Israël défend le policier qui a tiré plusieurs fois sur un terroriste au sol
Une vidéo d’Al-Jazeera montre le policier criblant de balles un assaillant à Jérusalem ; Erdan : il est impossible de remettre en cause leurs actions
Les officiels israéliens ont rejeté samedi les critiques des tirs répétés des forces de sécurité contre un assaillant palestinien à la Porte de Damas à Jérusalem, après la diffusion d’une vidéo montrant l’homme être criblé de balles alors qu’il est déjà à terre.
La vidéo diffusée par Al-Jazeera vendredi montre Muhammad Abu Halaf, 20 ans, qui a poignardé trois personnes avant d’être tué, être pulvérisé par des balles alors qu’il est au sol, apparemment déjà mort, près de la porte de la Vieille Ville.
L’équipe d’Al-Jazeera sur les lieux a déclaré que les officiers de la police des frontières « ont tiré presque 50 balles » sur Abu Halaf après qu’il soit tombé au sol. La presse arabe a parlé de l’incident comme d’une exécution extrajudiciaire.
La vidéo de l’incident se trouve ci-dessous (ATTENTION : contenu explicite).
Interrogé samedi sur l’incident, le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan, qui est en charge de la police israélienne, a soutenu leurs actions.
« Il est impossible de juger la situation dans laquelle se trouve les combattants, a-t-il déclaré sur la Dixième chaîne. Chaque jour, il y a des tentatives visant à les poignarder ainsi que les civils autour d’eux. Il y a eu des incidents dans lesquels [les forces de sécurité] ont tiré, le terroriste n’a pas été tué, et il a réussi à poignarder encore. »
Les officiels de la sécurité ont également déclaré à la Dixième chaîne que parfois les troupes tirent sur un assaillant quand il est au sol par peur qu’il puisse porter des explosifs.
Samedi également, la police a déclaré qu’elle allait fermer une enquête sur un policier qui avait abattu une adolescente palestinienne en novembre dernier après qu’elle a mené une attaque au couteau à Jérusalem avec une paire de ciseaux, a annoncé samedi la Deuxième chaîne.
Les officiels ont déclaré qu’ils avaient décidé de fermer l’affaire après n’avoir trouvé aucune preuve que l’officier avait des intentions criminelles.
L’enquête avait été ouverte à la suite d’une décision du procureur général d’alors, Yehuda Weinstein, sur l’avis du procureur de l’Etat, après des accusations selon lesquelles l’officier avait continué à tirer sur l’adolescente alors qu’elle ne posait déjà plus de danger.
L’usage proportionnel de la force meurtrière a fait les gros titres cette semaine après que le chef d’Etat major de l’armée israélienne Gadi Eizenkot ait été critiqué pour avoir déclaré que les règles d’engagement de l’armée n’incluaient pas que les soldats « vident un chargeur plein sur une fille avec des ciseaux ».
Les rabbins et députés de droite ont pris Eizenkot à partie pour ses commentaires.
Le ministre de la Défense Moshe Yaalon a précisé jeudi qu’il soutenait fermement Eizenkot, déclarant à des étudiants qu’Israël ne pouvait pas compromettre ses valeurs fondamentales, même face à une agitation palestinienne persistante.
Parallèlement, le chef de l’opposition Isaac Herzog a critiqué samedi le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour ne pas avoir défendu Eizenkot, déclarant que « le Premier ministre [devrait] se lever et soutenir son commandant, et cela, il ne l’a pas fait. Netanyahu laisse les ministres et les députés de sa coalition dégrader l’image d’un homme en charge de notre sécurité, et c’est inacceptable. »
Le président de Yesh Atid Yair Lapid a également condamné les critiques contre Eizenkot.
« Dans les dernières 24 heures j’ai vu des attaques incessantes contre le chef de l’armée par des politiciens », a-t-il déclaré pendant un évènement près de Rehovot.
« Nous devons soutenir totalement nos forces de sécurité, leur travail et les règles d’engagement. Une attaque contre le chef de l’armée israélienne est une attaque contre l’armée israélienne. »