Israël veut parler aux communautés juives “émergentes”
Une commission gouvernementale va proposer d'alléger les régulations de visa pour les visiteurs ayant des racines juives, et qui veulent faire du tourisme ou étudier en Israël
JTA — Une commission gouvernementale israélienne va proposer de faciliter les visites touristiques et les séjours d’études des non Juifs qui ont des ancêtres juifs, ou qui sont membres de communautés suivant des pratiques juives.
Une commission du ministère des Affaires de la Diaspora recommande également l’établissement de centres culturels à l’étranger pour permettre aux membres de ces communautés d’en apprendre davantage sur le judaïsme et sur Israël, et de créer une nouvelle catégorie de visas pour que le même public soit autorisé à rester dans le pays plus longtemps que ne le permet un visa touristique habituel, a annoncé Haaretz lundi.
Haaretz a obtenu ces recommandations avant la publication attendue d’un rapport sur le sujet au cours des prochaines semaines.
Les non Juifs peuvent actuellement visiter le pays grâce à un visa touristique de trois mois, mais cette nouvelle catégorie de visa permettrait aux individus ayant des racines juives ou appartenant aux « communautés émergentes » de rester plus longtemps, de manière à pouvoir en apprendre davantage sur le judaïsme et Israël.
Cette nouvelle catégorie concernerait les individus ayant des ancêtres juifs, mais ne permettrait pas de se qualifier pour la Loi du retour, qui permet à tous ceux qui peuvent prouver qu’ils ont au moins un grand-parent juif de devenir citoyen israélien. Le rapport note que des milliers de personnes en Pologne sont des descendants de Juifs contraints à dissimuler leur identité durant la Shoah. De manière similaire, un grand nombre de personnes originaires d’Espagne et du Portugal font remonter leurs racines à des Juifs qui avaient été obligés de se convertir durant l’Inquisition.
Les communautés « émergentes » ou « judaïsantes » comprennent des groupes, souvent dans des zones éloignées, qui pratiquent certains aspects du judaïsme.
Un grand nombre de ces communautés se considèrent comme juives, même si elles ne sont pas reconnues en tant que telles par les communautés juives dans le monde. Certaines, notamment des communautés à Madagascar, au Nicaragua ou en Ouganda, ont même terminé leurs conversions au judaïsme, même si un grand nombre se bat encore pour obtenir la reconnaissance nécessaire qui leur permettrait d’immigrer en Israël.
Le gouvernement israélien n’a pas mis en place de politique uniforme pour s’adresser à ces communautés, dit le rapport, selon Haaretz. Il note que les Juifs éthiopiens et les Indiens Bnei Menashe, qui affirment être des descendants de l’une des tribus perdues d’Israël, ont pu immigrer en Israël d’une manière ou d’une autre, même si le grand rabbinat israélien exige d’eux qu’ils se convertissent au judaïsme à leur arrivée.
Le ministère des Affaires de la Diaspora a fondé cette commission il y a deux ans. Elle est présidée par l’historien israélien Ofir Hairy, vice-président de l’institut Herzl, un think-tank de Jérusalem, et fondateur du Centre Shalem, qui est devenu le collège libéral des arts du même nom.