Israël en guerre - Jour 347

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Gantz : le parti de Jabotinsky et de Begin a élu un leader inculpé trois fois

Pour les partis de gauche, l'élection de Netanyahu à la tête du Likud est la preuve que le parti est "déconnecté de la nation", sachant ses démêlés avec la justice

Le président du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, assiste à une réunion des factions à la Knesset à Jérusalem, le 28 octobre 2019. (Hadas Parush/Flash90)
Le président du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, assiste à une réunion des factions à la Knesset à Jérusalem, le 28 octobre 2019. (Hadas Parush/Flash90)

La victoire écrasante du Premier ministre Benjamin Netanyahu face à son challenger Gideon Saar dans la bataille tendue pour la direction du Likud a suscité des réactions évidemment différentes de la part des responsables politiques de la droite et de la gauche vendredi.

Benny Gantz, chef du parti rival du Likud, a déploré le fait que « le parti de [Zeev] Jabotinsky et de [Menachem] Begin, qui parlaient de la primauté du droit, a élu un dirigeant mis en examen trois fois qui tente d’affaiblir l’État de droit et d’obtenir l’immunité plutôt que de s’attaquer à ce qui est important pour les Israéliens ».

Le numéro un de Kakhol lavan a fait savoir que son alliance allait désormais essayer de présenter au pays « le reflet du ‘parti de Netanyahu' » comme une alternative lors des prochaines élections, les troisièmes du pays en moins d’un an.

Au sein du Likud, le numéro deux, le président de la Knesset Yuli Edelstein, le seul député du parti à n’avoir soutenu aucun candidat, a félicité Netanyahu et exhorté la formation à dépasser les clivages provoqués par les primaires tendues. « Après aujourd’hui, nous sommes un seul et même Likud, grand et uni », a tweeté Yuli Edelstein.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu assiste à un rassemblement de campagne à Jérusalem le 22 décembre 2019, avant les primaires pour la direction du Likud. (Yonatan Sindel/Flash90)

Netanyahu a remporté 72,5 % des voix lors de ces primaires, tandis que Gideon Saar, son seul opposant, n’en a obtenu que 27,5 %. Quelque 57 000 adhérents du Likud, soit 49,4 % du total, se sont rendus aux urnes.

La gauche a exprimé sa déception quant à ses résultats, reprochant au Likud de rester fidèle à un dirigeant inculpé pour corruption et prédisant que ce résultat pérenniserait l’impasse politique actuelle. Netanyahu n’est pas parvenu à former une coalition majoritaire en avril et en septembre, provoquant la tenue sans précédent d’un troisième scrutin en un an.

Des sondages prévoient une issue similaire au prochain scrutin de mars, et même des résultats encore moins bons pour le Likud.

A LIRE : Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

« Ces résultats prouvent que le Likud est déconnecté de la nation », a ainsi réagi Amir Peretz, le chef du Parti travailliste. « Le mouvement digne et populaire autrefois dirigé par Menachem Begin a choisi un homme accusé dans trois affaires graves comme leader. Aujourd’hui, le Likud n’est plus un mouvement digne et populaire ».

Nitzan Horovitz, à la tête du parti de gauche Meretz, a noté sur Twitter que cette victoire annihilait toute chance de gouvernement d’unité, « car il ne laissera personne d’autre occuper Balfour », a-t-il déploré, faisant référence à la résidence du Premier ministre. « La seule option pour Kakhol lavan [pour former une coalition] : centre-gauche-Arabes ».

À droite, les responsables de parti qui se sont alliés à Netanyahu l’ont félicité pour sa victoire, exprimant l’espoir qu’il réussirait à mettre un terme à l’impasse politique lors de sa troisième tentative.

« Nous espérons tous qu’il s’agit de la première étape d’une grande victoire de la droite, une victoire qui donnera lieu à la création d’un gouvernement de droite puissant et stable », a tweeté la numéro deux de HaYamin HaHadash, Ayelet Shaked.

Le président du Shas, Aryeh Deri, qui avait fait campagne pour Netanyahu en amont de ces primaires, a déclaré pour sa part : « En tant que partenaire, je me réjouis du grand vote de confiance que vous avez reçu de la part d’un large public ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à droite), s’entretient avec le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri lors d’une séance plénière à la Knesset, le 11 janvier 2016. (Miriam Alster/Flash90)

Il a promis de faire en sorte que le bloc des partis de droite et religieux soit prêt en vue des élections de mars et que « si Dieu le veut, nous formerons un gouvernement de droite solide qui conservera le caractère juif de la nation ».

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