La Knesset vote des législations ouvrant la porte au nouveau gouvernement
Les députés ont notamment voté une loi autorisant une personne reconnue coupable d'un crime mais pas condamnée à la prison ferme à obtenir un portefeuille ministériel
Le Parlement israélien a voté mardi matin une série de lois favorisant la mise en place du gouvernement qui doit être présenté jeudi par le Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu.
Vainqueur avec ses alliés des élections législatives du 1er novembre, Netanyahu avait annoncé la semaine dernière être en mesure de former le prochain gouvernement avec ses partenaires des partis ultra-orthodoxes et d’extrême droite.
Toutefois, l’incertitude demeurait sur la possibilité pour le chef de la formation ultra-orthodoxe Aryeh Dery d’être promu ministre après avoir plaidé coupable de fraude fiscale dans le cadre d’un accord avec la justice.
Mais mardi matin, les députés de la Knesset ont voté en dernière lecture une loi autorisant une personne reconnue coupable d’un crime mais pas condamnée à la prison ferme à obtenir un portefeuille ministériel.
Ils ont voté une autre loi autorisant la nomination de deux personnes pour un même ministère, une mesure visant à permettre notamment à Bezalel Smotrich, chef de la formation d’extrême droite HaTzionout HaDatit, d’être ministre chargé de la gestion civile de la Cisjordanie au sein du ministère de la Défense.
Enfin, la Knesset a voté pour l’élargissement des responsabilités du ministre de la Sécurité nationale, un poste qui sera occupé par Itamar Ben Gvir, chef de la formation d’extrême droite Otzma Yehudit.
Au moins trois hauts diplomates occidentaux ont indiqué à l’AFP s’inquiéter de l’arrivée d’Itamar Ben Gvir à la tête de la police, qui compte des unités de la force paramilitaire des gardes-frontières déployées en Cisjordanie, après une année déjà tendue.
La presse israélienne s’est fait l’écho ces dernières semaines du risque d’avoir « deux » armées en Cisjordanie avec d’un côté l’armée et de l’autre les garde-frontières.
Pour Amir Avivi, brigadier général de réserve et directeur d’un réseau réunissant des ex-responsables de la sécurité, « c’est bien l’armée qui commande » en Cisjordanie. « Je ne vois aucun scénario dans lequel Ben Gvir pourrait y diriger les opérations de gardes-frontières », dit-il à l’AFP.
Le président intérimaire de la Knesset, Yariv Levin, un proche de Netanyahu, qui doit recevoir un portefeuille dans le prochain gouvernement a par ailleurs démissionné mardi matin, la loi exigeant qu’il ne soit plus à ce poste 48h avant sa nomination à un poste ministériel.
Benjamin Netanyahu, détenteur du record de longévité à la tête du pays (de 1996 à 1999 et de 2009 à 2021), doit présenter jeudi matin son cabinet à la Knesset, mettant fin ainsi à 18 mois d’une coalition hétéroclite (gauche, centre, droite, députés arabes) menée par Naftali Bennett puis par Yaïr Lapid.