La fille d’un célèbre archéologue noahide retrouvée morte chez elle ; son fils est soupçonné
La police a découvert le fils de Sarah Richardson, 73 ans, en train de creuser dans le jardin ; il est soupçonné d'avoir tenté d'enterrer le corps et de dissimuler des preuves
Sarah Richardson, la fille de l’énigmatique archéologue noahide Vendyl Jones, a été retrouvée morte dans sa maison de Cisjordanie la semaine dernière.
La police suspecte que cette femme de 73 ans, convertie au judaïsme, a été tuée par son fils Joel, qui présente de troubles mentaux, le 27 mai, dans sa maison située dans l’implantation de Maale Levona.
Sarah avait déménagé en Israël avec sa famille à la veille de la Guerre des Six Jours, en 1967. Son père, un prédicateur chrétien devenu archéologue, a passé la dernière partie de sa vie à rechercher des objets rituels perdus du Premier et du Second Temple.
« Lorsque nous sommes arrivés au domicile, nous avons vu le fils creuser un trou dans le jardin avec une pelle », a expliqué un policier à la chaîne N12.
« Il nous a empêchés d’entrer, ce qui nous a immédiatement fait craindre qu’il tente d’enterrer sa mère et de dissimuler des preuves. »
La police a initialement arrêté le fils âgé de 37 ans et transféré le corps de sa mère à l’Institut médico-légal d’Abu Kabir pour qu’il soit autopsié. Les médecins légistes n’ont pas été en mesure de déterminer la cause du décès. Le fils a donc été libéré sous conditions restrictives.

Joel a ensuite été arrêté une nouvelle fois après que son père a appelé la police pour signaler qu’il l’avait menacé avec un couteau.
Lors d’un interrogatoire ultérieur mené par la police, Joel a avoué avoir assassiné sa mère et a même reconstitué les faits sur les lieux du crime. Le fils a également déclaré aux enquêteurs qu’il avait « reçu des messages de Dieu » lui ordonnant de tuer son père ou leur chien, selon la chaîne N12.
Me Anat Kirshenberg, l’avocate du suspect, a soutenu que la police lui avait extorqué de faux aveux en profitant de sa détresse psychologique.
Joël a comparu dimanche devant le tribunal de Rishon LeZion. Après avoir subi deux évaluations psychiatriques, il a été jugé apte à comparaître et sa détention a été prolongée de six jours pour permettre à la police de poursuivre son enquête.
Sarah Richardson est l’une des trois femmes assassinées en l’espace d’une semaine au cours d’une année particulièrement meurtrière en matière de féminicide.
En 2008, deux ans avant le décès de Jones des suites d’un cancer à l’âge de 80 ans, Sarah avait accordé une interview à Eretz Binyamin, une publication appartenant au Conseil régional de Binyamin en Cisjordanie, dans laquelle elle racontait comment sa famille avait émigré en Israël.
Né au Texas, Jones a fait carrière comme pasteur baptiste dans une petite ville de Caroline du Nord qui vivait dans l’ombre de la section locale du Ku Klux Klan.
Selon Sarah, le prédicateur avait irrité le groupe suprémaciste blanc par ses sermons louant les Juifs comme « peuple élu » et ses tentatives répétées d’intégrer des fidèles noirs dans la congrégation.
« Le Ku Klux Klan venait chez nous la nuit et cassait les fenêtres et les pare-brise des voitures. Parfois, ils tiraient aussi sur la maison », avait-elle expliqué. Ses principaux membres avaient finalement été poursuivis en justice et emprisonnés, mettant fin à l’emprise du KKK sur la ville.
Alors qu’il était encore aux États-Unis, Jones se passionnait de plus en plus pour la tradition juive. Il avait commencé à apprendre l’hébreu et à étudier la Torah, pour finalement devenir un Noahide, un non-juif qui adopte les sept lois noachiques, un ensemble d’obligations auxquelles tous les êtres humains doivent se conformer selon la tradition juive.
Jones était également « tombé amoureux » de l’étude des anciens temples juifs et en était venu à considérer la récupération de leurs objets rituels en Terre d’Israël comme la clé de la rédemption messianique, avait expliqué sa fille.
« Nous avons fait nos bagages et avons pris le bateau pour Israël. Le voyage a duré deux semaines », avait déclaré Sarah lors de l’interview. « Au loin, nous apercevions Haïfa qui nous semblait être une ville d’or. »

Jones a mené huit fouilles à Qumran, un site de Cisjordanie situé près de la mer Morte où ont été découverts les manuscrits de la mer Morte. Il pensait que ce site archéologique abritait également plusieurs artefacts du Temple, dont l’Arche d’Alliance.
Jones faisait des allers-retours entre le Texas et Israël jusqu’à sa mort en 2010.
Sarah avait suivi les traces de son père. Elle l’avait aidé dans ses fouilles archéologiques, mais s’était détournée du noahïsme pratiqué par son père. Elle s’était convertie au judaïsme et avait déménagé à Maale Levona, une petite implantation de Cisjordanie située au sud d’Ariel, où elle résidait jusqu’à son meurtre brutal.
« J’aime cette terre, j’aime le judaïsme et j’aime travailler avec mon père. Et même si aujourd’hui nous venons de deux horizons différents – lui du noahïsme et moi du judaïsme – nous nous complétons, comme deux flammes brûlant en l’honneur du Temple », avait-elle alors déclaré.