Herzog prévoit une visite à Bahreïn et veut faire progresser les liens avec le Soudan
Pour le 2e anniversaire des Accords d'Abraham, le président cite le "désir mutuel" d'améliorer les liens entre Jérusalem et Khartoum, fait l'éloge de l'envoyé émirati "homme de paix"
Lors d’une réception organisée jeudi par les Émirats arabes unis pour célébrer le deuxième anniversaire de l’établissement de liens diplomatiques entre Jérusalem, Manama et Abou Dhabi, le président Isaac Herzog a déclaré qu’il envisageait de se rendre prochainement à Bahreïn.
« J’ai l’intention de me rendre à Bahreïn dans les mois à venir, sur invitation de Sa Majesté le roi Hamad bin Isa Al Khalifa, afin de continuer à explorer ensemble de nouveaux moyens de renforcer la coopération entre nos nations, dans l’intérêt de la paix, de la prospérité et du succès de toute notre région », a annoncé Herzog.
L’événement qui s’est déroulé à Herzliya Pituah était organisé par l’ambassadeur des Émirats arabes unis en Israël, Mohammed Al Khaja, en présence du ministre des Affaires étrangères, Sheikh Abdallah bin Zayed Al Nahyan, qui rendait visite aux Israéliens pour célébrer le deuxième anniversaire des accords d’Abraham négociés par les États-Unis.
L’accord de 2020 a normalisé les relations entre Israël, les Émirats et Bahreïn. Le Maroc a fait de même quelques mois plus tard. Le Soudan a également signé les accords, mais le processus d’établissement de relations diplomatiques complètes avec Khartoum est depuis au point mort.
Herzog a fait l’éloge de bin Zayed, qu’il a décrit comme « un homme de paix » et un « acteur majeur » de la rédaction des accords. Il a également salué le rôle joué par le Premier ministre de l’époque, Benjamin Netanyahu, et par l’ancien président américain, Donald Trump, pour la conclusion de ces accords.
Le président Herzog s’est montré optimiste quant aux possibilités de progrès avec le Soudan, faisant état de « conversations positives » qu’il a eues avec les dirigeants soudanais, qui ont révélé un « désir mutuel » d’améliorer les liens entre les deux pays.
« Les gouvernements israéliens ont tous un engagement envers cette transformation dramatique et ces accords, et le peuple israélien salue nos nouveaux amis avec un cœur joyeux et ouvert », a-t-il déclaré.
Herzog a ajouté qu’il espérait voir un accord similaire avec les Palestiniens.
Au début de l’année, le Premier ministre de l’époque, Naftali Bennett et le ministre de la Défense Benny Gantz se sont rendus à Bahreïn dans le cadre de leurs premiers voyages officiels. Le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kochavi, s’y est également rendu en mars, accompagné de Tal Kelman, le responsable militaire en charge du dossier iranien.
Si les accords d’Abraham ont entraîné un renforcement de la coopération dans plusieurs domaines entre Israël et ses voisins, la normalisation avec l’État juif n’a pas encore recueilli le soutien populaire dans les rues des pays arabes qui ont signé l’accord.
Selon un sondage du Washington Institute, 45 % des Bahreïniens avaient une opinion très ou plutôt positive des accords en novembre 2020. Ce soutien s’est progressivement érodé pour ne plus représenter qu’un maigre 20 % en mars de cette année.
Dans les Émirats, 49 % du pays désapprouvait les accords d’Abraham en 2020. Ce chiffre est passé à plus de deux tiers le mois dernier. Seuls 31 % des Marocains sont favorables à la normalisation, selon le Arab Barometer.
Lazar Berman a contribué à cet article.