Israël en guerre - Jour 345

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La Cour suprême refuse d’annuler l’incarcération d’un Palestinien en grève de la faim

Malik al-Qadi a refusé de s’alimenter pendant 61 jours dans l’espoir de voir sa détention administrative se terminer ; il est dans le coma

Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël

Manifestation de soutien contre la détention administrative des prisonniers palestiniens Bilal Kayed, Muhammad et Mahmud al-Balboul, davnt le siège des Nations unies en Cisjordanie, à Ramallah, le 22 août 2016. (Crédit : Flash90)
Manifestation de soutien contre la détention administrative des prisonniers palestiniens Bilal Kayed, Muhammad et Mahmud al-Balboul, davnt le siège des Nations unies en Cisjordanie, à Ramallah, le 22 août 2016. (Crédit : Flash90)

La Cour suprême a rejeté le recours demandant l’annulation de la détention administrative d’un prisonnier palestinien aujourd’hui dans le coma suite à sa grève de la faim ayant duré 61 jours.

La Cour a statué qu’étant donné sa situation actuelle, Malik al-Qadi, âgé de 25 ans, ne pouvait plus être considéré comme étant en détention, ce qui rend l’annulation de la détention impossible.

Il est soigné à l’hôpital Wolfson de Tel Aviv, a annoncé la radio publique israélienne.

Selon le média palestinien Maan, cette décision marque le deuxième rejet de suspension de détention de Qadi par la cour.

La cour a suspendu temporairement sa détention vendredi jusqu’à l’amélioration de son état de santé.

La détention administrative est une mesure de contre-terrorisme controversée permettant de détenir des auteurs d’attentats sans inculpation officielle pour une durée de 6 mois, renouvelable indéfiniment.

Cette mesure est généralement appliquée à des Palestiniens suspectés d’activité terroriste, mais elle a été également appliquée à des dizaines de juifs soupçonnés d’actes de terrorisme.

Al Qadi, tombé dans le coma le 10 septembre, aurait déclaré qu’il s’était engagé à poursuivre sa grève de la faim jusqu’à ce qu’’Israël le libère.

Dimanche, la Cour suprême avait soutenu une loi controversée permettant au personnel des prisons israéliennes de forcer les détenus en grève de la faim à se nourrir. La loi de juillet 2015 avait été soumise cette année à la Cour suprême.

Concernant les amendements, la justice a déterminé qu’ils « respectaient les critères de légalité et proposait un équilibre délicat entre le caractère sacré de la vie et le droit à la dignité, l’autonomie et la liberté d’expression ».

Plusieurs Palestiniens détenus par Israël en détention administrative ont lancé des grèves de la faim ces dernières années afin de forcer les Israéliens à raccourcir leur peine et améliorer leurs conditions de détention.

Ces grèves de la faim ont suscité de nombreuses manifestations dans les villes palestiniennes et dans certains quartiers.

La mère du prisonnier palestinien Bilal Kayed, qui est en grève de la faim depuis 56 jours, manifeste devant l'hôpital d'Ashkelon où il est détenu, le 9 août 2016. (Crédit : AFP/Ahmad Gharabli)
La mère du prisonnier palestinien Bilal Kayed, qui est en grève de la faim depuis 56 jours, manifeste devant l’hôpital d’Ashkelon où il est détenu, le 9 août 2016. (Crédit : AFP/Ahmad Gharabli)

Il y a actuellement deux autres Palestiniens en grève de la faim prolongée protestant contre leur détention administrative. Les frères Mahmus et Muhamad Balout ont commencé à refuser de s’alimenter les 4 et 7 juillet respectivement.

Jeudi, la détention administrative des deux frères a été levée jusqu’à l’amélioration de leur état de santé. On rapporte que Muhamad souffrirait de cécité temporaire.

Le 24 aout, Bila Kayed, un autre palestinien en grève de la faim mis fin à son jeune de 71 jours. Kayed devait être libéré en juin, après une peine de 14 ans et demi pour son rôle actif dans le Front populaire de libération de la Palestine qu’Israël, l’Europe et les Etats Unis considèrent comme une organisation terroriste.

Mais les autorités israéliennes en ont décidé autrement et ont rallongé sa peine de 6 mois sous la mesure de détention administrative.

Kayed a accepté de mettre fin à sa grève quand les responsables israéliens lui ont assuré que sa détention de six mois ne serait pas renouvelée.

Plus de 7500 Palestiniens sont actuellement incarcérés dans des prisons israéliennes, quelques 700 sont en détention administrative, selon les organisations défendant les droits des Palestiniens.

L’équipe du Times of Israël et l’AFP ont contribué à cet article.

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