Israël et les États-Unis signent un nouvel accord de cybersécurité
L'administration de cybersécurité nationale et le département de la Sécurité intérieure américain ont approfondi leurs liens en matière de lutte contre les cyber-menaces

Israël et les États-Unis ont finalisé, cette semaine, une série d’accords de collaboration dans le secteur de la cybersécurité, des accords qui ont pour objectif d’approfondir et d’élargir les liens entre les deux pays dans ce domaine.
Les domaines de coopération cyber-sécuritaire vont être élargis. Les accords prévoient notamment le renforcement de la collaboration entre les deux pays dans la lutte contre le financement du terrorisme, la création d’un véhicule institutionnel permettant des activités de Recherche et Développement spécifiques et une collaboration dans la lutte contre les cybe-rmenaces dans le secteur des transports.
Mercredi, le directeur général de l’Administration nationale de cybersécurité Gaby Portnoy et le sous-secrétaire d’État américain à la stratégie, à la politique et aux plans au sein du département américain de sécurité intérieure (DHS) Robert Silvers ont signé un accord pour qui permettra d’améliorer la cyber-coopération entre les deux pays dans la lutte contre les menaces susceptibles de planer sur leurs économies respectives et sur leurs infrastructures déterminantes, notamment en renforçant le travail collaboratif sur la question de la gestion des risques posés par les cyber-menaces, le travail dans la lutte contre les attaques au rançongiciel tout en faisant la promotion des activités de Recherche et Développement et des partenariats en termes de cyber-sécurité dans le secteur public et dans le secteur privé.
L’Administration de cyber-sécurité nationale israélienne a fait savoir que cet accord visait à promouvoir les technologies avancées de cyber-protection et à renforcer les échanges d’information sur le terrain ainsi que les échanges entre experts dans différents secteurs – comme l’intelligence artificielle, l’informatique quantique, le chiffrement homomorphe et les technologies de navigation.
L’administration a aussi signé un accord distinct avec l’Administration américaine de sécurité des Transports – placée sous l’autorité du DHS – pour améliorer la collaboration en matière de sécurité dans ce secteur très précisément.
Le protocole d’accord vise à promouvoir la coordination en termes de cyber-défense entre Israël et les États-Unis dans le domaine du transport, en particulier concernant la sécurité de l’aviation civile, a noté l’administration. L’accord renforcera le partage d’informations, les exercices conjoints et les activités de Recherche et de Développement liées à la sécurité des transports terrestres et aériens.

Les accords ont été signés mercredi en marge de la conférence annuelle CyberTech à Tel Aviv, un sommet consacré aux cyber-technologies qui rassemble responsables du gouvernement, industriels, entrepreneurs, investisseurs et chercheurs du secteur.
Silvers est arrivé au sein de l’État juif dimanche et il a signé mardi un protocole d’accord sur la collaboration dans la lutte contre les crimes financiers avec le Bureau national de financement de l’anti-terrorisme. Le protocole d’accord a été signé au nom des Enquêtes de sécurité nationale au sein du DHS.
Au mois de novembre, le secrétaire-adjoint au Trésor américain Wally Adeyemo s’était rendu au sein de l’État juif pour annoncer un partenariat dans la lutte contre le crime financier. Le nouveau protocole est bien distinct mais il est complémentaire à cette initiative prise par le Trésor.

Silvers a expliqué au Times of Israël dans un entretien accordé dimanche à Jérusalem que ces engagements conjoints avec l’Administration de cybersécurité faisaient partie d’un accord-cadre visant à mettre en place une infrastructure propice de collaboration en termes de cybersécurité entre les deux pays.
« Ce que nous faisons, c’est établir un cadre », a-t-il commenté. « Ensuite, nous ferons rencontrer nos ingénieurs respectifs et c’est eux qui détermineront quelles seront les priorités à établir en termes de travail collaboratif. Je sais qu’on a déjà évoqué des sujets dont il faut s’occuper au fil du temps – l’internet des objets, la sécurité de l’aviation et des autres secteurs du transport… Le cadre offrira la structure nécessaire pour que les experts puissent réfléchir sur ces questions dignes d’intérêt. »
En matière d’activités conjointes de Recherche et de Développement, les deux parties prévoient d’élargir le programme BIRD (Recherche et Développement industriels binationaux), une initiative conjointement financée depuis 1977 qui soutient la collaboration scientifique entre l’État juif et les États-Unis.
Silvers a noté que la nouvelle instanciation permettrait d’intégrer l’administration en charge de la cybersécurité au programme BIRD – qui ne concernait jusque là que le DHS et le ministère de la Sécurité intérieure israélien. L’apport au programme BIRD de l’Administration de cybersécurité devrait se concentrer sur la sécurité informatique et sur les technologies émergentes, en particulier concernant les rançongiciels et la sécurité des infrastructures déterminantes, a confié une source de l’ambassade américaine, lundi, au Times of Israël .

« Ce que nous faisons actuellement, c’est ajouter l’Administration de cybersécurité nationale à l’accord BIRD parce que nous voulons avoir la capacité d’approfondir les activités de Recherche et de Développement en termes de cybersécurité », explique Silvers. « Nous avons un centre de science et de technologie qui se consacre à ces problématiques au sein de notre Département de la sécurité nationale, et nous posons sur la table son expertise et ses ingénieurs pour faire progresser le travail dans ces domaines prioritaires ».
Silvers n’a pas détaillé les financements qui devraient être fournis par les deux pays pour l’élargissement de ce programme.
Mercredi, il a été annoncé qu’un consortium américano-israélien fondé par le Centre d’énergie États-Unis-Israël au sein de la Fondation BIRD apporterait un budget d’un montant maximal de 12 millions de dollars sur trois ans.
Le consortium prendra la tête des recherches portant sur la sécurité des infrastructures énergétiques et sur la lutte contre les menaces susceptibles de planer sur ces dernières. Ce sont les chercheurs de BGN Technologies, la compagnie de transfert technologique de l’université Ben Gurion, qui dirigeront le projet du côté israélien. L’université de l’Arizona mènera les activités envisagées du côté Américain.
Parmi les autres membres du consortium, des firmes israéliennes et américaines et des institutions de recherche comme l’Institut de technologie de Georgie, Nexant, une firme de conseil de produits logiciels qui fournit ses services aux corporations énergétiques, Delek US, Duquesne Light Company, Schweitzer Engineering Laboratories et Arava Power.
Le docteur Rami Puzis, du département des systèmes logiciels et d’information au sein de l’université Ben Gurion, a déclaré que le consortium œuvrera à « établir une base de données des attaques des systèmes cyber-physiques (CPS) contre les structures énergétiques et à réaliser des simulations de ces attaques dans un environnement de recherche contrôlé. Il prendra aussi en charge le développement de technologies et autres outils avancés pour contrôler et mettre en relation les niveaux de technologie de l’Information (TI) et de technologie opérationnelle (TO) des systèmes de contrôle industriel (ICS) dans le but de protéger les infrastructures énergétiques des attaques ».
De son côté, le directeur-exécutif de la Fondation BIRD, le docteur Eitan Yudilevich, a déclaré que « les produits de la collaboration entre les innovations israéliennes et américaines auront assurément un impact significatif dans les efforts qui sont actuellement livrés contre les cyber-menaces qui peuvent prendre pour cible les infrastructures énergétiques dans nos deux pays ».