La ragazza con la Leica, l’histoire de la femme qui inventa Robert Capa
La romancière juive Helena Janeczek, 72e récipidenaire du Prix Strega, remis à Rome au début du mois de juillet, raconte la vie de Gerda Taro
Tout le monde connaît Robert Capa, le célèbre photographe de guerre qui fonda l’agence à son nom avec Henri Cartier-Bresson, mais qui connaît celle qui « fit » Robert Capa, et lança sa carrière ?
Dans son dernier ouvrage La ragazza con la Leica, la romancière Helena Janeczek, 72e récipidenaire du Prix Strega, remis à Rome au début du mois de juillet, raconte la vie de Gerda Taro, la compagne également photographe de Robert Capa.
Gerda, de son vrai nom Pohorylle, « appartenait à une famille de commerçants juifs immigrés de Galicie et ensuite installés en Allemagne aux débuts des années 1900, » lit-on sur le site italo-francophone Italopolis.
Mais « suite à l’arrivée au pouvoir d’Hitler la jeune fille décida en 1933 de quitter l’Allemagne pour s’installer à Paris. Ici Gerda, qui changea son nom de famille en Taro, connut un jeune photographe hongrois, Endre Erno, avec lequel elle travailla et entretint une liaison amoureuse ».
Endre Erno n’est pas le vrai nom de ce jeune photographe. Il « n’est autre que le futur Robert Capa dont le personnage fut inventé par Gerda Taro même, qui lança sa carrière ».
Il se rendront ensemble dans l’Espagne en pleine guerre civile pleins d’espoir. Mais « durant des combats près de Madrid la jeune femme fut écrasée par un tank républicain, devenant ainsi la première femme reporter photographe tuée sur le champ de bataille ».
Auteure prolifique, Helena Janeczek, dont la mère est rescapée d’Auschwitz, est née, comme Gerda Capa dans une famille de Juifs polonais.
Parmi ses romans : Les Hirondelles de Montecassino (Actes Sud, 2012) qui a été récompensé par des prix littéraires prestigieux (Premio Napoli 2011, Premio Nazionale Pisa 2011, Premio Sandro Onofri, Premio Comisso…). « Elle est aussi l’auteur de Traverser les ténèbres (2014), » précise son éditeur français Actes Sud.