La Haye, enquête sur le 7 octobre, route de Philadelphie : les réponses de Netanyahu
Le Premier ministre affirme que les propos cités dans le procès pour génocide intenté par Pretoria devant la CIJ n'ont aucune incidence sur les opérations militaires à Gaza

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté samedi les propos tenus par certains membres d’extrême-droite de son gouvernement qui ont été citées dans le procès pour génocide intenté par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ), à La Haye, déclarant qu’elles n’avaient aucune incidence sur les opérations israéliennes sur le terrain.
« D’un bout à l’autre du spectre politique, des choses ont été dites et elles n’ont aucun poids, et ce, pour une seule raison : ce qui compte, c’est la politique du gouvernement telle qu’elle est déterminée par le gouvernement et le cabinet », a affirmé Netanyahu lors d’une conférence de presse à Tel Aviv.
« Tsahal évite de blesser les non-combattants, c’est notre politique », a-t-il soutenu sans condamner explicitement ses alliés politiques.
« Personne ne nous arrêtera, ni La Haye, ni l’Axe du Mal, ni personne d’autre », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv, en référence notamment à la requête de l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ) accusant Israël de « génocide » dans la bande de Gaza.
L’Iran, qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, se considère avec le pouvoir en Syrie, le Hezbollah libanais, le mouvement palestinien Hamas, des groupes irakiens et les rebelles yéménites Houthis comme faisant partie de « l’axe de la résistance » face à Israël au Moyen-Orient.
Les opérations militaires ont déjà permis « d’éliminer la plupart des bataillons du Hamas », selon le Premier ministre.
Interrogé sur la décision de ne pas autoriser les civils palestiniens à retourner dans le nord de Gaza tant que tous les otages n’auront pas été relâchés, Netanyahu a répondu que la politique d’Israël adhérait aux lois de la guerre.
« Il existe une loi internationale et elle dit une chose simple : vous évacuez une population pour l’éloigner d’une zone de combat, et vous ne la ramenez pas tant que le danger subsiste », a rappelé le Premier ministre. « Il y a de vastes combats dans le nord de la bande de Gaza et nous ne ramènerons pas les habitants tant qu’il y aura des combats. »
Interrogé sur le fait de savoir si Israël a l’intention de garder le contrôle de la route dite de « Philadelphie », dans la bande de Gaza, de 14 kilomètres le long de la frontière de l’enclave avec l’Égypte, Netanyahu a répondu qu’il s’agissait « d’une possibilité pour ce que j’appelle une frontière méridionale ».
« Nous ne mettrons pas fin à la guerre sans colmater cette brèche. Sinon, nous n’éliminerons pas le Hamas, nous ne démilitariserons pas Gaza et davantage d’armes entreront par cette brèche au sud. Il est évident que nous devons la condamner. Il existe plusieurs options et nous n’avons pas encore pris de décision », a-t-il expliqué.
En outre, Netanyahu a approuvé l’annonce faite par le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, d’une enquête interne sur les erreurs commises par l’armée avant le 7 octobre, affirmant qu’une enquête externe sur la question serait contre-productive à ce stade.
Il a précisé qu’il était « évident » que l’armée devait se soumettre à un examen opérationnel, mais qu’en ce qui concerne une enquête externe, « je pense que personne ne souhaite que les commandants de Tsahal se mettent à la recherche d’avocats plutôt que de s’occuper des combats ».