Katz aurait rejeté la demande de Tsahal de prolonger le service des soldats du programme « Hesder »
Le ministre de la Défense a rejeté la proposition d'allonger le parcours militaire raccourci, alors que les forces de sécurité sont confrontées à une pénurie de main-d'œuvre dans le contexte de la guerre en cours

Le ministre de la Défense Israel Katz aurait rejeté une demande de prolongation du service militaire obligatoire des étudiants en yeshiva dans le cadre du programme « hesder », malgré l’inquiétude croissante en ce qui concerne le manque de soldats dans le cadre de la guerre en cours.
La chaîne publique Kan a rapporté dimanche que des officiers supérieurs, au sein de l’armée israélienne, avaient cherché à prolonger la période de service de quatre mois supplémentaires, invoquant la pénurie de personnel.
Le reportage n’a pas précisé les raisons qui ont motivé le refus de Katz. Son bureau s’est refusé à tout commentaire.
Les yeshivot qui participent au programme « Hesder » permettent aux jeunes hommes pratiquants, généralement issus du mouvement national-religieux, de combiner l’étude de la Torah avec un service militaire raccourci – qui est actuellement d’un an et cinq mois.
En contraste, la majorité des soldats de sexe masculin sont désormais tenus de servir trois années complètes, suite à une décision prise en juillet 2024 qui avait prolongé la durée du service, jusqu’alors de 32 mois.
Les soldates sont tenues d’effectuer un service d’une durée minimale de deux ans.
La question du manque de personnel au sein de Tsahal est redevenue urgente, ces derniers mois, avec la reprise des combats dans la bande de Gaza, une opération antiterroriste majeure qui a été lancée en Cisjordanie et des déploiements en cours dans le nord du pays.
Lundi, une coalition d’organisations militantes a envoyé une lettre à la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, affirmant qu’un tiers des troupes qui sont actuellement déployées en Cisjordanie ne sont pas formées au combat, obligeant l’armée à réduire ses opérations.
Les groupes ont indiqué que le blocage de la législation visant à recruter des hommes ultra-orthodoxes était un facteur qui contribuait à cette situation.

Selon le site internet du programme hesder, plus de 10 000 étudiants se sont inscrits dans plus de 60 yeshivot en Israël. L’ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avait approuvé la création de sept nouvelles yeshivot au mois d’août 2024, dans l’espoir de servir la communauté ultra-orthodoxe. La majorité d’entre elles s’adressent actuellement à la population religieuse non haredi, tandis que seul un petit pourcentage s’adresse aux juifs ultra-orthodoxes.
Les chefs de la communauté ultra-orthodoxe s’opposent depuis longtemps au service militaire, affirmant qu’il menace l’intégrité religieuse et le mode de vie haredim.
L’année dernière, environ 70 000 jeunes hommes ultra-orthodoxes étaient éligibles au service militaire.
Malgré la décision de la Cour, la réaction apportée par cette catégorie de la population a été minime. Sur les 10 000 ordres d’incorporation envoyés entre le mois de juillet 2024 et le mois de mars 2025, seuls 177 hommes ultra-orthodoxes se sont enrôlés.
La querelle sur le service militaire des jeunes haredim reste l’une des questions sociales et politiques qui divisent le plus Israël. De nombreux Juifs ultra-orthodoxes estiment que la conscription est incompatible avec leur mode de vie religieux, tandis que d’autres Israéliens considèrent que ces exemptions massives sont simplement injustes, en particulier en période de crise nationale.