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Jérusalem : Rassemblement interconfessionnel pour la paix et les droits humains

Des centaines de personnes ont marché dans la capitale pour marquer les 600 jours écoulés depuis le pogrom qui a déclenché la guerre à Gaza, chantant "We Shall Overcome"

Des centaines de personnes participant à la Marche interconfessionnelle pour la paix, à Jérusalem, le 28 mai 2025. (Crédit : Jacob Lazarus)
Des centaines de personnes participant à la Marche interconfessionnelle pour la paix, à Jérusalem, le 28 mai 2025. (Crédit : Jacob Lazarus)

Quelques centaines de personnes se sont réunies mercredi dans le centre-ville de Jérusalem pour participer à la Marche interconfessionnelle pour la paix et les droits humains. L’événement, organisé par plusieurs associations de défense des droits et organisations religieuses, visait à marquer les 600 jours écoulés depuis le pogrom du 7 octobre 2023, perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

Pour Ori Weisberg, participer à la marche interconfessionnelle pour les droits de l’homme et la paix à Jérusalem était crucial.

Vêtus de tee-shirts blancs et munis de parapluies, les participants ont défilé le long de la rue Jaffa en direction de la Vieille Ville, entonnant le chant emblématique « We Shall Overcome » (« Nous triompherons »).

« Jérusalem est le lieu le plus important au monde, et 40 % de sa superficie n’est pas juive », a déclaré Weisberg au Times of Israel alors que plusieurs centaines de participants approchaient des remparts de la Vieille Ville après avoir descendu la rue Jaffa.

« Jérusalem est censée être juive, musulmane, chrétienne et cosmopolite. Les efforts visant à la transformer en une ville de nationalisme juif où ses habitants et ses visiteurs sont maltraités et humiliés constituent une profanation. »

Lundi, Weisberg s’est rendu dans la Vieille Ville, où il a assuré une présence protectrice afin de défendre les Palestiniens locaux contre le harcèlement des jeunes juifs qui participaient à la Marche des Drapeaux de Yom Yeroushalayim, la Journée de Jérusalem, dans le quartier musulman de la capitale.

Des centaines de personnes participant à la Marche interconfessionnelle pour la paix, à Jérusalem, le 28 mai 2025. (Crédit : Rossella Tercatin/Times of Israel)

« Je suis également ici pour répondre à cela », a-t-il expliqué.

Organisée pour la troisième année consécutive dans le centre-ville de Jérusalem, la Marche interconfessionnelle visait à répondre à la Marche des drapeaux et à marquer le 600e jour depuis le pogrom perpétré par le Hamas.

« Cette terrible journée a marqué le début de la période la plus sanglante de l’histoire du conflit israélo-arabe, qui dure depuis vingt mois », a déclaré le rabbin Avi Dabush, directeur général de Rabbis for Human Rights, l’un des organisateurs de la Marche interconfessionnelle.

Un habitant du kibboutz Nirim, Dabush, a passé plusieurs heures dans son mamad – abri anti-atomique – avec son épouse et leurs deux enfants, le 7 octobre, alors que des terroristes attaquaient le kibboutz. Cinq civils ont été tués et cinq autres enlevés et emmenés de force à Gaza.

« Nous ne pouvons toujours pas rentrer chez nous ; nous avons perdu des centaines d’amis, et 58 otages israéliens sont toujours retenus dans les tunnels du Hamas », a souligné Dabush en ouvrant le rassemblement Place Sion.

« Mais le combat tout aussi important consiste à préserver nos valeurs. À nous opposer à la mort massive d’enfants et de femmes à Gaza, à élever une voix cohérente et fondée sur des principes contre la guerre et contre ceux qui pensent qu’il n’y a pas d’innocents. »

Dabush a dédié son discours à Vivian Silver, militante pour la paix et fondatrice de l’organisation Women Wage Peace, assassinée par les terroristes du Hamas le 7 octobre.

« Aujourd’hui, nous devions être ici », a déclaré Kefaia Masarwi, membre de Women Wage Peace qui a participé à la marche.

