors que le représentant de la préfecture de police mentionne un autre passage, qui « présente un risque très élevé d’injure et d’appel à la discrimination contre les LGBT+ », l’avocat du chanteur dénonce une « censure latente ».
Me Ludot a également accusé le préfet de police et le gestionnaire du Zénith de « collusion » pour empêcher la tenue du spectacle.
La juge des référés rendra sa décision lundi.