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« Je suis innocent », dit un ex-sous-officier des Waffen-SS, le visage caché

Josef Schütz, poursuivi pour "complicité de meurtres" de 3 518 prisonniers à Sachsenhausen entre 1942 et 1945, a dit "cela m'est inconnu car je ne connais rien à ce sujet"

L'accusé Josef S (G) est assis à côté de son avocat Stefan Waterkamp et cache son visage derrière un dossier alors qu'il attend le début de son procès à Brandenburg an der Havel, dans le nord-est de l'Allemagne, le 7 octobre 2021 (Crédit : Tobias Schwarz / AFP)
L'accusé Josef S (G) est assis à côté de son avocat Stefan Waterkamp et cache son visage derrière un dossier alors qu'il attend le début de son procès à Brandenburg an der Havel, dans le nord-est de l'Allemagne, le 7 octobre 2021 (Crédit : Tobias Schwarz / AFP)

Voix claire, assuré malgré ses 100 ans, l’accusé de crimes nazis a affirmé vendredi « être innocent » de toute implication dans les meurtres commis au camp de concentration de Sachsenhausen lors de son procès en Allemagne.

Josef Schütz, ancien sous-officier de la division « Totenkopf » (« Tête de mort ») des Waffen-SS, est poursuivi pour « complicité de meurtres » de 3 518 prisonniers lorsqu’il opérait dans le camp de concentration de Sachsenhausen, entre 1942 et 1945.

La deuxième audience était consacrée à sa biographie, et notamment sa vie avant et après la guerre.

Interrogé sur sa vie, au deuxième jour de sa comparution, cet ancien gardien du camp situé près de Berlin ne s’est pas démonté. « Cela m’est inconnu car je ne connais rien à ce sujet », a affirmé Josef Schütz, se disant « innocent ».

« Tout est déchiré » dans ma tête, a ajouté le centenaire, tout en se plaignant d’être « seul ici », dans le box des accusés du tribunal de Brandeburg an der Havel où il doit comparaître jusqu’à début janvier.

Il a été rapidement interrompu par son avocat, Stefan Waterkamp. La veille, lors de l’ouverture du procès, ce dernier avait prévenu que son client ne s’exprimerait pas sur la période des faits lui étant reprochés.

Un homme franchit la porte du camp de la mort nazi de Sachsenhausen avec la phrase « Arbeit macht frei » (« le travail rend libre ») à Oranienburg, en Allemagne, lors de la Journée internationale de commémoration de la Shoah, le 27 janvier 2019. (Crédit : Markus Schreiber/AP)

Jeunesse à la ferme

Arrivé seul, démarche relativement assurée, M. Schütz a fait part aux juges de souvenirs précis, mais dont aucun ne se rapporte à ses activités dans le camp nazi.

Il a notamment raconté son travail dans la ferme familiale en Lituanie avec ses sept frères et sœurs, puis son enrôlement dans l’armée en 1938.

Après la guerre, il a été transféré dans un camp de prisonniers en Russie puis s’est installé en Allemagne, dans le Brandebourg, région voisine de Berlin. Il a travaillé successivement comme paysan puis comme serrurier.

Cheveux blancs, lunettes, de taille moyenne, l’accusé a raconté précisément les anniversaires passés auprès de ses filles et ses petits-enfants, ou encore à quel point sa femme l’admirait.

« Elle me disait sans cesse : ‘Il n’y a pas d’homme comme toi dans le monde' », a-t-il affirmé.

Vingt audiences, limitées à deux heures en raison de son grand âge, sont encore prévues jusqu’à début janvier.

L’accusé avait 21 ans au début des faits. Il est notamment soupçonné d’avoir fusillé des prisonniers soviétiques, « d’aide et de complicité de meurtres systématiques » par gaz de type Zyklon B et « par détention de prisonniers dans des conditions hostiles ».

Rescapés parties civiles

Entre son ouverture en 1936 et sa libération par les Soviétiques le 22 avril 1945, le camp de Sachsenhausen a vu passer quelque 200 000 prisonniers, principalement des opposants politiques, des Juifs et des homosexuels.

Des dizaines de milliers d’entre eux périrent, victimes principalement d’épuisement dû au travail forcé et aux cruelles conditions de détention.

Plusieurs rescapés du camp, ainsi que des descendants de victimes, sont parties civiles au procès.

Thomas Walther, avocat d’anciens prisonniers du camp d’extermination d’Auschwitz, lors d’une conférence de presse à Detmold, dans l’ouest de l’Allemagne, avant le procès d’un ancien SS, Reinhold Hanning, le 10 février 2016. (Crédit : PATRIK STOLLARZ / AFP)

L’un de leurs avocats, Thomas Walther, avait confié jeudi qu’il espérait encore que « quelque chose arrive » lors des audiences : « Peut-être un tel homme arrivera-t-il à la conclusion avant sa dernière heure qu’il veut encore s’expliquer sur son passé. »

Après avoir longtemps montré peu d’empressement à juger tous les auteurs de crimes nazis, l’Allemagne a élargi depuis dix ans ses investigations. Gardiens de camps et autres exécutants de la machinerie nazie peuvent être poursuivis du chef d’accusation de complicité de meurtre.

Ces dernières années, quatre anciens SS ont été condamnés à ce titre.

Ce procès se déroule une semaine après celui, avorté, d’Irmgard Furchner, 96 ans, ancienne secrétaire d’un autre camp de concentration nazi. Les audiences reprendront le 19 octobre après une rocambolesque tentative de fuite de la nonagénaire.

A LIRE – Thomas Walther : l’Allemagne a le « devoir » de juger des ex-nazis même centenaires

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