Israël-Hamas: Les troupes approchent de Gaza City ; un 17e soldat tué
Les commandants déplorent "le prix lourd" du bilan meurtrier côté israélien ils mais jurent de combattre "jusqu'à la fin" après avoir ouvert des brèches dans les défenses du Hamas
Les responsables militaires ont déclaré, mercredi, que les forces israéliennes avaient ouvert une brèche dans la première ligne de défense du Hamas et qu’elles s’approchaient de Gaza City – déplorant « le prix lourd » des opérations – qui ont entraîné la mort de seize soldats, cette semaine, à proximité de Gaza.
Le bilan s’est encore alourdi dans la matinée de jeudi, la mort d’un 17e soldat ayant été annoncée.
De leur côté, les militaires ont continué leurs opérations et ont éliminé le commandant chargé des unités de missile anti-char.
Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a annoncé que les forces terrestres avaient percé les lignes de front de la défense du Hamas dans le nord de la bande de Gaza.
« Grâce à notre planification minutieuse, à des renseignements précis et à des attaques conjointes [terrestres, aériennes et maritimes], nos forces ont percé les premières lignes de défense du Hamas dans le nord de la bande de Gaza », a-t-il déclaré.
Le général Itzik Cohen, commandant de la 162e division de l’armée, a indiqué les militaires se trouvaient dorénavant dans les profondeurs de Gaza et qu’ils étaient « aux portes de Gaza City ».
Cohen, qui s’exprimait devant les journalistes aux abords de la bande, a expliqué qu’au cours des cinq derniers jours, « nous avons détruit une grande partie des capacités du Hamas ; nous avons attaqué ses structures stratégiques, toutes ses gammes d’explosifs, ses tunnels souterrains et autres installations que nous avons complètement démolies ».
Il a néanmoins ajouté que « la tâche sera longue » et qu’il restait beaucoup de travail à faire.
L’armée de l’air a, pour sa part, continué à couvrir les troupes et les chars qui combattent au sol. Au cours de l’un de ces bombardements, mercredi, Tsahal a affirmé avoir tué le commandant du réseau de missiles guidés antichars du Hamas, Muhammad Asar, lors d’une frappe aérienne au sein de l’enclave côtière.
Asar était « responsable de toutes les unités de missiles antichars du Hamas dans l’ensemble de la bande de Gaza, il commandait les unités en temps normal et il leur apportait son assistance dans leurs activités en cas d’urgence », ont noté les militaires, qui ont publié une vidéo du bombardement.
צה״ל בהכוונת מודיעין אמ"ן ושב"כ, חיסל את מחמד עצאר, ראש מערך הנ״ט של ארגון הטרור חמאס באמצעות מטוס קרב. במסגרת תפקידו, עצאר היה אחראי על כלל מערכי הנ״ט בחטיבות השונות ברצועת עזה, ניהל את הכוח בשגרה וסייע בהפעלתו בחירום >> pic.twitter.com/DdTi33x0zL
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) November 1, 2023
Sous son commandement, de « nombreuses » attaques de missiles ont été menées contre des civils israéliens et des soldats, a ajouté l’armée.
Mardi, onze soldats qui se trouvaient dans un véhicule de transport de troupes de type Namer ont été tués au cours d’une telle attaque. Deux militaires ont également trouvé la mort lorsque le bâtiment dans lequel ils s’étaient réfugiés avait été pris pour cible.
Deux soldats ont perdu la vie lorsque leur char est accidentellement passé sur un explosif, mardi et un autre a été tué par un obus de mortier lancé en direction de la zone frontalière, mercredi – avec un bilan total qui était donc de seize morts depuis mardi matin.
Un bilan qui a été revu à la hausse jeudi matin, lorsque l’armée a annoncé la mort du lieutenant réserviste Yuval Zilber, 25 ans, de Ramat Gan. Il était commandant d’une compagnie d’infanterie, dans le 1007e Bataillon de Jérusalem.
Zilber est mort dans des affrontements avec les hommes armés du Hamas, mercredi. Aucun détail supplémentaire n’a été rendu public par Tsahal.
Un bilan meurtrier qui souligne les menaces que doivent affronter les militaires alors que les combats se transforment actuellement en une sorte de guérilla urbaine tendue dans les rues surpeuplées de Gaza après plusieurs semaines de bombardements aériens. La zone de combat urbain serait semée d’explosifs et de pièges, avec tout un réseau de tunnels qui est utilisé par les terroristes pour tendre des embuscades ou pour prendre les soldats par surprise.
Le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a expliqué dans une lettre adressée aux troupes que le « prix lourd et douloureux » payé lors de la guerre contre le Hamas était « nécessaire ».
« Nous sommes en pleine guerre. Cette guerre sera longue et nous la mènerons jusqu’au bout. Nous prenons les devants et nous combattons l’ennemi sur son territoire, en le frappant dans les endroits mêmes où il a élaboré ses plans et dans les régions d’où étaient originaires les terroristes qui ont touché Israël en son cœur », a écrit Halevi.
« Nous avançons à travers les différentes étapes de la guerre et nous opérons sur le terrain en territoire ennemi, soutenus par des tirs précis et nourris. Les opérations se poursuivront et s’intensifieront en fonction des étapes et des objectifs de la guerre, tels qu’ils ont été définis par le gouvernement israélien », a-t-il ajouté.