Kefaia Masarwi et Jo Even Caspi, militantes de Women Wage Peace, lors de la Marche interconfessionnelle pour la paix, à Jérusalem, le 28 mai 2025. (Crédit : Rossella Tercatin/Times of Israel)

« Ce qui se passe est horrible pour tout le monde. Nous sommes venues pour dire stop à la guerre, stop au temps qui passe sans que les otages ne reviennent, stop aux meurtres d’enfants. »

« Nous aurions pu être à bien des endroits aujourd’hui, mais je suis ici parce que Jérusalem est censée être la ville de la paix, et c’est tellement le contraire aujourd’hui », a renchéri Jo Even Caspi, une autre militante de Women Wage Peace.

« Nous devons revenir à l’essentiel, à savoir croire que nous ne formons qu’un sous l’autorité d’un seul Dieu. »

Alors que l’événement débutait sur la Place Sion, certains passants ont exprimé leur mécontentement face au message de l’initiative, un homme criant son soutien à la guerre contre le Hamas alors qu’un des animateurs accueillait les participants en arabe.

Les organisateurs, qui comprenaient une trentaine de groupes interconfessionnels, religieux et de défense des droits de l’homme, tels que Standing Together, l’Institut théologique suédois et la communauté islamique Ahmadiyya, ont également distribué des copies des principaux discours, chants et prières traduits en hébreu, en arabe et en anglais.

Des prêtres, des religieuses, des pasteurs, des hommes portant la kippa et des femmes la tête couverte se distinguaient parmi les participants, dont beaucoup arboraient des tee-shirts blancs et des parapluies blancs, alors qu’ils marchaient en direction de la Vieille Ville en chantant « We Shall Overcome », hymne emblématique du mouvement américain pour les droits civiques.

Parmi les participants à la marche figurait également l’ambassadeur allemand en Israël, Steffen Seibert.

« Le fait que Juifs, chrétiens et musulmans marchent ensemble pour la paix que ce pays et cette région méritent me donne de l’espoir », a déclaré Seibert au Times of Israel.

L’ambassadeur allemand Steffen Seibert lors de la Marche interconfessionnelle pour la paix, à Jérusalem, le 28 mai 2025. (Crédit : Rossella Tercatin/Times of Israel)

« Ne laissez personne vous dire qu’il ne peut y avoir de paix et que les Israéliens et les Palestiniens sont condamnés à être ennemis pour toujours », a-t-il ajouté.

La veille, le chancelier Friedrich Merz avait critiqué les opérations menées par Israël à Gaza.

« Les frappes militaires massives menées par les Israéliens dans la bande de Gaza ne me semblent plus avoir aucune logique. Comment peuvent-elles servir l’objectif de lutter contre le terrorisme ? À cet égard, je porte un regard très, très critique sur cette situation », avait déclaré Merz, lors du sommet des dirigeants qui s’était tenu mardi à Turku, en Finlande.

Lors de la marche, Seibert a réaffirmé le soutien de Berlin à Israël.

« C’est dans notre ADN politique », a-t-il déclaré.

« Nous sommes conscients de notre responsabilité envers l’État d’Israël. Il s’agit également d’une responsabilité pour la sécurité et la paix de l’État d’Israël, et nous la prenons très au sérieux. »

Les participants se sont à nouveau rassemblés devant la porte de Jaffa pour prier et chanter. Le cheikh Hassan Abu Elyon, de la communauté bédouine de Rahat, figurait parmi les chefs religieux qui ont pris la parole.

« Dans la tradition islamique, salam [paix] est l’un des noms de Dieu », a-t-il déclaré.

Le cheikh Hassan Abu Elyon, membre de la communauté bédouine de Rahat, s’exprimant lors de la Marche interconfessionnelle pour la paix, à Jérusalem, le 28 mai 2025. (Crédit : Rossella Tercatin/Times of Israel)

« Comme le disent les textes, quand quelqu’un vous bénit en vous souhaitant la paix, vous devez lui rendre cette bénédiction. Que Dieu bénisse tout le monde, Juifs et Arabes, musulmans et chrétiens. »

Selon le père Piotr Zelazko, vicaire patriarcal pour les catholiques de langue hébraïque en Israël, il était important de participer à cette marche car « c’est un moment crucial dans l’histoire d’Israël ».

