Itaï Anghel a pris la parole lors du rassemblement pour les otages à Tel Aviv
Ce réalisateur de documentaires de guerre dit n'avoir jamais imaginé que les cauchemars qu'il a couverts dans le monde "pourraient se produire ici"
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Itaï Anghel, réalisateur de documentaires de guerre, a pris la parole dans la nuit de samedi à dimanche lors du rassemblement de 24 heures à Tel Aviv pour la libération des otages toujours aux mains du Hamas, relatant son expérience partagée avec les soldats de Gaza.
Il a expliqué que les soldats ne rêvent pas de détruire le groupe terroriste palestinien du Hamas, mais de retrouver les otages, d’entendre éventuellement une voix en hébreu, de voir un visage devenu familier par les affiches des otages et de pouvoir leur dire : « Nous sommes là, tout va bien, nous sommes venus pour vous ramener chez vous », a-t-il déclaré.
Il a raconté qu’un soldat a rêvé qu’il voyait l’otage Noa Argamani, avec qui il avait étudié à l’Université Ben Gurion.
Anghel se souvient de la marche qu’il a effectuée avec les soldats à Gaza, décrivant leur mutisme total alors qu’ils étaient à l’affût de voix, de sons provenant d’un tunnel, afin de faire savoir aux otages que Tsahal était là.
« J’ai couvert tous les grands conflits, le Congo, l’Afghanistan, la Syrie, l’Ukraine », a précisé Anghel.
« Chaque endroit ressemblait à un cauchemar, mais quand je rentrais chez moi [en Israël], il était clair que les choses que j’avais couvertes ne se produiraient pas ici. Puis, il y a 100 jours, en une heure au [kibboutz] Nir Oz, toutes les formes de terrorisme étaient au rendez-vous », a poursuivi Anghel, qui a visité le kibboutz juste après l’assaut terroriste du 7 octobre.
« Des familles ont été brûlées, des viols ont été commis devant les parents des enfants, parfois après qu’ils ont été tués. L’État ne s’est pas occupé d’eux, nous ne nous sommes pas occupés d’eux, et le reste de notre vie sera mesuré à l’aune de cela. »
« Mais avec les otages, nous avons quelque chose à faire. »
« Nous savons que si nous ne faisons pas ce que nous pouvons, cela nous poursuivra jusqu’à la fin de nos jours. Cent jours, c’est trop long, et on commence à avoir l’impression que le temps est écoulé, alors faisons ce que nous pouvons », a-t-il ajouté.