Interpellation de fonctionnaires à Rehovot et Ashkelon, dans le cadre d’une enquête sur des pots-de-vin
L'enquête a commencé il y a 2 semaines par l'arrestation de 13 employés de la mairie de Tel Aviv ; La police les soupçonne d’avoir accepté des pots-de-vin en échange d'aide pour des contrats
Ce mardi, dans le cadre d’une enquête dans plusieurs villes qui a permis d’arrêter plus d’une douzaine de suspects, la police israélienne a interpelé trois hauts responsables des municipalités de Rehovot et Ashkelon qu’ils soupçonnent d’avoir accepté des pots-de-vin en échange de la passation de contrats d’assainissement des plus lucratifs.
Ce dernier événement en date est le signe d’efforts sur une autre enquête portant sur des soupçons d’escroquerie à la mairie de Tel Aviv, qui a conduit à l’arrestation de treize personnes le mois dernier. Les enquêteurs estiment que des actes répréhensibles ont été commis, dans ce cadre, jusqu’à Rehovot et Ashkelon.
Ces trois nouveaux suspects auront droit à une audience pour décider de leur mise en détention provisoire par le tribunal de première instance de Rishon Lezion un peu plus tard dans la journée, si nécessaire, a déclaré la police. Ils sont soupçonnés de corruption, fraude, infractions fiscales et blanchiment d’argent.
Par ailleurs, deux chefs de département de Rehovot et d’Ashkelon font l’objet d’un interrogatoire.
L’affaire est traitée par la brigade criminelle nationale Lahav 433 ainsi que par les autorités fiscales, a précisé la police.
Dans une déclaration aux médias, la municipalité de Rehovot a indiqué que l’affaire faisait l’objet d’une enquête de la police. La mairie d’Ashkelon n’a pas réagi.
Il y a de cela deux semaines, la police indiquait que treize suspects avaient été interpelés, dont des employés du département de l’assainissement de Tel Aviv.
La police soupçonne les employés des entreprises chargées du nettoyage pour le service d’assainissement de la ville d’avoir fourni des avantages, dont des pots-de-vin, aux employés de la ville en échange de leur aide pour obtenir des contrats municipaux.
Les entreprises sont également soupçonnées d’avoir produit de fausses factures ou d’avoir surfacturé, ce qui leur aurait permis d’empocher des dizaines de millions de shekels. L’affaire implique des familles criminelles juives et arabes, précise la police.
Les enquêteurs en sont progressivement venus à soupçonner des employés des mairies de Rehovot et Ashkelon d’être impliqués dans des affaires semblables.
Le directeur adjoint du département de l’assainissement de Tel Aviv, Shalom Ben-David, fait partie des personnes interpelées.
La mairie de Tel Aviv a déclaré, au moment des arrestations, qu’elle « faisait confiance à la police pour faire son travail comme il se devait et faire éclater la vérité. La mairie coopérera avec la police autant que nécessaire ».
Ben-David avait déjà été arrêté en 2012, alors qu’il occupait le même poste à la mairie, soupçonné d’avoir coopéré avec des familles criminelles pour leur fournir des informations privilégiées. Aucune accusation n’avait été portée et l’affaire avait été classée, et Ben-David avait continué à occuper ses fonctions.
Au moment de l’annonce des interpellations, un policier et un responsable municipal se sont demandés, au micro de la Douzième chaîne, comment la municipalité de Tel Aviv avait pu permettre à des actes de corruption de se produire après les incidents de 2012.
« Comment cela n’a-t-il pas appelé l’attention des hauts fonctionnaires de la ville, le fait que des organisations criminelles aient réussi à mettre un pied sur place ? », a déclaré un responsable de la police, s’exprimant sous couvert d’anonymat.
« Où est le système d’audit municipal qui aurait dû empêcher que des centaines de millions de shekels ne finissent entre les mains d’organisations criminelles et de leurs associés ? »
Un responsable municipal, s’exprimant lui aussi sous couvert d’anonymat, a déclaré : « À l’époque, [en 2012], ils auraient dû se livrer à un audit interne du département de l’assainissement pour enquêter sur les soupçons de la police. Malheureusement, cela ne s’est pas fait. »
En 2023, plus d’une dizaine de maires et fonctionnaires municipaux du nord du pays ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir touché des pots-de-vin liés à la passation de contrats de collecte des ordures.