« Israël est allé aussi loin que c’était possible » dans l’accord sur les otages – source
Le Hamas a répondu à une offre d'accord qui lui a été soumise par Israël en y apportant des amendements variés - certains irréalisables, a estimé le secrétaire d'État américain Antony Blinken
Au moment même où les manifestations réclamant la finalisation d’un accord sur les otages battaient leur plein, notamment à Tel Aviv et à Jérusalem, dans la soirée de samedi, la Douzième chaîne a cité les propos tenus par une source de premier plan, proche des services de la diplomatie israélienne, qui aurait déclaré qu’Israël était allé aussi loin qu’il avait été possible de le faire au cours des négociations en vue de la conclusion d’un accord et que « la balle est dorénavant dans le camp du Hamas ».
« Si le Hamas fait sa part du travail, Israël cessera la guerre à la date qui sera établie dans l’accord en parallèle à la libération de tous les otages », a-t-elle déclaré.
Présentant ce que le reportage de la chaîne a qualifié de point de vue « pessimiste », la source a indiqué qu’il était impossible pour Israël de céder davantage : « Israël est allé aussi loin que c’était possible, le président Joe Biden a adopté ce cadre et le Conseil de sécurité des Nations unies a voté en faveur d’un projet où Israël mettrait un terme à sa guerre ».
« Il n’y a rien de plus à discuter » du côté israélien, a-t-elle ajouté.
Hélas, a continué la source, « les négociateurs n’ont aucune influence sur [le chef du Hamas Yahya] Sinwar caché dans ses tunnels – ou pas assez, tout du moins. C’est lui qui décide ».
Si Israël accepte la demande soumise par le groupe terroriste qui est de stopper les combats avant même que les otages ne soient libérés, le Hamas « va jouer avec nous et il ne les relâchera pas dans leur totalité ».
« Nous ne renoncerons pas à l’influence que nous apporte la pression militaire », a-t-elle continué. « C’est tout ce qui nous reste. »
Le Hamas a répondu à l’offre qui lui a été soumise par Israël, il y a dix jours, en y apportant des amendements variés – certains irréalisables, a estimé le secrétaire d’État américain Antony Blinken.
La sous-secrétaire d’État américaine chargée du Moyen-Orient, Barbara Leaf, a de son côté qualifié la semaine dernière Sinwar, de « psychopathe » et de « messianique », alors qu’on lui demandait, lors d’une audition devant une sous-commission du Sénat, de caractériser le rôle joué par le Qatar dans la médiation entre Israël et le Hamas depuis le déclenchement de la guerre suite à l’assaut barbare mené par le groupe terroriste palestinien sur le sud d’Israël le 7 octobre.
Leaf a reconnu qu’il y avait depuis longtemps des sentiments mitigés en Israël en ce qui concerne le rôle du Qatar, qui accueille des dirigeants du Hamas et fournit de l’argent à Gaza à la demande des États-Unis et d’Israël.
« Le Qatar a vraiment beaucoup d’influence, et il a une approche souple avec une variété d’acteurs avec lesquels nous n’avons pas de relations, mais avec lesquels nous avons besoin de communiquer […] Ils ont travaillé sans relâche sur la question des otages », a-t-elle assuré.
« Il y a eu une frustration très compréhensible de la part des familles et du gouvernement israélien [qui demandent] : ‘Le Qatar ne peut-il pas en faire plus ? Les États-Unis ne peuvent-ils pas faire pression sur le Qatar pour qu’il fasse pression sur le Hamas ?' »
« Il y a des responsables politiques du Hamas à Doha – et je peux vous assurer qu’ils leur font pression – mais au bout du compte, il y a un type qui se trouve à dix pieds sous terre : un psychopathe, messianique dans sa propre croyance qu’il s’est établi dans l’histoire, et [il croit qu’] il y a un coût irrécupérable d’avoir perdu des milliers de combattants [terroristes] et le carnage à Gaza », a poursuivi Leaf, indiquant que Doha n’exerce pas la même influence sur Sinwar, qui est considéré comme le décideur ultime.
« La capacité du Qatar à assurer une médiation indirecte est essentielle pour nos intérêts et ceux d’Israël, mais je dirais qu’il est devenu un de nos partenaires de confiance », a-t-elle ajouté.
Avec l’Égypte, le Qatar a été le principal médiateur dans les négociations entre Israël et le Hamas, qui a demandé la semaine dernière des « amendements » à la proposition israélienne de libération des otages et de cessez-le-feu que l’administration Biden a fortement incité le groupe terroriste à accepter. Bien qu’Israël ait considéré la réponse du Hamas à la dernière proposition comme un rejet total, les pourparlers sur un accord potentiel se poursuivent.
Netanyahu a insisté de manière répétée sur le fait que les dispositions de la proposition américaine, qui n’a pas été publiée dans son intégralité, permettait d’atteindre les objectifs déclarés de destruction des capacités militaire et civiles du Hamas et de ramener tous les otages, avec une guerre qui ne se terminera pas tant que ses objectifs ne seront pas atteints.