La reconnaissance de l’État juif abordée à la fin des négociations
Selon Nabil Shaath, les Palestiniens évoqueront cette question une fois que les autres problèmes auront été réglés
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Les Palestiniens seront ouverts aux discussions sur la reconnaissance d’Israël comme État juif, mais simplement à la fin des pourparlers de paix, a affirmé mardi un haut responsable palestinien.
Dans une interview à la radio israélienne, Nabil Shaath a déclaré que la décision israélienne de soulever cette question avant d’aborder les autres points de friction donne l’impression que Jérusalem cherche à torpiller les négociations.
« Si cela était arrivé à la fin, après avoir résolu tous les problèmes, ce serait devenu un sujet qu’on aurait pu régler en posant simplement des questions pratiques… et si nous avions obtenu les bonnes réponses, cela aurait été réglé. Mais maintenant, c’est très suspect », a jugé Shaath.
Shaath, membre du comité central du Fatah et ancien négociateur, a précisé que les Palestiniens envisageaient d’étudier cette question à la fin des pourparlers.
« Nous l’étudierons et nous poserons des questions pratiques… et s’il y a des réponses favorables, nous y penserons », a-t-il affirmé.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait de la reconnaissance palestinienne d’Israël comme État juif une demande centrale des négociations de paix.
Mais l’Autorité palestinienne insiste sur le fait qu’elle n’a pas à accorder une telle reconnaissance.
La semaine dernière, le secrétaire d’État John Kerry a affirmé aux députés américains que cette condition israélienne était une « erreur ».
« Nous savons qu’il s’agit d’un sujet dont les Israéliens parlent, mais nous préférons débattre de cela à huis clos », a déclaré lundi la porte-parole du Département d’État Jen Psaki, peu de temps après la rencontre entre le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le président américain Barack Obama.
A la Maison Blanche, Abbas a affirmé que « depuis 1988 et plus particulièrement en 1993, nous avons tendu nos mains à nos voisins israéliens afin de parvenir à une paix juste et durable. Depuis 1988, nous avons reconnu la légitimité des résolutions internationales et cela a été un pas courageux de la part des dirigeants palestiniens. Et en 1993, nous avons reconnu l’État d’Israël. »
Lors de sa rencontre avec Obama, Abbas a affirmé que du point de vue palestinien, « nous n’avons pas de temps à gâcher. Le temps n’est pas de notre côté. »
Il a évoqué la date du 29 mars, à laquelle Israël s’est engagé à procéder à la dernière vague de libérations de prisonniers palestiniens, dans le cadre des pourparlers de neuf mois.
Les négociations, débutées en juillet dernier, doivent s’achever en avril. Abbas a estimé que la libération des prisonniers « donnera un très fort sentiment de sérieux de la part des Israéliens concernant le processus de paix. »