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Israël-Hamas : Les étudiants juifs de Columbia demandent d’agir contre l’antisémitisme croissant

Lors d'une conférence de presse, des groupes étudiants ont réclamé l'aide de l'université, disant qu'ils ne se sentaient plus physiquement en sécurité ; un jeune Israélien a notamment été agressé

Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Rassemblement de partisans palestiniens à une manifestation à l'université de Columbia, le 12 octobre 2023, à New York. (Crédit : Yuki Iwamura/AP)
Rassemblement de partisans palestiniens à une manifestation à l'université de Columbia, le 12 octobre 2023, à New York. (Crédit : Yuki Iwamura/AP)

New York Jewish Week via JTA — Des étudiants Juifs de l’université de Columbia ont déclaré lors d’une conférence de presse, lundi, qu’eux et leurs coreligionnaires avaient fait l’objet d’une série d’incidents antisémites sur le campus, ces dernières semaines, évoquant même des menaces de mort. Ils ont demandé à l’administration d’entrer en action pour les protéger.

Une conférence de presse qui a été organisée après une série d’actions antisémites et anti-israéliennes sur le campus dans le sillage de l’assaut barbare sur le sol israélien qui a été commis par le Hamas, le 7 octobre. A cette occasion, plus de 1 400 personnes ont été tuées, des civils en majorité, et plus de 240 personnes ont été prises en otage.

Israël a déclaré la guerre au Hamas.

Un étudiant israélien a été agressé quelques jours après l’attaque commise par le groupe terroriste dans le sud d’Israël – une agression que la police a qualifiée de crime de haine dans le cadre de son enquête. Une déclaration signée par des groupes étudiants a imputé la responsabilité du massacre perpétré par le Hamas à Israël seulement. Après la découverte d’une croix gammée dans les toilettes du Bâtiment des Affaires internationales, placé sous l’autorité de l’établissement d’enseignement supérieur, vendredi dernier, Keren Yarhi-Milo, à la tête de la Faculté des Affaires publiques et internationales de Columbia, a indiqué que « je suis sous le choc et je suis déçue que quelqu’un puisse promouvoir ce symbole, le symbole le plus célèbre de l’antisémitisme, de la haine et de la suprématie raciale ».

Des dizaines d’enseignants de Columbia ont signé une lettre, lundi, qui a affirmé que l’assaut du Hamas avait été « une action militaire » en lien avec « l’occupation ».

La police et les groupes juifs chargés de la sécurité ont fait part d’une recrudescence des incidents antisémites depuis le début de la guerre, dans la région de New-York et dans tout le pays. De récents incidents survenus à New York – les Juifs y sont pris davantage pour cible que n’importe quelle autre minorité – sont allés des agressions physiques aux graffitis, en passant par des actes de harcèlement.

La conférence de presse de lundi s’est tenue aux abords de l’entrée du campus de Morningside Heights et elle n’a pas semblé avoir été organisée par un groupe étudiant en particulier. Au moins trois des quatre intervenants se sont néanmoins entretenus avec les médias, ces dernières semaines, au sujet de l’antisémitisme qui sévit sur le campus et l’événement a été médiatisé pr une agence de communication professionnelle. Environ 20 étudiants étaient présents.

Des manifestants pro-Israël chantant lors d’une manifestation après que des terroristes du Hamas ont massacré 1 400 personnes et en ont enlevé 203 autres, à l’Université de Columbia, à New York, le 12 octobre 2023. (Crédit : Yuki Iwamural/AP Photo)

Les étudiants ont expliqué que l’administration de l’université n’avait pas mis en place des mesures suffisantes après le signalement des incidents antisémites et qu’elle n’avait pas demandé à leurs auteurs de rendre des comptes.

« A cause de cette inaction, il y a des étudiants juifs qui ne se sentent plus physiquement en sécurité sur le campus », a commenté Noa Fay, étudiante au Barnard College.

Parmi les incidents évoqués par les étudiants, les croix gammées peintes à la bombe, les panneaux disant « La résistance n’est pas du terrorisme » brandis pendant une sortie et, à la faculté de droit de Columbia, un étudiant qui a déclaré « J’emm…erde les Juifs » à l’un de ses pairs, manifestement juif. Ils ont aussi fait savoir que les Juifs dans leur ensemble étaient pris pour cible, dans les chats de groupe, à l’aide de tropes antisémites. Contactée par le New York Jewish Week, l’université n’a pas souhaité démentir ou confirmer ces incidents.

« J’ai vu de mes propres yeux les étudiants de Columbia avoir recours au fanatisme le plus basique », a déclaré Yoni Kurtz, qui fait, lui aussi, ses études à l’université, selon le New York Post. « Je les ai vus répéter des tropes antisémites, je les ai vus dire que des étudiants, visiblement musulmans, étaient des terroristes ; je les ai vus rugir en approuvant des appels à la violence contre des civils ; je les ai vus aller sur les réseaux sociaux presque chaque jour, depuis trois semaines, réclamer la mort de l’un ou de l’autre ».

