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La Cour suprême reporte la destruction d’une synagogue en Cisjordanie

Des manifestants menacent d'employer la violence pour empêcher la destruction

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Des militants debout sur un toit de la synagogue Ayelet Hashahar dans l'implantation de Givat Zeev, au nord de Jérusalem, le 4 novembre 2015 (Crédit : Yonatan Sindel / Flash90)
Des militants debout sur un toit de la synagogue Ayelet Hashahar dans l'implantation de Givat Zeev, au nord de Jérusalem, le 4 novembre 2015 (Crédit : Yonatan Sindel / Flash90)

La cour suprême a décidé mercredi soir du report de la démolition d’une synagogue en Cisjordanie à dans deux semaines alors que des centaines de manifestants s’étaient enfermés à l’intérieur du bâtiment situé dans l’implantation de Givat Zeev mercredi pour empêcher sa démolition.

La démolition, initialement prévue pour jeudi, a été reportée par la Cour suprême mercredi soir à dans deux semaines

La police avait demandé un report par crainte d’affrontements. La destruction comprend aussi une école talmudique adjacente construite au cours des 20 dernières années.

Le tribunal a déclaré que la demande était injustifiée mais a tout de même accédé à la requête de la police au regard des « besoins opérationnels », selon un communiqué officiel.

Ces inquiétudes ont été confortées par la mobilisation de dizaines de juifs et de résidents d’implantation qui se sont retranchés mercredi dans la synagogue, apparemment prêts à s’opposer physiquement à la destruction, a constaté un photographe de l’AFP.

La police des frontières a commencé à entourer la Synagogue Ayelet Hashahar dans l’implantation au nord-ouest de Jérusalem mercredi avant la démolition prévue.

Les manifestants ont déclaré qu’ils étaient prêts à combattre les forces de sécurité et ont même projeté d’utiliser des armes contre les agents de la police pour arrêter la démolition, selon le site d’actualités Walla.

« Jusqu’à présent, nous avons lutté avec des gants d’enfants mais quand tout le monde est contre nous, nous ne nous arrêtons face à rien. S’il n’y a pas le choix, nous allons même recourir à la violence », a déclaré David Harush, un responsable de la synagogue.

« Nous avons des bonbonnes de gaz, des masques, et tout ce dont nous avons besoin pour arrêter la destruction », a déclaré un autre manifestant.

Le journaliste de la Dixième chaîne, Roy Sharon, a indiqué qu’il a été attaqué mercredi par des manifestants lors d’une visite du complexe.

Le tribunal a jugé mercredi soir que la structure doit être démoli au plus tard le 17 novembre.

En 2014, après une bataille juridique de sept ans, le tribunal a statué que la synagogue a été construite sur des terres palestiniennes privées et qu’elle devait être démolie.

Cette affaire est représentative des querelles constantes de propriété entre Palestiniens et les résidents d’implantation israéliens sur des terres situées dans les Territoires palestiniens.

C’est la justice israélienne qui est appelée à trancher. En l’occurrence, elle était saisie par un particulier palestinien soutenu par une organisation israélienne de défense des droits des Palestiniens.

Le Palestinien se disait propriétaire des terrains et réclamait la démolition des bâtiments. Il a obtenu gain de cause.

La requête contre la synagogue a été amenée par le groupe non gouvernemental Yesh Din, qui a affirmé que les documents relatifs à l’achat de la propriété avaient été falsifiés.

La semaine dernière, la Cour suprême a rejeté un appel, le dernier recours, pour sauver la synagogue, ordonnant sa démolition pour jeudi au plus tard.

Les manifestants, qui ont protesté pendant le nuit de mardi, ont souillé l’édifice de la Cour suprême pour protester contre la décision.

« Vous ne détruisez pas une synagogue, nous voulons un Etat juif », graffiti inscrit sur l'un des murs de la cour suprême israélienne, le 4 novembre éà&( (Crédit : autorisation)
« Vous ne détruisez pas une synagogue, nous voulons un Etat juif », graffiti inscrit sur l’un des murs de la cour suprême israélienne, le 4 novembre éà&( (Crédit : autorisation)

« Vous ne détruisez pas une synagogue, nous voulons un Etat juif », peut-on lire sur le graffiti pulvérisé sur le bâtiment.

La ministre de la Justice Ayelet Shaked a décrit les actes de vandalisme sur la Cour suprême comme « le franchissement d’une frontière morale ».

« Le vandalisme n’est pas acceptable, même si la question est contestée. Déshonorer les institutions publiques ne favorise en aucun cas le but et ne mérite que de la condamnation », a-t-elle dénoncé.

Sur Twitter, l’ancienne ministre de la Justice, la députée de l’Union sioniste, Tzipi Livni, a déclaré que le vandalisme était symptomatique de la faible réponse du gouvernement au récent à l’opposition contre la cour.

« Du D-9 de Yogev, les menaces contre le juge Fogelman, le silence du gouvernement et la personne à sa tête en ce qui concerne le manque de respect pour la primauté du droit : l’écrit était sur le mur pendant longtemps et l’on n’a pas besoin de graffitis pour ça », a-t-elle écrit.

La Cour suprême a été sous le feu des critiques le mois dernier après sa décision de geler les démolitions des maisons des familles des terroristes.

Le député de HaBayit HaYehudi, Moti Yogev, a déclaré que Vogelman s’était « lui-même placé du côté des ennemis, [d’Israël] » et en juillet Yogev a recommandé que la Cour suprême soit [détruite par un] « bulldozer » pour la décision ordonnant à l’Etat de démolir les maisons juives construites illégalement dans l’implantation de Beit El

Alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a également exprimé son mécontentement sur le fait que le système judiciaire ait retardé les mesures prises contre les terroristes et leurs familles, il a pris ses distances avec les commentaires suite à un tollé contre Yogev.

« Le pouvoir judiciaire ne se met pas du côté de nos ennemis. C’est le fondement même de notre existence et la pierre angulaire de nos valeurs », a déclaré Netanyahu mardi, lors d’un service commémoratif pour le Premier ministre assassiné Yitzhak Rabin.

Le député Moti Yogev de HaBayit HaYehudi (Crédit photo : Miriam Alster / Flash90)
Le député Moti Yogev de HaBayit HaYehudi (Crédit photo : Miriam Alster / Flash90)

Pour les autorités israéliennes, le dossier est délicat parce qu’il touche aux sentiments religieux et que les tensions entre les résidents d’implantation et Palestiniens sont particulièrement vives. La destruction sur ordre des juges de deux bâtiments en construction à Beit El, implantation proche de Ramallah, avait donné lieu fin juillet à des heurts entre résidents et forces israéliennes.

Malgré l’annonce simultanée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu du lancement immédiat de la construction de 300 logements à Beit El, la destruction des deux maisons passe pour avoir exaspéré les résidents d’implantations radicaux.

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