Gaspillage alimentaire : le secteur public désormais obligé de donner ses excédents
Les institutions publiques comme la Knesset, les ministères, l'armée et les hôpitaux devront désormais collecter leurs restes pour les redistribuer aux populations vulnérables
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Le gaspillage alimentaire en Israël pourrait connaître une réduction spectaculaire grâce à l’approbation, lundi, par la Knesset, d’une loi obligeant le secteur public à redistribuer ses surplus alimentaires aux populations dans le besoin.
La loi a été lancée par Leket Israel, la Banque alimentaire nationale, qui récupère les excédents alimentaires et les distribue aux personnes dans le besoin par l’intermédiaire d’organisations à but non lucratif partenaires. Elle a été portée à la Knesset par les députés Yinon Azoulai (Shas) et Yasmin Fridman (Yesh Atid).
La nouvelle loi autorise des organisations telles que Leket à collecter les excédents alimentaires auprès d’entreprises ou d’institutions qui servent au moins 500 repas par jour dans le secteur public.
Parmi ces institutions figurent la Knesset, les ministères, le bureau du contrôleur de l’État, Tsahal, l’administration pénitentiaire, les autorités locales, les conseils religieux, les entreprises publiques et municipales, ainsi que les hôpitaux.
Tout refus de don devra être dûment justifié.
Les collecteurs seront tenus de rendre un rapport annuel détaillant la quantité de nourriture récupérée, distribuée, ainsi que les principaux bénéficiaires.
Joseph Gitler, fondateur et président de Leket Israel, a salué l’adoption de cette loi et exprimé son espoir que le gouvernement fournisse rapidement des informations sur les responsables de l’approvisionnement alimentaire dans les différentes branches du secteur public.
Bien qu’il n’ait pas encore de chiffres précis sur la quantité de nourriture économisée, Gitler estime que la loi pourrait se traduire par des dizaines, voire des centaines de milliers de repas supplémentaires par jour pour les personnes dans le besoin.
« L’impact pourrait être immense », a-t-il déclaré.
Cependant, il a également souligné que Leket et ses partenaires devront investir massivement dans la logistique pour répondre aux nouvelles exigences, d’autant que les organisations qui font don de nourriture ne paient pas pour la collecte.
Il a décrit cette loi comme une première mondiale, ajoutant que Leket compte partager cette initiative avec des banques alimentaires d’autres pays.
« Nous travaillons déjà en étroite collaboration avec des organisations telles que l’armée », a-t-il poursuivi, « mais nous sommes convaincus qu’en inscrivant cette loi dans la loi, elle nous ouvrira davantage de portes, permettra aux contribuables d’économiser de l’argent sur la nourriture gaspillée et nous aidera à fournir des repas sains, sûrs et nutritifs”.
Selon les rapports annuels de Leket, plus d’un tiers de la nourriture produite en Israël finit à la poubelle. Cette nouvelle loi représente un pas significatif vers la réduction de ce gaspillage à grande échelle.