Israël se lance dans la conservation offshore avec son premier parc marin national
A cette zone située au large de Césarée, s'ajoute l'extension de la réserve marine d'Evtach, entre Ashkelon et Ashdod, en plus des projets à Hadera et dans le cratère Ramon
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Les eaux riches en antiquités au large des côtes de Césarée vont devenir le tout premier parc national offshore d’Israël, ont annoncé lundi les autorités israéliennes, avec en outre la création de cinq nouvelles zones protégées au titre de la nature et du patrimoine.
L’inauguration de ce tout premier parc marin national, en Israël, s’est accompagnée de la décision de l’Autorité israélienne de la nature et des parcs et de l’Autorité de planification d’étendre significativement la réserve marine d’Evtach, au large d’Ashdod et Ashkelon, sur la côte sud, signe patent de la prise de conscience de l’importance de la mer, trésor naturel et gisement archéologique dignes de protection.
La création du parc national marin de Césarée a surtout vocation à protéger les antiquités de ce qui fut le port de Césarée, aujourd’hui immergé. Le parc s’étend en mer à partir du parc national terrestre de Césarée, dans le centre-nord d’Israël, avec ses magnifiques vestiges romains.
« Ce qui fait de ce nouveau parc national marin un lieu unique, c’est que pour la première fois en Israël, le patrimoine et merveilles de la nature situés sous le niveau de la mer seront accessibles au grand public », a déclaré par voie de communiqué l’Autorité israélienne de la nature et des parcs.
« Maintenant que le parc est créé, l’Autorité va faire en sorte de le rendre accessible au grand public, par la plongée, la nage ou le snorkeling. »
Contrairement aux réserves naturelles, qui se concentrent principalement sur la conservation de la flore et de la faune, les parcs nationaux protègent le patrimoine historique et archéologique et tiennent lieu d’espaces de loisirs en plein air pour le plus grand nombre.
La réserve d’Evrach, toute première zone de protection offshore d’Israël lors de sa création en 2022, s’agrandit de 6 700 hectares en Méditerranée.
Jusqu’à présent, la réserve s’étendait en mer jusqu’à près de 300 mètres de la côte, à l’ouest, pour une profondeur maximale d’environ cinq mètres. Désormais, elle s’étend jusqu’à sept kilomètres de la côte pour une profondeur maximale d’environ 39 mètres.
Cette réserve abrite des fonds marins sablonneux et rocheux riches en diverses espèces de la faune et de la flore ainsi que des espèces marines importantes, à commencer par le dauphin commun.
Sur la terre ferme
Dans le sud d’Israël, 1 329 hectares de terres situées dans le grand cratère Ramon se trouveront désormais au cœur de la réserve naturelle et du parc national du cratère Ramon. Cette déclaration est la dernière étape de la mise en œuvre d’une décision gouvernementale destinée à protéger l’ensemble du cratère et le convertir au tourisme.
Cette zone fut un temps un lieu d’exploitation minière, de carrières et d’activités industrielles liées aux matières premières. Elle n’inclut pas les terrains situés dans le cratère, lesquels relèvent du conseil local de Mitzpe Ramon, qui est revenu sur son projet polémique de construction d’une salle de concert.
Le parc national de Sharon à Hadera, dans le centre d’Israël, s’étend sur 166 hectares et comprend des plages, les crêtes de Kurkar (du sable fossilisé) avec des espèces végétales typiques, endémiques et rares, des sables stabilisés et semi-stabilisés, des étangs d’hiver et un parc-forêt côtière (forêt ouverte) – le seul de ce type en Israël. On y trouve des chênes et des caroubiers de Tabor, des buissons de lentisque, des genêts blancs et de l’artemesia.
Il s’agit de la plus grande zone naturelle de la région de Sharon, fortement peuplée, destinée à protéger deux des habitats les plus rares, les plus importants et les plus diversifiés de la région.
D’une superficie de 23 hectares, la réserve naturelle de la forêt de l’étang, toujours à Hadera, a vocation à protéger l’un des tout derniers étangs saisonniers – hivernal au cas présent.
Au début du siècle dernier, la plaine côtière d’Israël était parsemée de milliers d’étangs d’hiver, depuis Nahariya, au nord, jusqu’à la bande de Gaza au sud. Ils offraient un habitat à une flore et une faune spécifique et des points d’arrêt pour les millions d’oiseaux qui survolent le pays au moment des migrations.
Ils absorbaient l’excès de précipitations, ce qui permettait de prévenir les inondations, et filtraient l’eau avant qu’elle ne s’infiltre dans la terre.
De nos jours, il ne reste plus que quelques dizaines d’étangs du fait des constructions et du drainage. Cet étant en particulier est le plus grand et le plus riche de toute la région.