François Hollande remet en cause la présence de la Turquie dans l’Otan
L'ancien président français s'inquiète des "comportements agressifs" de la Turquie à l'égard de pays alliés
La présence de la Turquie au sein de l’Otan « doit être posée avec nos alliés » en raison de ses « comportements agressifs (…) à l’égard de pays alliés », a jugé mercredi l’ancien président français François Hollande (2012-2017).
Que font « la France, la Turquie, dans la même alliance ? », s’est interrogé sur la radio France Info le prédécesseur d’Emmanuel Macron, rappelant que le pays est « un allié » de la France en vertu de sa présence au sein de l’Otan.
« Il s’agit de politiques agressives de la Turquie à l’égard de pays alliés, et qui encouragent des conflits armés aux portes de l’Europe », a estimé l’ancien président français. « Cette question ne peut plus être écartée » parce qu’en raison du soutien américain, « nous devrions accepter d’un allié de tels comportements », a ajouté M. Hollande.
« La Turquie aujourd’hui a un comportement en Syrie qui n’est pas acceptable, provoquant des conflits qui peuvent encourager les organisations terroristes à ressurgir », a expliqué François Hollande, citant également le rôle de la Turquie dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, et son « comportement » en Libye.
Les attaques personnelles du président turc Recep Tayyip Erdogan envers Emmanuel Macron sont « graves », a-t-il encore jugé.
Selon lui, les « comportements agressifs de la Turquie, oui, ça pose un problème de présence de la Turquie dans l’Alliance atlantique ».
Ankara a condamné mercredi une caricature moquant M. Erdogan à la une de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo qui reflète, selon elle, une « hostilité contre les Turcs et l’islam ».
C’est le dernier épisode en date d’une série de tensions entre la Turquie et la France.
Lundi, M. Erdogan avait ainsi appelé ses concitoyens à boycotter les produits français, quelques jours après le rappel par Paris de son ambassadeur à Ankara après que le chef d’Etat turc eut mis en cause la « santé mentale » de son homologue français.
Les divergences géopolitiques sont profondes. Paris critique les positions et interventions turques dans le conflit au Haut Karabakh, en Syrie, en Libye et en Méditerranée orientale.