Les étudiants ont demandé à l’établissement d’enseignement supérieur de clarifier ses politiques sur le fanatisme identitaire et de les mettre en œuvre ; de consacrer plus de fonds et de personnels au soutien des victimes et de créer des espaces permettant aux étudiants de différentes origines de se rassembler.

« L’absence de réponse pratique, significative à ces actes flagrants d’antisémitisme est incroyablement douloureux », a déclaré Jessie Brenner, en deuxième année d’université. « Les étudiants de toutes les identités religieuses, de toutes les affiliations politiques et de toutes les ethnies méritent de se sentir en sécurité sur le campus et soutenues par l’administration. »

Des manifestants brandissant des panneaux réunis sur le campus de Morningside Heights de la Columbia University, le 8 octobre 2023. (Crédit : AP Photo/Ted Shaffrey)

Les activistes ont aussi demandé une condamnation publique du Hamas par l’administration, sommant cette dernière de faire la différence entre les soutiens du groupe terroriste et ceux qui soutiennent les droits des Palestiniens. Si la direction de l’établissement d’enseignement supérieur a diffusé plusieurs communiqués depuis le 7 octobre, aucun n’a mentionné le groupe terroriste.

« Si ces mesures ne sont pas prises, nous craignons que le campus ne continue à devenir plus fragmenté, plus volatile, moins sûr pour les étudiants », a indiqué Kurtz.

Suite à cette conférence de presse, l’université a fait savoir au New York Jewish Week que « l’antisémitisme ou toute autre forme de haine va à l’encontre des valeurs défendues par Columbia et il peut entraîner des actes de harcèlement ou des violences. Lorsque ce type de discours sort du cadre de la loi ou qu’il contrevient aux règles de l’université, il ne peut être toléré ».

Un porte-parole de l’université a ajouté que « nous utilisons tous les outils disponibles pour que notre communauté soit en sécurité, ce qui comprend de protéger nos étudiants juifs des discriminations ou des harcèlements antisémites ».

L’université a fait une série de déclarations depuis l’assaut barbare perpétré le 7 octobre par le Hamas – qui a entraîné une recrudescence de l’antisémitisme dans le monde. Deux jours après l’attaque, la présidente de l’université, Minouche Shafik, avait déclaré qu’elle était « dévastée par l’attaque horrible sur Israël ».

Dans une autre déclaration faite au début du mois, Shafik avait indiqué que « certains utilisent cette période pour faire se répandre l’antisémitisme, l’islamophobie, le fanatisme contre les Palestiniens et contre les Israéliens ». Elle a ajouté que « j’ai été déçue de constater qu’une partie de cette rhétorique immonde provient de membres de notre communauté, notamment de certains de nos enseignants et personnels. »

Le 12 octobre, trois administrateurs de Columbia avaient émis un communiqué sur le conflit qui condamnait l’antisémitisme et l’islamophobie et qui disait que « nous rejetons et nous ne tolérerons pas les discours de haine, les discours de violence, la menace ou tout acte de violence au sein de notre communauté ».

Les étudiants juifs ont dû également faire face à des menaces sur d’autres campus de l’état de New York. La semaine dernière, les étudiants juifs de l’Union College avaient dû se réfugier dans la bibliothèque de l’école alors que des manifestants pro-palestiniens tapaient dans la porte, scandant des slogans. Dimanche, la police a été appelée dans la salle à manger casher de la Cornell University et le groupe Hillel, sur le campus, a recommandé aux étudiants juifs de ne plus s’y rendre après la publication de posts antisémites sur un site internet qui menaçaient notamment de « mitrailler » le bâtiment et de tuer ou violer les étudiants et étudiantes juives. Un suspect a été arrêté mardi.

La guerre a éclaté après le massacre barbare commis sur le sol israélien, le 7 octobre. A cette date, 2 500 terroristes ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, ont tué plus de 1 400 personnes et pris en otage 230 personnes de tous les âges, sous un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes et villages israéliens. La vaste majorité des victimes de ces hommes armés qui avaient réussi à prendre le contrôle des communautés frontalières étaient des civils – notamment des nouveau-nés, des enfants et des personnes âgées. Des familles entières avaient été exécutées dans leurs habitations et plus de 260 jeunes avaient été tués alors qu’ils prenaient part à un festival de musique électronique, entre autres barbaries perpétrées par les terroristes. Le président Biden a évoqué depuis « le pire massacre de Juifs depuis la Shoah ».

Le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, a déclaré que, depuis le début des combats, plus de 8 000 personnes avaient perdu la vie dans la bande. Ces chiffres ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante. Un nombre significatif de morts seraient des terroristes du Hamas, déclarent les autorités israéliennes, et un grand nombre des personnes tuées auraient été victimes des centaines de roquettes tirées en direction d’Israël et qui, manquant leur trajectoire, seraient retombées dans la bande.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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