Jérusalem : Début des travaux pharaoniques pour la Tahana HaRishona
Le nouveau quartier, mélange de logements et de commerces, sera doté de gares et d'un téléphérique très controversé qui le reliera à la Vieille Ville et au mur Occidental

La ville de Jérusalem va prochainement débuter les travaux d’aménagement du complexe de divertissement de la Tahana HaRishona, lequel va s’accompagner de la construction de logements et de commerces, d’infrastructures de tourisme et de transport, dont des gares et un téléphérique controversé qui le reliera vers la Vieille Ville et le mur Occidental.
Ce complexe d’une superficie de 350 000 mètres carrés, situé entre les quartiers de Talbiya, Mamilla, la colonie allemande, Baka, Ramat Rachel et Givat Hananya, comptera 180 000 mètres carrés de logements de faible hauteur, 1 400 chambres d’hôtel, des commerces ainsi que des bureaux et enfin des espaces verts publics et des pistes cyclables, a annoncé la municipalité.
« Il s’agit d’un projet conforme aux normes internationales destiné à devenir un nouveau centre touristique, commercial et culturel dans la ville de Jérusalem ainsi que le tout premier centre de transport moderne de ce type en Israël », a déclaré le maire de Jérusalem, Moshe Lion.
Les sites historiques seront préservés, à commencer par le théâtre Khan, construit sur les ruines d’une ancienne auberge de la période des Croisades, explique le porte-parole de la municipalité.
Une nouvelle station de métro reliera les lignes d’Israel Railways au sud de la ville. La gare de Khan (du nom du théâtre tout proche) permettra de se rendre à Tel Aviv en 38 minutes environ, et à l’aéroport Ben Gurion en près de 23 minutes, assure la municipalité. Pour l’heure, il n’existe qu’une gare à Jérusalem, celle d’Yitzhak Navon, à l’entrée ouest de la ville.
Il y aura également deux stations de tramway pour la ligne bleue, une route en construction qui reliera le quartier de Ramot, dans le nord de Jérusalem, à Gilo, dans le sud de la ville. Les travaux concernant cette ligne, qui devrait être opérationnelle dès 2030, ont commencé en début d’année.

Une station de téléphérique assurera également le transport vers la Vieille Ville en faisant passer ses clients en surplomb de la vallée de Ben Hinnom et du mont Sion, ajoute la municipalité. Ce projet, controversé, avait été refusé il y a de cela une dizaine d’années car contesté par de nombreux partis qui l’estimaient à la fois injustifiable et politiquement irresponsable.
Les autorités pensent que ce téléphérique long de 1,4 kilomètre permettra de transporter jusqu’à 3 000 personnes par heure à bord d’un maximum de 72 cabines de 10 personnes. L’ordre franciscain, gardien des sites catholiques en Terre Sainte, s’y est longuement opposé, tout comme d’autres groupes religieux.
L’actuel complexe de divertissement de la Tahana HaRishona et le sentier du parc Hamesila resteront ouverts au public pendant la durée des travaux, lesquels seront échelonnés pour minimiser les perturbations, précise la municipalité. Les travaux préliminaires ont déjà commencé, notamment la préparation du complexe Khan pour le déploiement du tram. Des panneaux seront bientôt érigés le long du sentier du parc Hamesila de façon à orienter les passants.
Le complexe actuel de la Tahana HaRishona, ouvert en 2013, s’élève à l’emplacement de l’ancienne gare de Jérusalem, construite en 1892 pour relier la ville à Jaffa. Le nouveau projet sera géré par la municipalité de Jérusalem par l’intermédiaire d’Eden, sa société de développement économique.
Reconstruire Jérusalem
L’annonce du projet de complexe autour de la Tahana HaRishona s’est faite au moment-même où Jérusalem s’apprête à approuver un budget de 9,72 milliards de shekels pour 2025, soit 8 % de plus que l’année précédente. En plus du budget de développement de 6,2 milliards de shekels approuvé en décembre dernier, cela donnera à la ville un budget de près de 16 milliards de shekels pour la poursuite des investissements dans l’éducation, le bien-être, la culture, les transports, l’emploi et les opérations, explique la municipalité.
La ville a par ailleurs récemment proposé l’approbation d’un certain nombre de projets de construction importants à Talpiot ainsi qu’à l’entrée ouest de la ville.

Le plan directeur de la zone industrielle de Talpiot prévoit en effet la construction d’environ 2 millions de mètres carrés de nouveaux projets, dont 10 000 logements et des centaines de milliers de mètres carrés d’espaces de bureaux ou destinés aux commerces et au public.
Le comité local de planification et de construction de la ville a proposé cette semaine la validation de quatre projets : deux tours résidentielles de 30 étages entre les rues HaTaasia, HaHaroshet et HaOman ; deux tours résidentielles à usage mixte de 31 étages situées près des rues Pierre Koenig, HaOman et HaTaasia, actuellement occupées par une station-service et des installations de service pour véhicules ; le remplacement du site d’un étage de Beit Bakal, rue Yad Harutzim, par un nouveau bâtiment à usage mixte de 10 étages et enfin la démolition du centre commercial Ahim Yisrael et ses quatre étages, rue Yad Harutzim, pour ériger deux tours résidentielles hautes de 24 étages.
Par ailleurs, dans le cadre du projet Portes de la ville, à l’entrée de la ville, le comité local de planification et de construction a recommandé l’approbation d’un plan visant à détruire l’ancien bâtiment du bureau de poste situé au 217 rue Jaffa pour construire à la place deux tours de 40 étages, dont l’une abritera des ministères et autres services gouvernementaux.

Jérusalem mène tambour battant des projets de construction destinés à changer la physionomie de la ville, et notamment un projet de modernisation synonyme d’embouteillages accrus pour les résidents. Près de 500 nouveaux gratte-ciel de 18 étages ou plus devraient être construits à Jérusalem dans les années à venir, ce qui représente 60 000 logements de plus pour la ville, résument les documents municipaux.