Golf : L’ex-outsider, médaillé d’or aux Maccabiades, dispute l’Omnium au Canada
Ben Silverman n'était pas sûr de réaliser son rêve de devenir golfeur professionnel, mais depuis les « Jeux olympiques juifs » de 2013, sa carrière a pris une nouvelle trajectoire
TORONTO — En 2012, Ben Silverman était un jeune homme de 23 ans originaire de la banlieue de Toronto avec des rêves de golf plein la tête, et une dure réalité.
Fils de parents musiciens juifs, Silverman avait décidé à l’adolescence qu’il voulait devenir golfeur professionnel et remporter un jour une victoire sur le PGA Tour, le circuit le plus prestigieux du golf. C’était tout sauf gagné car, lors de son premier tournoi à l’âge de 16 ans, il avait fini avec un score de 118, très insuffisant face à des adolescents d’un excellent niveau.
Ce fut donc un triomphe personnel, pour Silverman, de revenir dans sa ville natale, la semaine dernière, pour participer à l’Omnium canadien – le troisième plus ancien championnat de golf au monde – du 8 au 11 juin au Oakdale Golf and Country Club de Toronto, fondé par des juifs, à une époque où ils étaient interdits d’entrée dans les clubs.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
S’il n’a pas réussi à se qualifier pour la finale, ratant de peu la qualification, le simple fait de jouer l’Omnium canadien est une victoire en soi.
Après ce premier tournoi décevant à l’âge de 16 ans, Silverman a persévéré et est devenu assez bon pour jouer au golf universitaire en Floride.
Après avoir obtenu son diplôme, il a participé à des tournois professionnels de bas niveau tout en travaillant à temps partiel. Les prix étaient de peu de valeur, contrairement aux dépenses, et ce mode de vie ne semblait pas viable à moyen et long terme : il lui fallait soit progresser très rapidement, soit passer à autre chose. A un gros moment de creux financier, il envisage sérieusement d’abandonner le golf pour une vie et une carrière plus conventionnelles.
Tout a changé à l’été 2012, grâce à un appel téléphonique de Maccabi Canada. L’organisation sportive lui demande de représenter le Canada aux Maccabiades 2013. La compétition, connue sous le nom de Jeux olympiques juifs, aura lieu à Jérusalem et Silverman fera partie d’une équipe principalement composée de membres de l’Oakdale Golf and Country Club, le club majoritairement juif de Toronto qui a accueilli l’Omnium canadien cette année.
Au début, Silverman pense que son temps est trop précieux pour gaspiller ne serait-ce que quelques semaines, et il est tenté de dire non. Mais il en parle avec ses parents.
« Ils m’ont convaincu que ce serait une grande opportunité, que cela me permettrait de nouer des relations intéressantes », dit le père de deux jeunes garçons. « Je n’étais jamais allé en Israël, alors j’ai dit oui, à condition de ne pas passer trop de temps à faire des tests. Comme j’étais le seul à jouer professionnellement dans l’équipe, cela leur allait. »
Pour préparer les Jeux, les équipes américaine et britannique organisent un tournoi en Floride à l’automne 2012. À court de joueur, l’équipe britannique demande à Silverman de rejoindre ses rangs. Comme c’est près de chez lui et qu’on ne lui demande que quelques jours, il accepte.
Pendant ce tournoi, Silverman s’entraîne avec avec Alan Appelbaum, un spécialiste de la finance passionné de golf.
« Il a vu quelque chose en moi. Il a voulu investir dans ma carrière. Il a mis sur pied une petite équipe, qui a tout pris en charge, toutes mes dépenses. On m’a soutenu sans conditions, sur la foi d’une simple poignée de main, et ce, pendant presque sept ans », explique Silverman.
Déjà installé en Floride, où il vit encore aujourd’hui, Silverman passe d’un niveau professionnel à un autre, jusqu’à se hisser au niveau du PGA Tour.
« Quand j’ai finalement gagné assez d’argent en 2019 pour les rembourser, cela m’a fait très plaisir », confie-t-il.
Le diplômé en psychologie ne conserve son statut sur le PGA Tour que pendant quelques saisons, mais parvient à se maintenir sur un circuit qui lui permet de gagner sa vie, le Korn Ferry Tour. C
Cette année, il a joué ce qu’il estime être le meilleur golf de toute sa vie : il a remporté un tournoi en janvier et occupe la deuxième place aux points pour cette saison. Figurant dans le top 30, qualifié d’office pour le PGA Tour de la saison prochaine, il est assuré de prendre part au tournoi de 2024, peu importe ce qu’il fera du reste de l’année, avec la possibilité de remporter une victoire sur le PGA Tour.
« Honnêtement, j’ai l’impression d’en être aux débuts », confie-t-il. « J’ai peut-être 35 ans, mais j’ai l’impression d’en avoir 26 ou 27. J’ai le sentiment d’entrer dans la fleur de l’âge : je suis prêt à jouer sur le PGA Tour à temps plein, pour gagner des tournois. C’est mon objectif. »
Pour les Maccabi Games 2013, c’est un membre de l’équipe d’Oakdale qui a couvert les frais de déplacement de Silverman en Israël.
Silverman l’avait alors emporté au Caesarea Golf Club par 11 coups, ce qui est une marge de victoire considérable pour un tournoi de golf.
Automatiquement qualifié pour l’Omnium canadien, cette année, au vu de ses excellents résultats, il a eu plaisir à concourir en qualité de professionnel accompli à Oakdale, là où sa carrière a décollé grâce aux Maccabiades.
Les résultats de Silverman à l’Omnium canadien ont été quelque peu décevants – il a raté de peu les qualifications pour la finale – mais ce fut pour lui une expérience merveilleuse.
« Pour moi, cette semaine m’a permis de boucler la boucle, c’est vraiment génial. J’ai grandi à 20 minutes d’ici, alors je suis venu un peu plus tôt et je suis allé voir mes parents », dit Silverman.
« J’ai même fait la connaissance d’un membre d’Oakdale qui est également membre du parcours en Floride où mon commanditaire d’origine, Alan, joue. Le gars a dit qu’Alan me passait le bonjour. C’est vraiment très cool. »
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel