La police éthiopienne soupçonne que l’enlèvement présumé d’un Israélien est faux
Les ravisseurs réclameraient 44 000 dollars pour la libération de Francis Adbabayi ; il pourrait s'agir d'un coup monté, d'un faux enlèvement selon la police ; deux arrestations

La police soupçonne que l’enlèvement présumé d’un citoyen israélien en Éthiopie est faux, ont rapporté jeudi les médias israéliens.
Il a été signalé mercredi que Francis Adbabayi, 79 ans, de Rishon Lezion, était détenu dans l’attente d’une rançon après avoir été enlevé dans la région de Gondar, dans le nord de l’Éthiopie.
Cependant, après avoir arrêté et interrogé un homme et une femme soupçonnés d’avoir kidnappé Adbabayi, la police éthiopienne a annoncé qu’aucun enlèvement n’avait eu lieu.
La police israélienne a ouvert une enquête pour déterminer s’il s’agissait d’une tentative de fraude, a rapporté la Douzième chaîne.
Les proches de Francis Adbabayi avaient auparavant rapporté avoir reçu un message enregistré dans lequel il les suppliait d’obtenir sa libération. Les supposés ravisseurs ont également envoyé une courte vidéo et une photo d’Adbabayi sur laquelle on le voit pieds et poings liés et gardé par un homme armé.
Adbabayi s’était rendu dans son pays d’origine, l’Éthiopie, il y a quelques semaines. Il avait prévu d’y rester un mois et devait repartir lundi prochain. Cependant, ces projets ont été chamboulés par son supposé enlèvement dans la région de Gondar, dans le nord du pays.
Les ravisseurs réclameraient 2,5 millions de birrs éthiopiens, soit environ 160 000 shekels.
« S’il vous plaît, aidez-moi, mes frères et sœurs, ils m’ont kidnappé », a déclaré Adbabayi dans l’enregistrement, selon les traductions des médias israéliens de ses remarques en amharique. « Prenez mes paroles au sérieux. Voyez comment ils m’ont menotté. S’il vous plaît, aidez-moi. »
Il a expliqué qu’il se trouvait au milieu de la forêt, sous la pluie, dans des conditions sanitaires déplorables.
« Je ne souhaite pas le cauchemar dans lequel je me trouve, même à mes ennemis », a déclaré Adbabayi.

Lors d’une série d’entretiens avec les médias, deux de ses huit enfants ont supplié qu’on les aide à obtenir la libération de leur père.
« Il est en plein air, il risque de mourir », a déclaré le fils, Avi, lors d’une interview accordée à la Douzième chaîne, soulignant l’état de santé fragile de son père et le fait que c’est l’hiver dans le pays africain.
« Ce n’était pas facile d’écouter cela », a déclaré Avi à propos de l’enregistrement. « Au début, nous n’y avons pas cru. Ce n’est pas du tout une situation simple. »
Avi a demandé au ministère des Affaires étrangères d’aider les autorités éthiopiennes par tous les moyens possibles « afin que notre père ne meure pas pour de l’argent ».
Fernos, sa fille, a déclaré que son père avait pris l’avion pour l’Éthiopie pour des raisons de santé.
« Je lui ai parlé mercredi et ils l’ont attrapé vendredi », a-t-elle déclaré.
« Ils veulent de l’argent, alors si quelqu’un peut nous aider à le chercher et à le retrouver, nous serons heureux d’avoir l’aide de tout le monde », a-t-elle ajouté. « Je ne veux pas que mon père meure pour une question d’argent. »
La chaîne publique Kan a diffusé un enregistrement d’une conversation entre la famille d’Adbabayi et les ravisseurs au cours de laquelle ils ont discuté de la rançon.
Selon le reportage, la famille aurait d’abord espéré résoudre le problème d’elle-même, mais n’y serait pas parvenue et a donc contacté les autorités israéliennes.
Les membres de la famille devaient s’envoler pour l’Éthiopie dans les prochains jours, selon la chaîne.
Le neveu d’Adbabayi, Mula Tzgaya, a déclaré au site d’information Ynet qu’une personne qui accompagnait Adbabayi lors de son voyage était à l’origine de l’enlèvement.
Mula Tzgaya a affirmé que l’homme avait l’impression que son oncle était riche et qu’il avait donc conspiré pour le kidnapper avec ses complices.
La famille a affirmé qu’elle n’avait pas les moyens de payer la rançon.
Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que, depuis qu’il a été informé de l’incident, son consulat en Éthiopie était en contact avec les autorités locales et s’efforçait d’obtenir la libération d’Adbabayi.