Israël va commencer la construction d’une nouvelle barrière à la frontière jordanienne
La nouvelle clôture coûtera 5,2 milliards de shekels ; l'État juif prévoit également de développer de nouvelles villes le long de la frontière

Israël commencera à construire une nouvelle barrière – promise depuis longtemps – le long de la frontière avec la Jordanie au mois de juin, a appris lundi le Times of Israel. Les travaux devraient durer trois ans.
La barrière reliera Hamat Gader, à la limite sud du plateau du Golan, à l’aéroport international Ramon, au nord d’Eilat. Une portion de 30 kilomètres de la frontière avec la Jordanie, entre Eilat et l’aéroport Ramon, a d’ores et déjà été modernisée sur le même modèle que les clôtures installées le long de la frontière avec l’Égypte et le long de la frontière avec Gaza, dans les années 2010.
La nouvelle clôture coûtera 5,2 milliards de shekels.
Israël va tenter de construire cette nouvelle barrière aussi près que possible de la frontière actuelle avec la Jordanie, en tenant compte de considérations sécuritaires et topographiques. Environ 170 kilomètres carrés séparent la barrière actuelle et la frontière.
Israël prévoit également de développer de nouvelles villes le long de la frontière.
Sur une partie de la frontière que la Jordanie partage avec Israël et avec la Cisjordanie, il y a une clôture à mailles vieillissante, équipée de capteurs. D’autres sections ne sont équipées que de fils barbelés.

La porosité de la frontière en a fait un lieu de passage fréquent pour les armes et les drogues de contrebande. Les autorités affirment que les armes qui ont franchi la frontière au cours de la dernière décennie, probablement des dizaines de milliers, ont alimenté une flambée de violence dans la communauté arabe d’Israël et qu’elles ont aussi été utilisées par des terroristes.
En août dernier, le ministre des Affaires étrangères de l’époque et actuel ministre de la Défense, Israel Katz, avait appelé à la construction « rapide » d’une barrière de sécurité le long de la frontière israélo-jordanienne, accusant l’Iran de tenter d’établir un « front terroriste oriental » contre Israël en faisant passer clandestinement des armes via la Jordanie.
En novembre, le ministère de la Défense avait indiqué avoir entamé les travaux préliminaires du projet.
L’idée de renforcer la clôture existante ou de construire une sorte de mur frontalier a été évoquée à maintes reprises par Netanyahu, entre autres, depuis plus de dix ans. Cependant, beaucoup considèrent qu’un tel effort est peu probable en raison de la longueur de la frontière et du coût énorme qu’il impliquerait.

En septembre 2023, Netanyahu avait de nouveau évoqué l’idée de construire une clôture sur toute la longueur de la frontière pour « s’assurer qu’il n’y ait pas d’infiltration ». Le Premier ministre avait également ordonné aux responsables de l’armée israélienne et du ministère de la Défense de commencer à planifier en 2012, avait salué du début de la construction d’une clôture équipée de capteurs à la frontière sud avec la Jordanie en 2015 et avait annoncé en 2016 qu’il prévoyait « d’entourer l’ensemble de l’État d’Israël d’une clôture ».
Pendant des années, Netanyahu et d’autres responsables israéliens se sont vantés de la clôture ultramoderne à la pointe de la technologie d’une valeur de 3,5 milliards de shekels, dressée le long de la frontière avec Gaza. Cette barrière était équipée de capteurs et de béton, et était censée assurer une sécurité optimale aux citoyens de cette partie du pays.
Le matin du 7 octobre 2023, cette barrière a été facilement franchie par des milliers de terroristes du Hamas, qui ont désactivé ses capteurs à l’aide de drones, détruit des parties de la clôture à l’aide de bulldozers, puis sont passés à travers les trous béants tandis que d’autres ont survolé la zone en parapente, massacrant au final plus de 1 200 personnes en Israël et prenant 251 autres en otage à Gaza.