La Cour pénale internationale met en garde contre « les menaces » à son encontre
Les services de Karim Khan n'ont pas voulu préciser de qui émanaient ces menaces et si elles étaient liées à Israël et à la guerre à Gaza
La Cour pénale internationale (CPI) a lancé vendredi une mise en garde aux « individus qui (la) menacent de représailles » – elle ou son personnel-, en affirmant que de telles actions pourraient constituer une « atteinte à l’administration de la justice ».
Le bureau du procureur en chef Karim Khan, basé à La Haye, a dit chercher à « s’engager de manière constructive avec toutes les parties prenantes chaque fois que le dialogue est conforme à son mandat », dans un communiqué publié sur X.
« Cette indépendance et cette impartialité sont toutefois mises à mal lorsque des individus menacent de prendre des mesures de représailles contre la Cour ou contre le personnel de la Cour » en cas de « décisions » sur des enquêtes relevant de son mandat, a-t-il ajouté.
« De telles menaces, même si elles ne sont pas suivies d’effet, peuvent constituer une atteinte à l’administration de la justice » par la CPI, avertit-il.
La CPI appelle à la fin « immédiate » des « tentatives d’entraver, d’intimider ou d’influencer indûment ses responsables ».
Les services de M. Khan n’ont pas voulu préciser à l’AFP de qui émanaient ces menaces et si elles étaient liées à Israël et à la guerre à Gaza.
La CPI a ouvert une enquête en 2021 sur Israël, ainsi que sur le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens, pour de possibles crimes de guerre dans les Territoires palestiniens.
Elle l’a désormais étendue « à l’escalade des hostilités et de la violence depuis les attaques du 7 octobre 2023 » perpétrées par le Hamas sur le sol israélien.
Des responsables israéliens ont indiqué au New York Times s’attendre à ce que la CPI délivre des mandats d’arrêt contre des membres du gouvernement israélien – dont pourrait faire partie le Premier ministre Benjamin Netanyahu – en lien avec les opérations militaires menées par Israël à Gaza en riposte aux massacres du Hamas.
Le président israélien Isaac Herzog a estimé mercredi qu’une éventuelle inculpation de responsables israéliens par la CPI représenterait « un danger pour les démocraties ».
M. Netanyahu a, lui, jugé que l’émission éventuelle de tels mandats d’arrêts viserait à « menacer les dirigeants et soldats d’Israël, essentiellement pour paralyser la capacité d’Israël à se défendre ».
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le Hamas a fait état vendredi de 34 622 morts. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 13 000 membres du groupe terroriste à Gaza, en plus d’un millier de terroristes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre et dans les jours qui ont suivi l’assaut.