Grèce : un avocat fait le salut hitlérien en pleine audience du procès Aube dorée
Connu pour ses positions antisémites et d'extrême droite, Konstantinos Plevris, qui est aussi le père de l'actuel ministre de la Santé grec, défend en appel Ioannis Lagos
L’avocat d’un député européen et ex-cadre du parti grec néo-nazi Aube dorée a fait le salut hitlérien vendredi en pleine audience du procès en appel des responsables de cette formation, selon des sources judiciaires à l’AFP.
Connu pour ses positions antisémites et d’extrême droite, Konstantinos Plevris, qui est également le père de l’actuel ministre de la Santé, Thanassis Plevris, défend devant une cour d’appel d’Athènes Ioannis Lagos, élu au Parlement européen et ancien cadre d’Aube dorée, condamné à 13 ans et huit mois de prison ferme.
Les anciens cadres et dirigeants d’Aube dorée sont jugés devant cette cour pour l’assassinat en septembre 2013 du rappeur grec engagé Pavlos Fyssas, tué à coups de couteau.
Selon une source judiciaire, Konstantinos Plevris a eu un vif échange avec la partie civile et Magda Fyssa, mère de la victime et figure emblématique du mouvement antifasciste. Elle est la principale témoin à ce procès qui s’est ouvert en juin.
« Nous avons vécu des menaces (…), la terreur des milices d’Aube dorée », « le pire étant qu’on a même entendu que (Ioannis) Lagos est un ‘prisonnier politique' », s’est insurgée Magda Fyssa, applaudie par certains sympathisants du mouvement antifasciste présents dans la salle.
Protestant contre ces applaudissements, Konstantinos Plevris s’est alors levé pour effectuer le salut nazi : « ce n’est pas interdit par la loi », a-t-il lancé, selon une source judiciaire.
La présidente de la Cour a suspendu la séance après ce geste qui ne fait pas l’objet de poursuites en Grèce, contrairement à d’autres pays européens comme l’Allemagne.
L’assassinat de Pavlos Fyssas, perpétré par un membre d’Aube dorée avec l’appui de ses dirigeants, avait profondément choqué un pays alors en plein marasme économique et social.
Aube dorée, formation qui siégeait alors au Parlement, bénéficiait jusque-là de la quasi impunité des autorités.
« Votre cour doit juger si le salut nazi est toléré dans la salle », s’est insurgé Kostas Papadakis, avocat de la partie civile, en s’adressant à la présidente de la Cour.
M. Papadakis a indiqué à l’AFP que lors de l’audience précédente, des sympathisants d’Aube dorée avaient fait le salut nazi dans la salle lors d’une suspension de séance.