« Nous nous battons pour notre droit et celui des générations futures de vivre en sécurité et dans la prospérité dans notre patrie », a-t-il continué.
Plus tôt dans la journée, le ministre de la Défense Yoav Gallant a expliqué lors d’une conférence de presse que la guerre imposait « un prix lourd » à Israël, se référant aux soldats tombés au combat comme « à nos enfants à tous ».
Israël « doit frapper l’ennemi au nom de tous ceux qui sont tombés au combat, au nom des vivants, au nom du peuple d’Israël et au nom de l’État d’Israël », a-t-il ajouté.
« Des batailles féroces sont en cours dans la bande de Gaza. Tsahal se rapproche de son objectif qui est de vaincre le Hamas », a déclaré le ministre de la Défense. « La guerre progresse conformément aux objectifs. Plus de 10 000 munitions ont été détruites. Plus de 10 000 munitions ont été larguées sur la ville de Gaza, des milliers de cibles ont été touchées, des milliers de sites ont été détruits, des milliers de terroristes ont été éliminés ».
Il a précisé que les militaires trouvaient des hommes armés du Hamas sortant des tunnels, des hôpitaux et des écoles et il a juré qu’Israël « ne prendra pas de repos avant d’avoir mis la main sur tous les terroristes et de tous les rangs. »
« L’ennemi n’a que deux choix », a-t-il fait remarquer. « Mourir et ou se rendre inconditionnellement ».
Gallant et Halevi ont tous les deux précisé qu’Israël œuvrait sans relâche en faveur de la libération des 242 otages qui se trouvent au sein de l’enclave côtière après avoir été enlevés par les terroristes pendant l’assaut meurtrier du 7 octobre – essentiellement des civils. Un haut-responsable du Hamas a indiqué que compte-tenu de la facilité qu’avaient eu les terroristes à commettre ce carnage, de tels massacres se répéteraient encore et encore à l’avenir.
Dans le cadre de cette crise des otages et des efforts livrés pour la résoudre, le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen s’est entretenu, mercredi, avec la directrice du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, et il a critiqué avec âpreté le comportement adopté par l’organisation jusqu’à présent.
Selon le bureau de Cohen, le ministre des Affaires étrangères a déclaré à Mirjana Spoljaric que le CICR devait exiger de voir tous les otages et leur fournir une assistance médicale.
« La Croix-Rouge n’a pas lieu d’exister si elle n’est pas en mesure de rendre visite aux otages retenus en captivité par le groupe terroriste du Hamas », a déclaré Cohen à Spoljaric, soulignant que « des enfants, des femmes et des survivants de la Shoah » étaient retenus en captivité.
La Croix-Rouge doit se montrer résolue, parler d’une voix claire et utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire « pression afin que les otages soient visités le plus rapidement possible », a ajouté Cohen.
Pour leur part, ce sont des centaines de personnes dotées de passeports étrangers qui ont pu quitter l’enclave côtière mercredi en empruntant le poste-frontière de Rafah, vers l’Égypte. Des dizaines de Palestiniens grièvement blessés ont, eux aussi, pu quitter la bande pour recevoir des soins médicaux.
Le président américain Joe Biden avait annoncé que les citoyens américains désireux de quitter Gaza pourraient le faire dans le courant de la journée de mercredi, et d’autres dans les jours qui suivent. Environ 700 Américains vivraient dans la bande de Gaza et 400 ressortissants ont demandé aux autorités américaines, depuis le début de la guerre, de pouvoir partir, a précisé le porte-parole du Département américain Matthew Miller.
Les États-Unis œuvrent ainsi à permettre à 400 citoyens, en plus de 600 membres de leurs familles, de franchir la frontière avec l’Égypte, a continué Miller.
Au moins 800 000 Palestiniens ont fui vers le sud de Gaza City suite aux appels répétés qui ont été lancés par Israël d’évacuer le nord mais des centaines de milliers de personnes sont toutefois restées – un grand nombre partant dans un premier temps avant de rebrousser chemin, Israël procédant également à des bombardements dans le sud.
Israël a expliqué que son offensive vise à détruire toutes les infrastructures du Hamas et a promis de démanteler le groupe terroriste qui est à la tête de Gaza dans son intégralité. L’État juif affirme prendre pour cible tous les sites d’opérations du Hamas tout en cherchant à réduire autant que possible le nombre de victimes civiles.
Le 7 octobre dernier, environ 3 000 terroristes ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, ont tué plus de 1 400 personnes et pris en otage 230 personnes de tous les âges, sous un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes et villages israéliens.
La vaste majorité des victimes de ces hommes armés qui avaient réussi à prendre le contrôle des communautés frontalières étaient des civils – notamment des nouveau-nés, des enfants et des personnes âgées. Des familles entières avaient été exécutées dans leurs habitations et plus de 260 jeunes avaient été tués alors qu’ils prenaient part à un festival de musique électronique, entre autres barbaries perpétrées par les terroristes.
Le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, a déclaré que, depuis le début des combats, plus de 8 700 personnes avaient perdu la vie dans la bande. Ces chiffres ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante. Un nombre significatif de morts seraient des terroristes du Hamas, déclarent les autorités israéliennes, et un grand nombre des personnes tuées auraient été victimes des centaines de roquettes tirées en direction d’Israël et qui, manquant leur trajectoire, seraient retombées dans la bande.
Jacob Magid, l’équipe du Times of Israel et l’AFP ont contribué à cet article.
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