Le Royaume-Uni gèle des licences de vente d’armes à Israël, niant toute forme d’embargo
Les autorités israéliennes se disent "très déçues" par le gel de ces licences d’exportation
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a annoncé que le Royaume-Uni allait geler certaines de ses autorisations de vente d’armes à Israël, sans toutefois, a-t-il précisé, que cette décision soit le signe d’un embargo.
Trente licences sur les quelque 350 que le Royaume-Uni a accordées aux entreprises du secteur pour vendre leurs armes à Israël sont concernées, a ajouté Lammy.
Ces licences d’exportation concernent des composants destinés aux systèmes aériens d’Israël, notamment ses avions de chasse, hélicoptères et drones. Toutefois, le programme F-35, projet multinational qui met en commun des pièces avant de les distribuer aux pays participants et auquel Israël fait partie, n’est pas concerné.
Devant la Chambre des communes, Lammy a indiqué que cette décision faisait suite à l’examen des licences d’exportation d’armes du Royaume-Uni, lequel avait révélé un « risque clair » que certaines « soient utilisées pour commettre ou faciliter des infractions graves au droit international humanitaire ».
« En présence d’un conflit comme celui-ci, ce gouvernement avait l’obligation légale de réexaminer ses licences d’exportation », s’est-il expliqué.
« Il ne s’agit pas d’une interdiction générale. Il ne s’agit en aucun lieu d’un embargo sur les armes. »
Cette décision a été officiellement prise par le secrétaire d’État au Commerce, Jonathan Reynolds, en accord avec Lammy.
Le travailliste Lammy avait ordonné le réexamen des licences dès son retour au pouvoir en juillet dernier, et il s’est rendu par deux fois en Israël depuis sa prise de fonctions.
Selon les conclusions de ce nouvel examen, les autorités britanniques ne disent pas qu’Israël enfreint le droit humanitaire, mais qu’il existe un risque sérieux.
Ce gel pourrait être levé ultérieurement si le Royaume-Uni estimait le risque très atténué.
Contrairement aux États-Unis, le gouvernement britannique ne fournit pas d’armes directement à Israël, mais délivre des licences aux entreprises pour la vente d’armes, avec l’aide de juristes qui vérifient si elles sont conformes au droit international.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yoav Gallant, s’est dit « très déçu » que le ministre britannique des Affaires étrangères ait annoncé ce gel.
« Cette nouvelle arrive au moment où nous menons une guerre sur sept fronts – une guerre que nous a déclaré une organisation terroriste sauvage, en-dehors de toute provocation. Au moment où nous pleurons six otages exécutés de sang-froid par le Hamas dans ses tunnels à Gaza. Au moment où nous nous battons pour ramener vivants 101 otages », a déclaré M. Gallant dans un communiqué diffusé sur X.
« Je suis aux côtés de nos soldats et de nos services de sécurité qui travaillent avec un courage, un professionnalisme et des valeurs morales incommensurables. Nous restons plus que jamais déterminés à défendre l’État d’Israël et son peuple. »
Ces licences d’exportation concernent des composants destinés aux systèmes aériens israéliens, notamment ceux de ses avions de chasse, de ses hélicoptères et de ses drones.
Le ministre des Affaires étrangères Israel Katz a, lui, réagi à la nouvelle du gel des licences en déclarant qu’Israël était « déçu par plusieurs décisions » prises par le gouvernement britannique, à commencer par celle concernant les exportations des matériels de défense. Selon lui, cette décision « envoie un message fort problématique » au Hamas et à ses chefs en Iran.
« Israël est un État de droit qui fonctionne conformément au droit international et dispose d’un système judiciaire indépendant et respecté », a déclaré Katz dans un communiqué. « Nous attendons des pays alliés comme la Grande-Bretagne qu’ils le reconnaissent chaque jour, et en particulier quelques jours après l’exécution de six otages israéliens par des terroristes du Hamas. »