« Jojo Rabbit » moins critiqué s’ils savaient que j’étais Juif – réalisateur
Taika Waititi incarne aussi Adolf Hitler dans cette satire anti-nazie qui plante son décor en pleine Seconde guerre mondiale
Le réalisateur de « Jojo Rabbit », Taika Waititi, a déclaré qu’il y aurait eu beaucoup moins de réactions contre sa comédie sur le thème du nazisme, récompensée par un Oscar, si ses détracteurs savaient qu’il était Juif.
« Ils ont fait une projection de presse avec beaucoup de presse juive, et ils étaient nombreux à dire qu’ils auraient ‘aimé savoir qu’il était Juif avant de regarder le film' », a déclaré le natif de Nouvelle-Zélande, qui est d’origine maorie et juive, dans une interview accordée à Variety.
« C’est presque comme s’il fallait mettre sur l’affiche : ‘Ne vous inquiétez pas, le réalisateur est Juif ! Ou encore : ‘Je sais ce que vous ressentez. Juste, regardez-le !' »
Alors que « Jojo Rabbit » a été nominé pour six Oscars et a remporté le prix de la meilleure adaptation aux Oscars lundi, il s’est révélé source de dissensions, de nombreux critiques ayant émis des réserves sur cette « satire anti-haine ».
Basé sur le roman Caging Skies, le film, qui met également en scène Scarlett Johansson, dépeint la Seconde Guerre mondiale à travers les yeux d’un jeune Allemand (Roman Griffin Davis) qui a été endoctriné par les jeunes nazis et qui est consterné de découvrir une jeune fille juive vivant dans son grenier.
Le jeune Jojo, qui n’a jamais rencontré de Juif auparavant, la regarde d’abord avec crainte et dégoût. Mais lorsqu’il apprend que sa mère (Johansson) a secrètement recueilli la jeune fille au péril de sa vie, il est obligé de passer du temps avec elle.
Waititi joue le rôle de l’ami imaginaire de Jojo, Adolf Hitler, dans le film.
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« Il s’inscrit dans la tradition de certaines personnes très intelligentes qui avaient quelque chose à dire et ont utilisé la comédie – qui est à mon avis l’un des outils les plus puissants contre le sectarisme et contre les régimes et les dictateurs », a expliqué Waititi lors d’une conférence de presse en octobre.
« Cela me semble étrangement pertinent, plus pertinent », a-t-il déclaré. « En 2019, année de sortie de ce film, il y a la recrudescence du néo-nazisme, des groupes haineux, de l’intolérance et de la haine, et des discours qui promeuvent la haine et l’intolérance. »