« Malgré l’obscurité qui nous entoure, nombreux sont ceux qui croient que la paix est possible, une paix qui n’est pas seulement l’absence de guerre, mais aussi la justice sociale et les relations avec l’autre », a-t-il déclaré.

« Lorsque nous, êtres humains, ne parvenons pas à faire la paix, nous devons demander l’aide de Dieu. C’est lui seul qui peut y parvenir. »

Le père Piotr Zelazko, vicaire patriarcal pour les catholiques de langue hébraïque en Israël, lors de la Marche interconfessionnelle pour la paix, à Jérusalem. (Crédit : Rossella Tercatin/Times of Israel)

Zelazko a expliqué qu’il existe sept congrégations catholiques de langue hébraïque en Israël, qui comptent environ 1 500 membres.

« Après un an et demi de guerre, la situation n’est pas facile », a-t-il déclaré.

« Chaque jour, nous prions pour les otages, pour la paix, mais aussi pour nos enfants qui servent dans l’armée [israélienne], afin qu’ils puissent revenir. »

Interrogé sur le fait que l’Église catholique est souvent perçue comme largement plus proche des Palestiniens que d’Israël, Zelazko a réaffirmé l’identité israélienne de sa communauté.

« Nous faisons partie de ce pays depuis 70 ans, et depuis 70 ans, nous sommes 100 % israéliens et 100 % catholiques », a-t-il ajouté.

« S’il est vrai que davantage de catholiques parlent arabe, nous existons bel et bien, et nous appartenons à la fois à l’Église et à Israël. »

Mercredi, à partir de 6 h 29 – heure à laquelle le groupe terroriste palestinien du Hamas a lancé son assaut sanglant et barbare du 7 octobre 2023 – les Israéliens ont pris soin de se rassembler à différents endroits du pays pour former le symbole jaune représentant les otages.

Ils se sont ainsi retrouvés avant l’aube dans les eaux peu profondes de la mer Méditerranée, près de l’ambassade américaine à Tel Aviv, formant avec leurs corps les nombres « 58 » et « 600 » ainsi que les mots « Save Them Now » (Sauvez-les maintenant) écrits dans le sable.

Manifestation sur la plage de Tel Aviv pour marquer les 600 jours de captivité des otages, le 28 mai 2025. (Crédit : Erik Marmor/Flash90)

Sur la Place des Otages à Tel Aviv, des gens vêtus de tee-shirts jaunes et tenant des ballons jaunes se sont regroupés en cercle, attendant le moment où le compteur numérique indiquant les jours, les heures, les minutes et les secondes de captivité passerait de 599 à 600.

Lorsque le compteur a atteint 600, les participants ont lâché leurs ballons et ont hurlé « Ramenez-les chez eux maintenant ! »

Des gens se sont rassemblés en formant un cercle jaune sur une colline publique verdoyante à Zichron Yaakov. D’autres ont attaché un immense ruban jaune autour de la tour de l’horloge de Jaffa, tandis que d’autres encore tenaient des ballons jaunes à Ramat Aviv. Enfin, un ruban humain jaune a été formé aux intersections de Hadera, Holon, Kfar Saba, Nahalal Junction, Modiin et Emek Hefer.

Une chaîne humaine s’est formée le long de la route principale reliant Naan à Sitriya, dans le nord du pays. À Jérusalem, les habitants se sont rassemblés dans le parc situé près du domicile du ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, qui dirige l’équipe chargée des négociations avec les preneurs d’otages, pour assister à la prière du matin et rosh hodesh – la prière marquant le premier jour du mois de Sivan du calendrier juif.

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent encore 58 otages, dont 57 des 251 personnes enlevées par le Hamas, le 7 octobre 2023.

Parmi eux se trouvent les corps sans vie d’au moins 35 personnes dont l’armée israélienne a confirmé la mort. Vingt autres seraient encore en vie. Les autorités israéliennes expriment de graves inquiétudes concernant les trois autres captifs.

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