La nouvelle et spectaculaire Bibliothèque nationale de Jérusalem presque terminée
Un vaste complexe de 45 000 mètres carrés, situé entre la Knesset et le Musée d'Israël, ouvrira ses portes au public l'année prochaine
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans l'immobilier pour le Times of Israel.
Six ans après la pose de la première pierre, la construction du nouveau bâtiment de la Bibliothèque nationale d’Israël à Jérusalem est sur le point de se terminer et l’on espère qu’il sera prêt à accueillir les visiteurs au printemps prochain.
La bibliothèque deviendra monument national et sera située entre la Knesset et le Musée d’Israël. Elle quittera son emplacement actuel, adjacent au campus Givat Ram de l’Université hébraïque de Jérusalem, auquel elle était liée depuis son ouverture en 1925.
Oren Weinberg, directeur de la bibliothèque depuis 2010, travaille depuis 2016 à l’aménagement du nouveau domicile du plus grand dépôt du patrimoine israélien et juif au monde. La nouvelle bibliothèque s’étendra sur 45 000 mètres carrés, répartis sur six étages en surface et quatre en sous-sol, dont un auditorium, un centre pour visiteurs et un amphithéâtre extérieur pour accueillir toutes sortes d’événements culturels.
La bibliothèque, qui abrite des collections exceptionnelles de plus de quatre millions de livres, 2,5 millions de photographies, des manuscrits, des objets et des cartes, sera ouverte au grand public ainsi qu’aux chercheurs et aux universitaires.
La bibliothèque a promis qu’elle aurait un « système de récupération robotique » qui devrait être « une attraction à part entière ».
La conception de la nouvelle bibliothèque a été confiée aux architectes suisses Herzog & de Meuron, un bureau qui a réalisé des musées nationaux, des stades et des salles dans le monde entier.
S’adressant à un public international lors de la Semaine du livre juif cette semaine, Jason Frantzen, partenaire principal chez Herzog & de Meuron, a déclaré que le projet avait été « une aventure extraordinaire ».
« Nous avons commencé par essayer de comprendre la signification que revêt une bibliothèque à notre époque, de comprendre le site et les défis qu’il posait, et nous sommes partis à la recherche de l’architecture de Jérusalem pour essayer de créer quelque chose qui soit à la fois contextuel et contemporain », a-t-il déclaré.
« Notre premier concept clé a été de placer les livres au centre du projet. Et donc, la lumière pénètre par le centre du bâtiment, et met en valeur les livres rangés en cercle ainsi que les nombreux coins de lecture, tout en offrant une vue sur les piles de volumes situées au sous-sol. Nous voulons que le lieu soit accueillant pour les personnes qui utilisent déjà la bibliothèque existante et créer un espace pour un tout nouveau public », a déclaré Frantzen.
L’extérieur est doté d’un toit en pierre sculptée qui « s’élève pour rejoindre la Knesset et s’abaisse pour offrir une vue sur le musée d’Israël », a-t-il expliqué. Un ensemble de perforations dans la pierre, basé sur une étude de l’érosion des pierres de la ville au fil du temps, donne l’impression que le bâtiment a toujours été là.
L’équipe s’est efforcée de trouver des matériaux capables non seulement de résister aux températures extrêmes de Jérusalem, mais aussi de réduire durablement l’empreinte carbone du bâtiment.
Le financement de ce projet de 200 millions de dollars provient du gouvernement israélien, de la famille Rothschild par le biais de sa fondation Yad HaNadiv, et de la famille David S. et Ruth L. Gottesman de New York. David Sanford « Sandy » Gottesman est décédé le mois dernier à l’âge de 96 ans.
Gottesman avait confié au Times of Israel en 2016, lors de la cérémonie de pose de la première pierre, qu’il espérait que le nouveau bâtiment permettrait à la Bibliothèque nationale d’Israël de prendre sa place parmi les grandes bibliothèques du monde et qu’elle deviendrait un centre dynamique de collaboration et de créativité intellectuelle et artistique.
Hannah Rothschild, qui préside aujourd’hui la fondation Yad HaNadiv, a confié à propos de la décision de participer à ce projet : « Lord Jonathan Sacks (l’ancien grand rabbin des Congrégations unies du Commonwealth) a dit que nous devions nous efforcer de réaliser le souhait d’Isaïe de voir Jérusalem devenir un centre de savoir pour le monde entier. Et nous avons constaté qu’il manquait au livre, au peuple du livre, un lieu adéquat. Je ne peux vous dire à quel point nous sommes fiers de ce bâtiment ».
La nouvelle bibliothèque – qui n’a plus de liens avec l’Université hébraïque – est destinée à accueillir des visiteurs de tous horizons, notamment des chercheurs du monde entier, mais aussi des groupes et des individus qui auraient pu se sentir mal à l’aise par les anciens liens avec le monde académique.
Cette « ouverture » a joué un rôle majeur dans la conception.
« Nous souhaitons voir nos visiteurs aller au-delà de la simple absorption d’informations, et les inciter à s’engager dans une discussion », a déclaré Weinberg
« Nous envisageons de nombreux types de lecteurs différents et nous avons essayé de créer de nombreux espaces différents à leur disposition, à l’intérieur et à l’extérieur de la bibliothèque. Nous anticipons la venue d’un public complètement neuf », a ajouté Frantzen.