GB: Le gel des licences n’impactera pas « matériellement » la sécurité d’Israël – Healey
La Jordanie, qui a salué cette décision, exhorte le monde entier à imposer un "embargo complet sur les armes" ; Washington souligne qu’aucun crime de guerre n'a pu être imputé à Israël
Le ministre britannique de la Défense, John Healey, a déclaré mardi que la suspension par le pays de 30 de ses 350 licences d’exportation d’armes vers Israël ne menacera pas la capacité d’Israël à se défendre.
« Cela n’aura pas d’impact matériel sur la sécurité d’Israël », a-t-il déclaré à la radio du Times, au lendemain de l’annonce de la suspension.
Trente licences sur les quelque 350 que le Royaume-Uni a accordées aux entreprises du secteur pour vendre leurs armes à Israël sont concernées.
Ces licences d’exportation concernent des composants destinés aux systèmes aériens d’Israël, notamment ses avions de chasse, hélicoptères et drones. Toutefois, le programme F-35, projet multinational qui met en commun des pièces avant de les distribuer aux pays participants et auquel Israël fait partie, n’est pas concerné.
Cette décision faisait suite à l’examen des licences d’exportation d’armes du Royaume-Uni, lequel avait révélé un « risque clair » que certaines « soient utilisées pour commettre ou faciliter des infractions graves au droit international humanitaire », a expliqué lundi le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy.
Le ministre des Affaires étrangères de Jordanie, Ayman Safadi, a pour sa part, salué la décision prise par la Grande-Bretagne de suspendre certaines exportations d’armes vers Israël, et a appelé les pays du monde entier à imposer « un embargo complet sur les armes à destination d’Israël ».
« À moins que les conséquences ne soient réelles, [le Premier ministre Benjamin] Netanyahu ne mettra pas fin à son agression sur Gaza et la Cisjordanie, et ne cessera pas de violer le droit international et de menacer la sécurité de toute la région », avait déclaré Safadi.
L’armée jordanienne coopère étroitement avec Israël pour sécuriser leur frontière commune et lutter contre le terrorisme.
Interrogé sur la décision du Royaume-Uni, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré que « chaque nation peut s’exprimer elle-même sur la manière et le degré de son soutien à Israël ».
« Nous allons continuer à faire ce qu’il faut pour soutenir les capacités défensives d’Israël. Ce soutien se poursuit aujourd’hui », a déclaré Kirby lors d’un point de presse.
Kirby a souligné que les États-Unis n’ont pas constaté qu’Israël commettrait des crimes de guerre, en réponse aux craintes de Lammy.
« Nous avons examiné des rapports individuels […] sur le respect du droit international humanitaire, et à l’heure où nous parlons, les États-Unis n’ont pas déterminé qu’ils avaient violé le droit international humanitaire », a réaffirmé le porte-parole de la Maison Blanche.